Balades irlandaises : le rêve de granit

Chapiteau à l'abbaye de Cong, cliché I. Rambaud
Partout en Irlande, la présence de l'homme cohabite avec celle du granit, omniprésent dans le paysage : maisons nobles, abbayes, croix de cimetières, pierres tombales récentes, tombes préhistoriques.
La dureté et l'austérité de cette pierre n'ont pas rebuté les sculpteurs qui ont su la façonner, y imprimer des volutes, des courbes et des entrelacs autant que des arêtes  ou des losanges. Bref en faire une preuve de souplesse, de légèreté et de mouvement.La pierre, souvent mouillée de pluie, devient luisante ; ses reliefs s'animent de toutes les marbrures et taches qui le composent ; ses aspérités se transforment en corps ondulants. Les croix deviennent des arbres géants, les tombes se dressent comme des morts-vivants, les géants tracent leur chaussée.
De là à penser que le granit ait pu flotter et transporter les moines irlandais jusqu'en Bretagne, le pas a même été franchi. La légende s'est chargée du reste, transformant les auges de pierre qui leur servaient de lest en "vaisseaux de pierre".
En 2000, un sculpteur breton a ainsi fait voguer le granit, donnant corps au rêve.
De l'Irlande à la Bretagne, le granit et ses artistes ont tissé les fils d'un monde flottant.
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