Magazine Cinéma

“Penny Sparkle” : l’étincelle de Blonde Redhead

Par Kub3

Avec la sortie de Penny Sparkle, le groupe new-yorkais Blonde Redhead assure la continuité. Laissant derrière eux leur héritage purement rock depuis quelques albums, ils s’engagent avec ce nouvel opus vers une musique atmosphérique, mélangeant pop, électro et rock avec un talent évident. Malgré tout, leur reste-t-il quelque chose d’original et de neuf à nous faire partager ?

“Penny Sparkle” : l’étincelle de Blonde Redhead

Les Anglais ont un mot qui semble coller au dernier album de Blonde Redhead : bleak. Maussade, sinistre, froid, leur Penny Sparkle l’est en apparence. Des pistes atmosphériques, mélancoliques, tristes qui ressemblent à leurs deux derniers opus, les brillants 23 et Misery is a Butterfly. Le groupe - un trio toujours aussi cocasse - revient avec dix pistes qui laissent au premier abord perplexes.

Où sont passées les tubes ? Où sont les mélodies entêtantes ? Où sont les envolées quasi-lyriques ? Des morceaux comme 23 ou Magic Mountain avaient à l’époque de leur sortie marqué les esprits. Ce Penny Sparkle répète ce que l’on sait : Kazu Makino laisse le micro sur quelques chansons, les instrumentations toujours aussi parfaites se laissent envahir par l’électro low-fi le temps d’un refrain… On les connait les Blonde Redhead.

Et puis la magie opère finalement. Comme un voyage en train que l’on fait encore et encore, on se surprend à apprécier le vieux fauteuil, la vue maintes fois vue et le bruit agréable des rails. Penny Sparkle n’innove pas mais plaît, envoûte et rassure. La tristesse ambiance semble être, plus qu’à l’accoutumée chez eux, une annonce, celle du printemps imminent. Love or Prison est une longue chanson presque mécanique qui tient en haleine pendant six longues minutes. Here Sometimes, la première sur la tracklist, rentre petit à petit dans la tête. Oslo, avec sa petite mélodie murmurée par Makino, rappelle les meilleurs moments de 23 avec une tristesse infinie et toujours cette production impeccable :

Petit à petit, l’album prend une autre tournure : il s’accroche en nous, nous fait vivre planer, nous fait rêver. Il y a quelque chose de viscéral chez Blonde Redhead, les petits cris de chats de la chanteuse ou la voix étrange d’un des frères Pace, qui la remplace le temps de Will There Be Stars, une des meilleures pistes de l’album, y sont pour beaucoup :

Sans être une révolution, Penny Sparkle se veut la preuve que Blonde Redhead a son propre style. Et même si l’on hâte de voir comment ils vont réussir à avancer sans se répéter, ce nouvel album est un bonheur, quelque part entre la chaleur d’une épaisse couette et les premiers rayons de soleil qui font fondre la neige ; c’est là le vrai talent de Blonde Redhead : transformer quelque chose de maussade en beauté.

blonde-redhead-penny-sparkle

Blonde Redhead - Penny Sparkle

Sortie le 13 septembre 2010

Photo : © 2010 blonde redhead & 4AD

Tracklist

01. Here Sometimes
02. Not Getting There
03. Will There Be Stars
04. My Plants Are Dead
05. Love or Poison
06. Oslo
07. Penny Sparkle
08. Everything is Wrong
09. Black Guitar
10. Spain

Post to Twitter
Post to Facebook
Post to MySpace


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Kub3 1789 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines