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Catastrophe industrielle en Hongrie : pas de pause pour le droit de l'environnement

Publié le 06 octobre 2010 par Arnaudgossement

Des-sauveteurs-nettoient-la-boue-toxique-dans-le-village-de-Devecser-en-Hongrie_scalewidth_630.jpgUne catastrophe industrielle - et donc environnementale et humaine - vient de produire en Hongrie, à la suite de la rupture d'un réservoir de boue toxique dans une usine de bauxite-aluminium de la ville d'Ajka.


Selon la presse, Quatre personnes sont mortes, trois sont toujours portées disparues. La raison de ce sinistre est inconnue mais ce sont 1,1 million de mètres cubes de boue toxique qui se sont déversés.

Comme à chaque fois, les commentateurs rappelleront qu'il ne faut pas opposer économie et écologie, que le principe de prévention ne protège pas que les thèses écolos mais aussi des vies humaines, que le principe pollueur payeur devrait dissuader certains opérateurs de négliger les investissements de sécurité...

Comme à chaque fois, nous aurons oublié cette catastrophe d'ici peu pour passer à autre chose. Nous aurons aussi oublié que la pollution de notre environnement ne procède pas que d'accidents spectaculaires mais aussi de pollutions diffuses, invisibles, qui rongent chaque jour notre santé et notre environnement.

Une fois de plus, à ceux qui proposent de faire une pause dans la mise en oeuvre des engagements du Grenelle de l'environnement, il faut rappeler que le coût de l'absence de protection de l'environnement est toujours supérieur au coût de la protection de l'environnement.

Renforcer la qualité et le contrôle du respect du droit de l'environnement n'attend pas.

AFP : Kolontar, dévasté par la boue rouge, panse ses plaies

KOLONTAR (Hongrie) - Les habitants du village hongrois de Kolontar cherchaient désespéremment à sauver mercredi tout ce qu'ils pouvaient des décombres de leurs maisons, dévastées lundi par une marée de boue toxique meurtrière.

"Au moins, j'ai retrouvé l'urne de mon père, au moins, ses restes ont été préservés, même si j'ai perdu tout le reste...", confie un habitant, d'une voix sombre.

Amer, son beau-frère constate les dégâts: "J'ai tout perdu, vous voyez ma chambre à coucher? Je venais de terminer les rénovations et j'ai dépensé plus de 5.000 euros", ajoute-t-il sous couvert d'anonymat. Sa femme, enceinte de huit mois, est soignée à l'hopital pour des brûlures causées par la boue toxique.

Dans sa maison, tout est recouvert de cette boue rouge et puante, du plancher au plafond, la moquette comme les meubles. "Ceci aurait dû être la chambre de mon garçon, mais nous ne resterons pas ici, nous ne voulons pas voir notre enfant grandir dans le danger", a-t-il ajouté.

Kolontar est l'un des sept villages touchés par la marée de boue toxique provoquée lundi par un accident industriel dans une usine de bauxite-aluminium de la ville d'Ajka (160 km à l'ouest de Budapest). Un réservoir s'est rompu pour une raison encore inconnue et a déversé quelque 1,1 million de mètres cubes de boue toxique. Quatre personnes sont mortes, trois sont toujours portées disparues.

Des voitures, des débris, des animaux morts longent la route, les champs et les rues. Tout est "peint" de couleur rouille.

"Mon fils a dit que la fin était arrivée... C'est ce que j'ai pensé aussi", raconte à l'AFP Janosné Stumpe, 76 ans, en face de la maison de son amie, qui est morte, ensevelie sous sa maison. "Je n'ai pu survivre que par chance: je me suis accrochée à la poutre de la porcherie", explique-t-elle, de retour chez elle après avoir été soignée à l'hôpital pour des brûlures aux jambes et au dos.

"Mon fils est resté dans la maison et j'en suis contente, car, autrement, il serait mort. Il est toujours à l'hôpital avec des brûlures très, très sérieuses", a-t-elle ajouté.

Des travaux de reconstruction ont déjà été entamés et les habitants ont pu revenir au village grâce aux militaires qui ont construit un pont temporaire à la place de l'ancien, balayé par la boue rouge. Mais beaucoup reste à faire... "C'est encore le chaos, personne ne sait que faire, comment faire", indique à l'AFP un volontaire, sous couvert d'anonymat.

(©AFP / 06 octobre 2010 14h29)


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