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Roger J. ELLORY : INTERVIEW EXCLUSIVE !!! (VF)

Par Geybuss

Interview en VF... Si une VO vous tente, je l'ai publiée juste avant  ICI... Des fois, c'est mieux de lire directement les mots de l'auteur. D'ailleurs, je veux rendre ici hommageà tous les traducteurs professionnels ! Quel métier difficile. Car comprendre le sens global des réponses de

son "interlocuteur" est une chose. Le traduire, qui plus est dans un français à peu près correcte est une autre chose.... Je pensais pouvoir m'appuyer sur les sites internet de tradution. Très mauvaise idée. Ces sites traduisent globalement mot à mot, au sens littéral de chaque mot à chaque fois, donc les phrases qui en résultent n'ont aucun sens... Alors, j'ai pris mon temps et suis allée cherchée monvieux dictionnaire d'Anglais. Voilà le résultat, parfois, j'ai été incapable de traduire correctement et avec certidude les idées de l'auteur (c'est alors précisé entre parenthèses !

Samoens st Lu 061
 

C'était au Festival des Etonnants Voyageurs de St Malo au printemps derniers. R.J Ellory présentait, lors d'une conférence passionnante, son dernier roman paru en France : Vendetta. Alors, il y a eu une séance de dédicace : pour cela j'avais acheté la version poche de Seul le silence, autre roman de l'auteur, roman que de très nombreux billets élogieux m'avaient bien donné envie de lire.

Roger J. ELLORY : INTERVIEW EXCLUSIVE !!! (VF)

J'en étais à... Dédicace et obtention de l'adresse mail.

Seul le Silence, je l'ai lu, dévoré, adoré et chroniqué en août. Et la semaine dernière, lorsque j'ai sollicité par mail une interview auprès de cet auteur britannique de bestsellers, c'est cinq minutes après que j'ai reçu un "Oui" enthousiaste ! L'auteur s'excusait juste d'avance de ne pouvoir répondre qu'en Anglais !

Voici donc cet interview ! Elle est un peu longue mais passionnante, R.J Ellory n'étant pas avare de conseils d'écriture etc... N'hésitez pas à revenir la relire à un moment tranquille, ou vous aurez un peu de temps pour la savourer pleinement !

Oh mon dieu, je viens de lire votre bio sur votre site internet.  Je suis si impressionnée ! Etes- vous sûr d'avoir le temps de me répondre ?

RJE : Oui !

En France, on vous connaît pour deux romans : Seul le silence et Vendetta. Mais vous avez écrit tant d'autres livres ? Quand vont-ils sortir en France ? Pourquoi un tel écart de temps entre les sorties anglophones et les sorties francophones de ces livres ? Vous avez écrit Vendetta il y a au moins 5 ans ans... Cela doit être drôle, par exemple lors de votre venue à St Malo, de parler d'un livre écrit il y a si longtemps. N'aviez vous pas envie de dire "hey, j'ai écrit bien d'autres choses depuis vous savez ?

RJE : Bien, il y a actuellement huit livres disponibles en anglais - Candlemoth (2003), Ghostheart (2004), A quiet Vendetta (2005), City of lies (2006), A quiet belief in Angels (seul le silence) (2007), A simple act of violence(2008), The anniversary Man (2009) et Saints of New York (2010). Trois sont maintenant disponible en français - une Croyance Calme En Anges (publié comme ' Seul Silence ', une Vendetta Calme (publié comme 'la Vendetta') et maintenant un simple Acte de Violence (publié comme ' Les les Anonymes). J'ai signé avec un éditeur il y a seulement deux ans alors là, évidemment, j'ai beaucoup de titres en retard en France. Nous sommes tombés d'accord avec mon éditeur pour publier tous mes titres. Nous le faisons dans un ordre légèrement différent et c'est excellent car aucun des livres n'est connecté l'un à l'autre. Parfois il est étrange de parler d'un livre que j'ai écrit il y a de nombreuses d'années et je devrais vraiment prendre le temps de les relire tant des détails de l'histoire sont oubliés avec le temps, mais il est toujours intéressant de regarder derrière soi et de voir comment j'écrivais il y a cinq ans. Il a été dit que si vous lisez quelque chose que vous avez écrit des années auparavant et qu'avec le recul vous pensez immédiatement que vous auriez pu faire mieux,  et bien  cela signifie que vous vous améliorez comme un auteur ! Quand je lis un ancien livre je peux voir où j'ai pris trop de temps pour dire quelque chose, ou comment j'aurais pu le faire les choses plus simplement. Je pense qu'au cours des ces années de travail, j'ai appris à dire plus avec moins de mots!

Dans "Seul le silence" le lecteur assiste à la naissance d'un auteur, peu à peu. Ce fut pour moi très émouvant et fascinant. La façon dont Joseph commence à écrire... est-ce autobiographique ? Y a -t-il une grande part de vous dans le personnage de Joseph ? Je pense que c'est une question souvent posée aux auteurs. Quelle est la part d'autobiographie dans leur oeuvre, dans leur travail ?

RJE : Combien du travail d'un auteur est autobiographique ? Je pense que nous "absorbons énormément de la vie - tant en bien qu'en mal. Nous prenons dans les événements et les circonstances, on réagit ou non face à eux, nous nous redressons, nous continuons, nous essayons de faire de notre mieux avec d'être en accord avec que nous faisons. Parfois, nous visons juste, d'autres fois, nous avons tout faux. C'est la vie,c'est vivre. Comme dans n'importe quel domaine artistique - la peinture, la sculpture, la chorégraphie, la composition musicale - le créateur doit composer avec son expérience personnelle et lsa perception personnelle dans tout ce qu'il crée. Je pense que ce que nous peignons, nous écrivons et  nous chantons  est simplement des extensions de nous même et que ces extensions grandissent avec l'expérience personnelle. Je pense qu'il y a très peu d'auteurs qui écrivent leurs propres vies dans des romans, mais qu'il y a en beaucoup qui écrivent leurs perceptions, leurs conclusions et leurs sentiments sur leurs propres vies et celles des autres. Ils mettent tout cela dans les personnages qu'ils créent.

Pouvez vous nous dire à quoi ressemble une journée de Robert J. Ellory ? Quelles sont les bonnes conditions pour écrire pour vous ? Ecrivez-vous au stylo sur papier ou sur un PC ?

RJE : Pendant des années, j'ai écrit à la main, presque 3 millions de mots, mais maintenant, j'utilise un ordinateur. Parfois, quand je suis loin de chez moi, je réécris à la main, pour retranscrire sur PC à mon retour. J'ai tendance à écrire le livre en entier "d"une traite". Pour cela, je me plonge dans un labeur énorme. Ensuite, je reprends tout depuis le début pour retravailler, modifier, corriger les accrocs, les anomalies, les erreurs, je coupe lors de cette relecture autant que je le peux et de mon mieux. C'est presque organique (naturel ?), la façon dont certains personnages prennent d'eux même un aspect ou un autre. Quand j'écris un livre, c'est comme si je vivais avec une bande de gens pour quelques semaines. Je les regarde grandir, je les regarde prendre le contrôle sur certains événements de l'histoire. Et quand je termine, c'est comme si je perdais quelque chose. Truman Capote a dit qu'une fois, la fin d'une histoire avait ressemblé à l'enlèvement d'un enfant dans une cours et à sa mort par coup de feu. (pas sûre du tout de cette traduction !). C'est un peu mélodramatique mais je vois ce qu'il veut dire. Quand un livre est terminé, il laisse un énorme vide, un trou en vous, et alors, il faut en recommencer un autre sur le champs !

Je suis discipliné. Je me mets à écrire très tôt dans la journée. J'essaie et je "produis" 3 ou 4 mille mots par jour. je travaille tout d'abord dans l'objectif d'avoir un premier brouillon en 12 semaines. Parfois cela me prends plus de temps, parfois moins. 

