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Vous avez dit décoratif?

Publié le 30 septembre 2010 par Francoisarnaud

   Injure suprême… celle dont on ne se relève pas.

Celle que l’on traite comme une mère maquerelle, dont on donne des définitions chaque fois changeantes. Celle qui serait aux yeux de certains, un compliment flatteur, un affront pour les détenteurs de la vérité pure.

      Cette définition qu’elle est-elle?  

Multiple, changeante, une Arlésienne qui aurait traîné dans quelque atelier d’artiste, filé avec le dernier collectionneur amateur non informé de sa disgrâce.

Alors me direz-vous, cette peinture que personne ne voudrait sienne, ni comme peintre, ni comme collectionneur, que le premier venu n’accrocherait pas même au-dessus de son lit, de sa cuisinière à gaz, de son buffet…?

La peinture décorative!

Indéfinissable, mais pas la mienne, pas même celle de mon pire ennemi. On dit même, histoires de comptoir, que Matisse est un peintre décoratif!

Définition aussi difficile à donner que celle de… la matière.

La matière n’est-elle pas son contraire?

Alors définissons-la par son contraire.

Mais la matière, aussi fuyante qu’un furet, est aussi immatérielle qu'une définition faite par l'un d’entre nous.

Est-ce d’avoir enduit une toile de tout une couche de peinture que celle-ci est devenue matière, de la saturer d'huile ou d’acrylique et d’objets divers et variés, d’utiliser le moindre espace de celle-ci, de peur que la simplicité devienne simpliste?

La Danse de Matisse, simple ou simpliste? Décorative ou «pleine de matière»? Et si elle était immatérielle, intemporelle? Si l’essentiel était émotion?

Querelles de peintres, d’amateurs qui s’invectivent: Peinture décorative, j’ai dit peinture décorative?

Ne serait-ce pas plutôt la forme banale du sectarisme et du délit de sale gueule?

Préférer une toile par ce qu’elle ne se livre pas au premier regard, n’est pas condamnable en soi, mais jeter l’anathème sur celle dont la perception est (en apparence) immédiate, le serait il plus?

Préférer le torturer à la joie de vivre, soit disant plus facile, préférer la création rentrée en résistance à celle du plaisir de peindre.

Chaque création n’a-t-elle pas droit de cité?

Grand Marché d'Art Contemporain
Du 28 octobre au 1er Novembre
Place de la Bastille Paris
Tous les jours 11H/20H et jusqu'à 22H le 28 octobre
François ARNAUD Stand extérieur 564 (côté bd de la Bastille)


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