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"Opening Night" ? Close your eyes !

Publié le 07 octobre 2010 par Fousdetheatre.com @FousdeTheatre

Reprise depuis hier soir, au théâtre Mouffetard, d'"Opening Night", pièce de John Cromwell qui fut adaptée en son temps pour le cinéma par John Cassavetes, interprétée aujourd'hui comme il y a déjà cinq ans par Marie-Christine Barrault et Michel Carnoy, dans les rôles d'une ex-star alcoolique fraîchement sevrée, à une heure de son grand retour sur les planches, et de son fidèle habilleur.

Que vous dire sur ce spectacle sans paraître dur et méchant ?

Pas grand chose...

Evoluant dans un épouvantable et terriblement cheap décor de loge de théâtre, qui ne peut avoir été conçu par un scénographe tant il ne ressemble à rien (accessoires inclus !), habillés, en l'absence évidente de créateur de costumes, avec les moyens du bord (qui nous l'aurons compris n'en a pas, de moyen, pas plus que de goût d'ailleurs...), les deux comédiens ne sont pas aidés.

Marie-Christine Barrault tente comme elle peut, car pas très bien dirigée, d'incarner cette actrice détruite par l'alcool, hantée par la peur d'un come-back raté et le souvenir d'une carrière tout à fait derrière elle, plaquant sans grande conviction des émotions sur un texte en dents de scie, dépourvu d'une réelle force dramatique.

Maladroitement adaptée, resituant les personnages et les évènements en France alors que sa couleur est très américaine, peut-être aussi vidée de sa substance, ayant subi trop de coupes (le spectacle ne dure qu'une heure dix), l'oeuvre peine, en effet, à séduire.

Afin qu'elle puisse narrer ses souvenirs et nous faire part de ses angoisses, Marie-Christine Barrault est relancée par Michel Carnoy, son habilleur, qui a probablement fait carrière au cinéma (et encore j'ai un doute car je ne parviens à retrouver péniblement qu'une petite dizaine de film dans lesquels il est distribué !) mais certainement pas au théâtre, car dire qu'il est mauvais est encore en dessous de la réalité. Tout sonne faux, le parler comme la gestuelle, c'est un suplice ! On s'arrêtera là en ce qui le concerne.

Je vous épargnerai enfin les passages ratés (et franchement pas très heureux) d'habillage et de déshabillage à vue, de maquillage, ou de mise en place de perruque (qui ressemblerait davantage à un dessous de bras qu'à une coiffure...)...

En conclusion, un texte sans intérêt, mal interprété dans un décor dépourvu de toute esthétique... Vous pouvez donc n'arriver au Théâtre Mouffetard que pour 21 heures, lorsque se lève le rideau sur les "Derniers Remords Avant L'Oubli" de Lagarce...

Et si le théâtre dans le théâtre est un thème qui retient votre attention, je vous suggère de relire "L'Habilleur", de Ronald Harwood, c'est remarquable.


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