Magazine Culture

Les méprisants et la réponse inc'oyable

Par Richard Le Menn

 

lemeprisantdesvieillesmodes300
lemeprisantdumoderne300
Photographies 1 et 2. Voici deux gravures de la fin du XVIIIe siècle se faisant écho. La première représente « Le Méprisant des vieilles modes. » et la seconde « Le méprisant du moderne. » La critique n'est pas vraiment vestimentaire ; car si le second a vraiment une tenue 'passée' pour la fin du XVIIIe siècle, le premier n'est pas si 'moderne'. Nous sommes plus là dans le 'conflit' entre les anciens et les modernes, récurrent dans l'histoire littéraire et artistique de l'Occident. D'un côté nous avons la perspective large (que symbolise le jardin à l'Anglaise à cette époque) ; et de l'autre celle plus cloisonnée du jardin à la française avec des ruines antiques. L'un pratique le cheval et la taverne, l'autre préfère la noblesse d'épée et l'étude des artistes passés comme les détails de ces gravures le montrent.


Au sujet de la querelle des anciens et des modernes on peut relire les articles : La Modernité : les Anciens et les Modernes et Les romantiques 'jeune France' et 'nouvelle France'. 


Photographie 3 : Les deux précédentes gravures rappellent celle intitulée « La réponse incroyable. » de la toute fin du XVIIIe siècle que j'ai présentée lors de mon exposition au Palais-royal (voir : Récapitulatif de l’exposition Modes anciennes - suite -). Deux personnages se rencontrent : un Anglais et un Incroyable qui est sans doute un émigré de la Révolution revenu à Paris. Le premier est tout à l'ancienne mode, alors que le second (à gauche) est absolument moderne, même dans sa réponse incongrue face à un simple salut ; ce qui donne le dialogue suivant : « [l'Anglais (à droite)] Bon jour Mylord ! Je suis charmé de vous voir à Paris, comment vous portez-vous ? 2. [l'Incroyable] Je vous suis obligé de votre gracieuse demande, mais ne pouvant répondre de moi-même, je vais dépêcher un courrier à Londres ; et à son retour, je saurai la réponse que je dois vous faire. » Ici le dialogue semble impossible entre ces deux personnages si différents : l'un représentant de l'incroyable modernité, l'autre suivant de coutumes anciennes (comme saluer) et  habillé à la manière d'un XVIIIe siècle finissant. Dans l'article intitulé Le baroque et le rococo : les styles et les personnes j'explique que l'on a l'habitude d'appeler alors les modes passées gothiques, rococos et parfois baroques.

 

lareponseincroyable300


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Richard Le Menn 304 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines