"Trailer Park of Terror".

La passion pour le cinéma n’est pas faite seulement que de grands films attendus et fiévreusement désirés, de blockbusters estivaux et d’œuvres de grands maîtres. Il y existe aussi une catégorie particulière de longs métrages qui échappe à l’attention des grands médias et à une publicité exacerbée : les films que l’on nomme "direct to…"

Ces longs métrages sortent dans l’anonymat général et profite généralement du bouche à oreille, de circuits de diffusion parallèles et bien compliqués.

Pas facile de se faire alors une place au soleil.

Jamais je n’aurai imaginé voir "Trailer Park of Terror" un jour.

Le film de Steven Goldmann (connu pour ses nombreux clips dont ceux de Metallica) m’a été proposé dans le cadre d’un échange de bons procédés, pour la 3^ème fois, avec le site Cinetrafic.

Je ne suis pas du genre à faire semblant et je dois vous avouer que j’ai apprécié "Trailer Park of Terror". Au bout du dvd inséré dans le lecteur il y avait une très bonne surprise.

De jeunes adolescents en rupture de ban, conduits par un jeune éducateur pasteur un rien fanatique, se retrouvent par hasard prisonniers d’un caravaning maudit.

Un lieu autrefois habité par Norma (la sublime Nicole Hiltz) dont la vie a tragiquement basculée par la faute de voisins vindicatifs et hargneux. Depuis de nombreuses disparitions se produisent dans les environs immédiats à intervalles réguliers.

Le film est bâti sur un canevas convenu, éculé diraient certains. Rien de plus normal que de voir des protagonistes aux prises avec des créatures maléfiques dans un endroit isolé sans espoir de survie. Mais le film gagne du terrain sur d’autres plans et suscite un intérêt non feint. 

Le film démarre par une entame plutôt habile qui nous fait entrer de plein pied dans un endroit marqué par le sceau de l’infamie. Un générique énumérant une succession de faits divers tragiques rapportés par les médias locaux fait écho aux meilleurs longs métrages. "Massacre à la tronçonneuse" nous vient immédiatement à l’esprit.

La première partie du long métrage est un poil trop longue (5 à 10 minutes qui aurait pu, et du, servir ailleurs). Le film adopte un faux rythme pénalisant. C’est le seul défaut mineur que j’ai pu stigmatiser ici. Mais l’emballage final, une fois que le groupe de jeunes se retrouve coincé, rattrape amplement le crescendo initial.

Nous assistons à une collection de meurtres esthétiquement originaux et plaisants à voir. Steven Goldmann innove (la table de massage par exemple) dans un panorama déjà bien fourni. Les membres sont arrachés, les humains décapités. La chair suite, le sang coule dans une ambiance de pourriture généralisée. Le metteur en scène n’y va pas avec le dos de la cuillère.

Il a su installer au fur et à mesure un climat bien pesant, alternant des scènes de jour saturées de lumière et des passages nocturnes angoissants à souhait.

Les protagonistes, un poil caricaturaux, servent de chair fraîche à un groupe de zombies complètement barré.

C’est là aussi que le film tire son épingle du jeu. Au lieu de se contenter d’être un film d’horreur pur et dur, le long métrage a des accents d’une comédie horrifique bien sentie. Le long métrage collectionne quelques pépites d’humour noir qui donnent de la fraîcheur à l’ensemble. On sourit malgré tout.  

Le cinéma d’horreur regorge de dizaines d’exemples qui oscillent entre le sublime et le très mauvais. "Trailer Park of Terror" est plutôt à ranger dans la catégorie des bonnes surprises. Un film qui se déguste sans déplaisir et laisse plutôt une bonne impression.