La banlieue, littéralement « le lieu du ban », ce parking de béton à ciel ouvert où l’on repousse hors des regards les populations jugées indésirables, demeure un sujet d’inspiration et d’observation privilégié des musiciens. En France, on est habitué à en entendre la chronique lancinante en provenance des rappers, alors qu’en Amérique du Nord il s’agit surtout d’un territoire fantasmé, aux contours géographiques incertains, qui évoque autant la désolation sociale qu’un possible point de fuite hors de la violence des villes.
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Les Canadiens d’Arcade Fire, sans doute la formation la plus ardente du rock contemporain, ont choisi d’intituler leur très attendu troisième album The Suburbs, envoyant promener leur spleen moderne dans ces alentours urbains de la vie sociale comme savait jadis le faire avec acuité et humanisme l’un de leurs modèles, Bruce Springsteen. Alors que la flamme sacrée du groupe de Montréal embrase bien au-delà des banlieues pour réduire le monde, dans un même tonnerre d’acclamations, à l’échelle d’un village, on réédite l’un des premiers grands albums du Boss, The Darkness at the edge of town. « Les tenèbres au bord de la ville », autre manière de définir la banlieue. Laquelle, entre Arcade Fire et le feu de Bruce, devient le centre du monde.
Stella.C
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble