Comment ne pas considérer la Fantaisie en ut mineur comme, non seulement l'un des chefs d'œuvre composés par WA Mozart, mais aussi, et surtout, l'une des pièces maîtresses posant des jalons indéniables pour les grandes compositions romantiques ? La parenté avec les sonates de Beethoven est particulièrement troublante, surtout sur les toute premières mesures, avec ces accords fixant le climat général de façon implacable.
Mozart nous révèle ici une intensité dramatique saisissante. Même si un intermède nous emmène vers une fausse insouciance, la Fantaisie nous ramène très vite au propos essentiel, à savoir un véritable sentiment d'urgence. Ce morceau unique agit à lui seul un peu comme une "sonate à haute densité", nous tenant en haleine de la première à la dernière mesure.
J'ai trouvé cette belle version d'un de pianistes qui a entretenu la plus belle complicité qui soit avec Mozart : Friedrich Gulda. Elle est proposée coupée en deux pour des raisons de limitation du minutage sur les vidéos postées sur youtube. Version d'une belle intensité et d'une limpidité rare.