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Les armoiries des fondateurs du Compagnonnage à Tours (37)

Par Jean-Michel Mathonière

A Tours (Indre-et-Loire), l'immeuble qui fait l'angle de la rue de la Serpe et de celle de la Grosse-Tour est chargé d'histoire compagnonnique puisque c'est là, depuis 1820 à nos jours, presque sans interruption, que diverses sociétés compagnonniques ont établi leur siège. De 1820 à 1863, la Mère Jacob y tint l'auberge de la Serpe, siège des compagnons boulangers du Devoir, puis son fils Edouard-Victor, puis la Mère des charpentiers, Mme Paillet, puis à nouveau les Mères de boulangers Mmes Criteau, Millet et Joyeux, etc. jusqu'à ce que la Fédération Compagnonnique des Métiers du Bâtiment s'y installe au début des années 1960.

La façade ouest est ornée d'un grand linteau en calcaire sculpté dans les années 1980 par le compagnon Raymond Debenais, disparu il y huit ans.

Les armoiries des fondateurs du Compagnonnage à Tours (37)
© Photographie Laurent Bastard, D.R.

On y voit, aux extrémités, deux cannes avec leur pommeau à pans et leur cordelière. Les trois blasons des fondateurs les accompagnent.

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Les armoiries des fondateurs du Compagnonnage à Tours (37)

A gauche, celui de Maître Jacques, avec la croix templière, tel que le courant du Ralliement l'a popularisé à la fin du XIXe siècle en assimilant Maître Jacques à Jacques de Molay, dernier grand-maître des Templiers.

Les armoiries des fondateurs du Compagnonnage à Tours (37)

Au centre, celui de Salomon, avec la couronne et l'étoile à six branches (sceau de Salomon).

Les armoiries des fondateurs du Compagnonnage à Tours (37)

A droite, celui de Soubise de Nogent, avec une bande. Voilà qui fait mentir la chanson du "Blason" : "Nous n'avons pas large bande de sable, / Ni besants d'or sur noble champ d'azur"...

Un phylactère se déploie avec les mots "Les Compagnons du Tour de France". Le pourtour du bandeau est gravé d'une chaîne qui n'est pas sans rappeler celle qui figurait sur l'en-tête du journal de l'Union Compagnonnique Le Compagnonnage ou que l'on voit aussi sur les plaques funéraires déposées par l'Union sur les tombes de leurs défunts Pays. L'emploi de cette forme de chaîne, caractéristique par ses maillons rectangulaires, s'explique sans doute par le parcours compagnonnique de Raymond Debenais, "La Clef des Coeurs de Tours". Reçu compagnon plâtrier du Devoir à la Fédération Compagnonnique, ce compagnon s'est ensuite orienté vers la sculpture sur pierre, a rejoint l'Union Compagnonnique, puis a réintégré les plâtriers-couvreurs et plombiers de la Fédération.

Les armoiries des fondateurs du Compagnonnage à Tours (37)
© Photographies Laurent Bastard, D.R.
Les armoiries des fondateurs du Compagnonnage à Tours (37)

L'homme pense parce qu'il a une main. Anaxagore (500-428 av. J.-C.)


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