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Métamorphoses du vide.

Publié le 02 octobre 2010 par Routedenuit

Métamorphoses du vide.

Et comme un vide, comme un ravin, comme un piège. Tu sais ce moment.

Nous apprécions tous des gens, des artistes, des musiciens, des acteurs qui nous retournent l’estomac façon origami. C’est humain. Alors quand vient le moment de la rencontre, le moment où l’on croit mettre le pied dans l’univers de ce quelqu’un que l’on apprécie plus que beaucoup d’autres choses, vient le déséquilibre, la tentation. Et la maladresse, inexorablement.

Les autres sont des rendez-vous, que l’on appréhende, pendant lesquels on essaie de montrer le meilleur de soi, avec excès, avec retenue, maladroitement. Sur la brèche. Comme ça. Autant de minutes pendant lesquelles on montre aussi bien le meilleur que le plus mauvais. Longtemps on y réfléchit. Longtemps l’on essaie de se convaincre qu’on ne sera pas de ces gens-là,  de ces groupies que l’on catalogue immédiatement, et auxquelles on ne porte aucune espèce d’attention.

Longtemps, on essaie de se donner de l’importance, de la consistance. Longtemps, on essaie de donner de la matière au personnage que l’on finit par jouer. On finit par se convaincre de ce que l’on veut être aux yeux de cette personne. On se donne comme mission de combler les fêlures, les faiblesses. Longtemps, on essaie de se montrer comme étant différent, fort et stable, supplémentaire.

Longtemps, on se trompe. On se fourvoie. Longtemps, on fantasme – une personnalité, une perception qui n’est pas la nôtre, une image qui n’existe pas. Longtemps on s’imagine devenir important – comme pour montrer au monde que ça y est. Que les souffrances précédentes et que l’Histoire s’effacent. Tout simplement. Jusqu’à ce flash, ce retour à la réalité, cette espèce de recul. Jusqu’à ce que l’on se rende compte de la pollution, de la maladresse, de l’immaturité et de ses conséquences. Jusqu’à ce moment pendant lequel on comprend que ces gens-là fonctionnent sur les mêmes modes que les nôtres, et que nos névroses les affligent autant qu’elles leur font mal.

Longtemps, l’on essaie de combler notre propre vide.

L’admiration rend con. C’est aberrant.

Pour moi le premier.

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