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Cloé du Trèfle au Centre Culturel Jacques Franck, Saint-Gilles, le 26 septembre 2010

Publié le 26 septembre 2010 par Concerts-Review

Trois jours de concerts gratuits tous azimuts:  le rallye Chantons Français: 50 free gigs , une quinzaine d'adresses.
En ce gris dimanche , le Jacques Franck programme trois artistes, dont  Cloé du Trèfle!
18h et quelques cendres, rendez-vous dans la magnifique salle pour le dernier projet de Cloé Defossez, alias Cloé du Trèfle.
'Hasards de trajectoires- D'un matin comme un autre' (Metro).
P1030076.JPGDe la climatologie?...Une saison cyclonique plus arrosée que venteuse pour l'instant..
Théorie des probabilités mathématiques? Nouvelle conjecture du mouvement Brownien ?
Non, le troisième album solo de l'ex Clover's Cloé.
Un concept audacieux: une création radiophonique en quinze séquences, un road movie, pour citer quelques chroniqueurs influents, si ce n'est que la route est remplacée par un voyage underground dans le sécurisant métro de notre riante capitale.
Sur scène: un clavier, une basse, une guitare, quelques monitors, effect pedals, deux écrans et une vieille table ressemblant à une machine à coudre Singer, tu sais le type à pédalier qu'utilisait ton arrière-grand- mère en 1948.
Le trèfle paraît minuscule sur le podium.
Mot d'explication: en principe 'Hasards de trajectoires' forme un tout indissociable, il faut compter 70' en temps réel pour le mettre en scène. Maar, dames en heren, je ne peux occuper la scène que pendant 45', donc censure, coupures, bricolage etc...
Le vidéaste de service a pour nom  Fred Vaillant, Fredo a collaboré avec de nombreux chorégraphes ou metteurs en scène ( Isabella Soupart, Derek Goldby e.a.) et se considère comme artiste visuel.
Quant à la tricoteuse utilisée pour envoyer les séquences, elle est l'oeuvre d'un ingénieur ingénieux, Giot Rudi, informaticien féru d' électroacoustique.
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T'as pointé ton titre de transport? Let's go...
'Prologue' une introduction classique au piano sur fond de bruitages urbains: escalator, ronronnement de machines... beau travail de sound-fishing.
Pendant combien d'heures a-t-elle squatté la sonothèque?
'Lisa' c'est l'héroïne anonyme de ce thriller statique.
On la suivra dans ses rencontres fortuites, ses séances d'observation, ses monologues, son quotidien.

C'est qui Lisa?
C'est toi, c'est moi, ta voisine, quelqu'un ...
Voix off:... 8h40, en route pour le boulot ...
Trafic de merde.
Lisa s'arrête, observe ..et se retrouve observée...
Cloé décore ce scénario de lignes de guitare indie, transperçant un soundscape mixant l'ambient, le trip hop ou l'industriel.

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Lisa c'est l'Amélie Poulain de Cloé.
Très vite, l'auditeur/spectateur se laisse entraîner dans cet univers Ionesco/Samuel Beckett au décor sonore mécanique ( déplacement d'air, vibrations, soufflerie, rame démarrant ou arrivant, ouverture/fermeture des portes accompagnées de bip bip oppressants.... ) ou humain (bribes de conversations, annonces bilingues, pas, courses...), enrobé de mélodies électroniques.
'La réalité dépasse de loin la fiction', la ville vue au travers d'un prisme déformant.
'Allo' .Une basse, le téléphone sonne, Gina répond (la voix d'Elisabetta Spada, la romaine) .Telecom Italia versus Belgacom.
Axel, c'est comme ça qu'il s'appelle, franchit le pas, il va aborder cette jeune fille qu'il croise tous les jours. Début d'une romance?
On reste dans le vague, la guitare devient incisive, les bruits ferroviaires s'intensifient, avant de voir Cloé reprendre place derrière le piano pour entamer une mélodie bucolique. Un songe?
Cet instrumental a comme titre 'Métro Boulot, c'est trop'.
Cerveaux atrophiés, détresse existentialiste, les grandes interrogations humaines: finalité de l'existence, déterminisme, absurdité... Que disait Macbeth: la vie n'est qu'un fantôme errant...
T'es loin d'un tour de chant conventionnel.
C'est à la fois moderne, glacé, technologique mais vachement réel.
Nouvelle station 'Arts-Loi', nouveau personnage, récurrent dans le métro: le mendiant, le marginal, le pas intégré... l'autre.
Rejet, dégoût, solitude!
Un second croquis sur riffs de guitare agressifs... ici c'est chez moi ... encore un inadapté ayant choisi une autre voie...
Regard lucide et musique sombre.
Voilà la dernière, 'Exit', un piano Stockhausen, dramatique, dissonant sur bruitages métalliques et venteux.
Une accalmie, une lueur d'espoir, la mélodie vire ligne claire.
Terminus.
Respire!


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