Pour moi, un livre commence toujours avec l'émotion que je veux susciter chez le lecteur. C'est la chose la plus importante pour moi. Que ressentez vous pour un livre et est-ce que sentiment restera dans votre mémoire ? Donc voici ma première considération : l'effet émotionnel que j'essaie de créer. Ensuite, vient la situation géographique de l'intrigue, de l'histoire. La situation géographique est pour moi vitale, car de celle ci dépend le langage, le dialecte, le langage, les personnages, tout. La situation influence tout. Je choisis de commencer un livre qui se déroule en Louisiane, à New York ou à Washington simplement parce que cette "toile" est la meilleure pour peindre le tableau précis que je veux peindre.

J'achète un nouveau carnet de note, de bonne qualité, parce que sais que je vais l'emmener partout avec moi dans les 2 ou 3 mois à venir. Dans ce carnet, je note les idées qui me viennent au fil du temps, au fil de la vie, quelques dialogues, des choses comme ça. Parfois, j'ai un titre, d'autres fois non. A une époque, je me sentais très fort d'avoir un bon titre avant de commencer. Mais maintenant - comme au moins la moitié des livres que j'ai publié on finit avec un titre différent - je suis un peu moins obsédé par le titre !

 Et j'ai un rituel, une habitude quand je termine un livre. Je me fais un vraiment bon Manhattan et ensuite, j'emmène ma famille dîner au restaurant !

Tous vos livres se déroulent aux Etats-Unis. Est-ce que la météo Anglaise et si mauvaise pour que vous n'écriviez pas une seule histoire qui se passerait dans le grand sud de l'Angleterre, comme à Brighton par exemple, avec une Miss Marple !! Trève de plaisanterie : pourquoi les USA ?

RJE : Ah l'Amérique, l'Amérique, l'Amérique...

Paul Auster a dit quelque chose de très interessant. Pour lui, devenir un écrivain n'est pas un choix de carrière comme peut l'être celui de devenir médecin ou policier. Vous ne choisissez pas autant que vous êtes choisis. Et une fois que vous acceptez le fait que vous n'êtes fait pour rien d'autre, alors vous devez vous préparer pour une très longue marche, une route très difficile pour le restant de vos jours. Je crois aussi que vous ne choisissez pas tant que ça non plus le genre de livres ou les sujets que vous écrirez. Ce sont ces genres de choses qui vous choisissent. Le pire livre que vous pourrez écrire et celui que vous penserez pour qu'il plaise aux autres. Et je pense que le meilleur livre à écrire et celui dont vous êtes persuadé qu'il vous plaira. Le genre de livres que vous écrivez doit retranscrire vos propres centres d'intérêt et vos passion. Ecrire un livre peut prendre un bon bout de temps, alors si votre sujet ne vous intéresse pas, cela va rendre le boulot encore plus dur, peut-être même impossible.

Je pense que dans ma petite enfance, j'ai été sevré à la culture américaine (traduction pas sûre...). J'ai grandi en regardant Starsky et Hutch, Hawaii Five-O, Kojak, tout ce genre de choses. J'aimais l'atmosphère et la diversité culturelle. La politique me fascinait.  Comparé à l'Angleterre, l'Américque est un pays neuf, et il me semble qu'il y a là-bas tant de couleurs et de vies inhérentes à sa socité. J'y suis allée à plusieurs reprises, et à chaque fois, je ressens l'impression de rentrer à la maison,  honnêtement. En tant que non Américain, que crois qu'il y a beaucoup de chose de la culture américaine que je peux regarder en spectateur. Quand vous écrivez à propos d'un lieu qui vous est très familiers, le danger est que vous avez tendance à ne plus remarquer les choses, ou vous les prenez pour acquises. Les choses étranges ou intéressantes sur les gens et la région cessent d'être étranges et intéressantes. Alors que lorsque vous êtes un étranger, vous ne perdez jamais ce point de vue, cette impression de voir les choses pour la première fois et pour moi, c'est important. On suggère souvent aux auteurs d'écrire sur des choses et des lieux qui leur sont familier. Ce n'est pas forcément une mauvaise idée, mais je pense que cela pose beaucoup de limites. Il faut écrire sur des choses qui vous fascinent. De cette façon, je pense que vous avez une chance de laisser votre passion et l'enthousiasme transparaître dans votre prose.

Je crois aussi qu'il faut se poser un défi avec chaque nouveau livre, prendre des sujets divers et variés. Ne vous autorisez pas à tomber dans le piège d'écrire des choses comme on écrit des formules. Quelqu'un m'a dit un jour qu'il y avait deux types de romans. Ceux que vous lisez simplement parce qu'il y a un mystère d'installé, une intrigue et que vous devez savoir comment cela se termine. Le second genre de livre est celui que vous lisez juste pour le langage lui même, l'écriture de l'auteur, sa façon de dire les choses et s'user des mots, l'atmosphère et les description. Les vrais bons livres, les grands livres sont ceux qui réunissent les deux genres !

Je crois que personne - du plus profond de son coeur - n'écrit par choix professionnel ou pour un quelconque gain financier. J'aime juste écrire et même si mes sujets me mènent aux Etats-Unis, le plus important pour moi est de remuer intérieurement les gens, peut-être de changer un point de vue sur la vie. Et en même temps, j'essaie d'écrire aussi joliement que possible.

J'écris aussi sur des sujets - conspirations politiques, serial killet, relations interraciales, assassinats politiques, enquêtes du FBI ou de la CIA - qui ne peuvent fonctionner qu'aux USA. Le genre de livre que je veux écrire ne marcherait pas dans de petits villages feuillus où l'on trouve les Hobbits !

Ce qui m'intéresse, c'est l'émotion provoquée par un roman. Un roman est pour moi une grande opportunité d'écrire sur de vraies personnes et sur leur façon de composer avec de vraies situations.  Il y a quelque chose de plus passionnant encore que les gens, c'est leur capacité à dépasser les difficultés et à survivre. Je crois que j'écris des "drames humains" dans lesquels se trouve le spectre complets des émotions humaines, des émotions capturées par mon attention.

Une fois, j'ai entendu dire que la littérature non romanesque a pour but premier la transmission d'informations, là où la fiction doit évoquer une émotion chez le lecteur. J'aime les auteurs qui me font ressentir quelque chose -une émotion quelle qu'elle soit- mais je veux ressentir quelque chose quand je lis un livre. Il y a des millions de bons livres de part le monde, tous très bien écrits, mais ils sont mécaniques dans leurs intrigues et leur style. Trois semaines après votre lecture, il se peut que vous ne vous rappeliez plus grand chose. Les livres qui m'ont vraiment accrochés, je m'en rappelle encore des mois après. Il se peut que j'ai oublié le nom des personnages ou des détails d''intrigues, mais je me souviens toujours des émotions qu'ils ont suscité en moi. Pour moi, là est l'essentiel. Le connexion émotionnelle.

Bon, retournons au propos du cadre d'un livre et du style littéraire. "Seul le silence", par exemple, a été décrit comme étant "Steinbeckesque". Pour être complètement honnête avec vous, je dois dire qu'avant d'écrire ce livre, je n'avais lu que "Cannery Row". J'ai cité Steinbecq comme source d'inspiration, tout comme Hemingwy, Carson Mc Cullers, Harper Lee, Willa Cather, mais c'est seulement maintenant que je commence vraiment à lire leurs oeuvres. Dans tous mes livres, le style d'écriture dépend du sujet que je traite.  Par exemple, Vendetta est en fait écrit avec un style plus "économique" et punchy. Le sttyle vient avec le cadre et la voix, et il n'y a jamais eu d'intention d'écrire comme un autre auteur.

En amont, je fais toujours un énorme travail de recherche. C'est très important pour moi d'être sûr que tout ce qui est mentionné dans le livre soit authentique et correcte, tant sur les lieux que les époques décrites. Cela peut-être une sacrée besogne ! Il y a un vieux diction qui dit à propos de l'écriture : " Portez votre savoir (culture -étude) légèrement". Ceci signifie que vous ne pouvez pas enterrer votre oeuvre romanesque sous des tonnes de faits historiques ou réels. Il faut faire attention à cela aussi : assurez vous que les aspects culturels et historiques (nécessaire pour donner un reflet réaliste du cadre et de l'époque du roman) n'écrasent pas votre histoire qui disparaît en dessous.

Des faits et détails ont été plus ou moins durs à trouver, mais l'auteur doit faire son travail aussi sincèrement que possible. Vous pouvez lire sur les lieux - sur les villes et leurs environs-. Vous pouvez étudier des guides touristiques, des cartes, des photos sur internet, mais chaque description du cadre n'est que la vision de l'auteur sur ce même cadre. Les lecteur ne recherchent pas nécessairement quelque chose qui correspondrait à leur idée de ce cadre. Ils veulent quelque chose qui développe une atmosphère. La première phrase de "Vendetta" comporte 87 mots, et n'a pas de point à la fin. C'est sur la Nouvelle Orléans ! Je n'y étais pas allé quand j'ai écrit ce livre, et n'y suis toujours pas allé d'ailleurs. Des habitants de la Nouvelle Orléans m'écrivent. Ils ne me disent pas "Hey vous, vous n'êtes jamais venu à la Nouvelle Orléans... vous ne pouvez pas écrire cela !". Non, ils disent " Pour moi aussi, c'est à cela que ressemble la Nouvelle Orléans". Tout est dans la création de l'atmosphère et non dans le fait d'être d'accord avec le point de vue des autres sur un lieu, sur une ville. Est-ce sensé ?

De toute façon, les lecteurs vous pardonneront n'importe quoi tant que vous les attachez à vos personnages.

Les gens me fascinent. Peut importe qui ils sont et ce qu'il font. L'ignominie humaine n'ai jamais cessé de m'impressionner, comme la capacité qu'ont les gens à la dépasser, à y survivre.  Quand j'écris des Thrillers, des mystères, ce n'est pas tant sur le crime en lui même, ni même l'enquête que j'écris. C'est sur les éléments qui éclairent le chemin de ces gens qui doivent composer avec des événement inhabituels.

Le fil commun de mes romans, qui racontent tous des histoires différent, c'est qu'ils traitent toujours de personne ordinaire dans une situation extrordinaire. Voilà le thème commun qui me fascine. Je suppose que je suis profondémment romantique, mais j'essaie d'être au plus près de la nature émotionnelle des gens et des choses. Je m'efforce à ce que les lecteurs ressentent toujours ce que les personnages éprouvent, qu'ils aient l'impression d'avoir passé du temps avec des personnes réelles, et qu'ils comprennent l'évolution des personnages à chaque étape de l'histoire. Cela me semble la clé pour rendre un livre innoubliable.

 

Si je veux devenir un aussi bon écrivain que vous, que devrais-je faire ? Comment m'y prendre ?

RJE : Qu'est-ce qui m'a poussé à écrire ? Mon amour de la lecture, je crois que c'est aussi simple que ça. J'aimais juste tant lire. J'ai toujours eu en tête l'idée qu'écrire quelque chose capable d'émouvoir,  quelqu'un émotionnellement serait génial, de créer un genre d'effet, d'avoir quelqu'un qui lit ce que vous avez écrit et qui en est remué. C'est ça en fait : sentir que vous avez quelque à dire, quelque chose qui vaut la peine d'être dite ! Alors, je m'y suis mis et je l'ai fait ! Je ne suis pas allée au lycée ni à aucun cours d'écriture ou chose comme ça. A l'école, mon niveau en grammaire et composition était même spectaculaire tant il était mauvais ! Je pense que je voulais juste dire des chose et que j'ai continué à travaillé jusqu'à ce que j'aboutisse à un style qui me plaisait. J'ai juste écrit, écrit et écrit, j'ai continué à lire autant que possible. Mais jamais les deux en même temps. Je trouve que lire les livres des autres tout en écrivant le votre interfère trop dans votre processus de création. !

  Cela vous a pris des années et une quantité impressionnante de timbres avant de réussir à être publié. A une époque, vous avez même arrêté d'écrire. Et maintenant, regardez où vous en êtes ! N'est-ce pas effraynt ? Est-ce que cela ne donne pas un peu le vertige ? Et, n'êtes vous pas fatigué de toutes ces nomminations et de tous ces prix littéraires que vous avez reçu ?

RJE : Pour moi, mon obsession a toujours été d'écrire. L'été dernier, j'ai signé un autre contrat d'édition, mais cela n'a pas été sans deux semaines de stress, à savoir si je vendais ou non vraiment assez de livres pour cesser d'être "garanti" par un autre contrat. Le pire pour moi aurait de connaitre la situation de l'auteur qui écrit pour être publié, et qui, à cause de faibles ventes, ne peut plus être publié. Heureusement, mon éditeur croit très fort en moi et soutient dans ce que je fais. Je suis plein de gratitude pour son encouragement et le soutient qu'il m'a donné tout au long de ses dernières années. J'ai confiance, et je peux voir une carrière devant moi. Simplement, être publié me permet de continuer à faire ce que j'aime. Mais quoiqu'il en soit, je ne prends rien pour acquis. Je sais que je suis privilégié d'avoir été publié, et je continue de travailler aussi dur que je le peux, de bouger, de voyager autant que possible et de répondre  à un maximum d'interivews. J'essaie de gagner de plus en plus de nouveaux lecteurs et jamais je ne me reposerai sur mes lauriers !

 Quand vous commencez un nouveau livre, savez vous depuis la première page où vous allez où est-ce que la fin vous apparaît pas à pas, page après page ou chapitre après chapitre ? Comment faites vous pour construire un livre et captiver ainsi le lecteur ?

RJE : Je n'ai pas de plan quand j'écris un livre, ni se synopsis ou de ligne de conduite définie. J'ai juste un vague idée du style de livre que j'aimerais écrire, et alors, je me lance. Je change d'avis et d'idée au fur et à mesure que je travaille. Je prends de nouvelles décisions concernant les personnages, la fin, sur plein de choses en fait. J'essaie juste d'écrire le meilleur roman possible. Le pire roman est celui qu'on écrit en espérant qu'il plaise aux autres. Le meilleur, celui qu'on écrit parce qu'on aimerait le lire.

Quel est le meilleur compliment que l'on pourrait vous faire, et la pire insulte, en tant qu'auteur mais aussi en tant qu'homme ?

RJE : En tant qu'écrivain, je pense que la pire insulte est que des gens me disent qu'ils ont essayé de lire mon livre mais qu'ils ne l'ont pas finit par ce qu'ils en avaient rien à faire du tout de ce que j'ai écrit !

En tant qu'homme, bien, sacrée question ! Sans doute un peu la même chose qu'en tant qu'écrivain : que vous n'avez juste aucune importance.

Et je pense que le meilleur compliment est le contraire, que vous importez vraiment, que vous être important, que vous êtes nécessaire.

Quels sont vos 3 derniers coups de coeur littéraires ?

RJE : Les 3 derniers livres que j'ai lu et adoré sont 
'Norwood' de Charles Portis
'Winter's Bone' deDaniel Woodrell
'Provinces of Night' de William Gay

Bon, habituellement, je me limite à 10 questions... Mais là, comme la première tenait plus de la plaisanterie, je m'en permets une 11ème : avez vous déjà écrit le livre que vous réviez d'écrire ou ce livre est-il encore à écrire ?

RJE : Non, je n'ai pas encore écrit ce livre.... Et si un jour j'y arrive, j'arrêterais probablement d'écrire !

Vendetta

Vendetta sort demain en format poche ! Une bonne raison de plus de ne pas y échapper !!!! 

  

Roger J. ELLORY : INTERVIEW EXCLUSIVE !!! (VF)

Les anonymes sortent courant octobre

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