Paris 1975, « Un jour, j’ai reçu une lettre, une longue lettre pas signée »
Ainsi commence ce roman et déjà j’étais embarquée dans cette aventure de mères et de fille. Deux mères pour une fille unique. Quelle est la vraie ? Qui est la mère biologique? Que s’est-il passé trente-cinq ans plus tôt en pleine guerre mondiale?
Au centre de cette intrigue, astucieusement bien menée jusqu’à la dernière ligne, il y a Camille, la narratrice, l’héroïne, la petite fille si convoitée et enceinte pour la première fois. Orpheline de père depuis ses treize ans, elle vient de perdre sa mère qu’elle adorait et c’est parmi les lettres de condoléance que se trouve celle qui va bouleverser sa vie. Chaque mardi ensuite elle en recevra une nouvelle soigneusement remise par sa concierge si attentionnée.
Celui qui écrit est un certain Louis qui a aimé une certaine Annie, une petite fille de son village qui serait la vraie mère de Camille. Ici se glisse l’histoire d’Annie, de Paul et de Louise, nés dans les années trente. Il y est question d’amour et de stérilité, d’amitié et de mère porteuse, d’amour passion et d’adultère, de jalousie, de vengeance, de ruse, de misère et de prostitution, de malheurs patriotiques, de prisonniers et de bombardements, bref de toute une époque de violence et de grands bouleversements.
Vite convaincue que ces lettres sont sincères, Camille découvrira le journal intime de l’une des deux femmes puis connaîtra la version de l’autre. Elle partira enquêter dans le village d’où proviennent les lettres et ce qu’elle découvrira sera plus étonnant que ce à quoi je m’attendais. Mais quand je croyais avoir tout compris arrivent ces neuf dernières pages qui bouleversent tout une fois de plus. Bien joué ! C’est très fort ! J’ai beaucoup aimé !
« Regardez la lumière ». Le pilote me montrait le ciel aux couleurs de feu du coucher de soleil. L’avion prenait de l’altitude, les phrases dansaient, se rencontraient, et doucement tout s’éclaircissait. Regardez la lumière.
Merci à Keisha pour ce livre voyageur
Le confident, Hélène Grémillon, roman, (Plon/JC.Lattès, août 2010, 302p.) Dédicacé à Julien.« Le passé revêtSa cuirasse de ferEt se bouche les oreillesAvec l’ouate du vent.Jamais on ne pourra lui arracherUn secret.(Le pressentiment,Federico Garcia Lorca)