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Entretien avec xavier beauvois

Publié le 08 octobre 2010 par Abarguillet

Xavier Beauvois. Mars Distribution

A la suite du succès du film " Des hommes et des dieux", en tête du box-office depuis 4 semaines, un journaliste a voulu en savoir davantage sur les sentiments et les motivations qui avaient poussé Xavier Beauvois à entreprendre cette oeuvre difficile et  comment cette expérience particulière avait changé sa propre vie. Questions, réponses :


Adolescent, j’habitais chez une de mes tantes qui avait été religieuse. Elle me disait toujours : « Tu verras, toi aussi, un jour, tu seras touché par la grâce. » J’avais 17 ans, je l’envoyais balader. Elle est malheureusement morte deux mois avant le début du tournage. J’aurais aimé qu’elle voie ce film.
Il s’est fait dans une sorte d’évidence, d’harmonie, et nous avons tous ressenti une forme de grâce. La veille du premier jour de tournage au Maroc, il était tombé des cordes. Mais le matin du jour J, le temps était très beau. Il y avait juste un peu de gelée. J’ai dit : « Moteur ! » – ou plutôt : « Bismillah » – et c’était parti.
Un autre jour, comme je l’espérais, la neige s’est mise à tomber. Nous avons filmé le blanc, le vide, avec les frères dans le brouillard et les paroles du testament du P. de Chergé. C’était formidable, mais, immédiatement après, j’ai eu peur de ne pas pouvoir reprendre le tournage normalement. Et la neige a disparu aussi vite qu’elle était venue. Tout le monde s’est dit qu’il n’était pas normal d’avoir eu autant de chance. J’ai toujours eu la sensation d’une présence bienveillante, comme si rien ne pouvait venir contrarier ce film.

Dans quel esprit avez-vous travaillé vis-à-vis des familles ?

;tre confronté à un tel projet. Le scénariste Étienne Comar et notre « conseiller monastique », Henry Quinson, ont travaillé à les rassurer.
Par respect pour elles et pour la mémoire des frères, il m’est très vite apparu que nous ne pouvions pas terminer le film sur l’image de la découverte de leurs têtes, comme nous l’avions d’abord envisagé. Sur le tournage, il faut être à l’écoute du film qui s’élabore, et plus j’étais à l’écoute, plus je me disais que cette fin ne convenait pas. À un moment, j’ai eu l’impression que les frères me parlaient. Qu’ils me disaient : « Attends, tu ne vas pas terminer comme ça ! On va te donner autre chose. » J’ai reçu en échange cette neige et ce brouillard.gif" height="10" />J’en garde une impression très forte. Il était très émouvant, après avoir autant cheminé avec les personnages, de livrer le film au regard des familles. À la fin, les langues se sont d&us; ou moins travesti la réalité pour arriver à la vérité. » L’esprit était là.
Vous avez 43 ans. Qu’est-ce qui vous a donné envie de réaliser ce film, à ce moment de votre vie ?


J’ai le sentiment d’avoir tenté beaucoup d’expériences. Je suis allé voir la guerre de près, en ex-Yougo slavie… Aujourd’hui, je me pose des questions sur l’existence, j’essaie de me concentrer sur l’essentiel.
Cela peut paraître égoïste, mais réaliser un film répond toujours, chez moi, à la volonté d’engager une réflexion personnelle. L’histoire de ces moines, qui sont à mes yeux des aventuriers de l’intelligence, de la foi, de l’amour, est arrivée au bon moment.

Comment êtes-vous allé vers le cinéma ?

Quels principes de mise en scène avez-vous appliqué sur ce film ?

J’ai essayé de concevoir les scènes en ayant une vraie rigueur, et même une morale. Lors de mon séjouissait évident que je n’avais pas à bouger. Ce sont les frères qui entraient, qui sonnaient aient les allées, je pouvais à nouveau me mouvoir. Je me suis souvenu de ces impressions ;uter le film. Un film a une âme. Il faut prendre le temps de se laisser envahir, on ne peut pas tricher. Nous avons tous voulu donner le meilleur de nous-mêmes.

Avez-vous pris en compte les convictions religieuses de vos acteurs ?

J’ai d’abord pensé à Michael Lonsdale (Frère Luc) pour son immense talent, sa proximité en âge avec le personnage et sa corpulence comparable. Je me suis très vite dit que les acteurs allaient sans doute beaucoup discuter sur le tournage, et que Michael, qui n’a jamais fait mystère de sa foi, pourrait t&# Wilson était sensible aux questions spirituelles et avait été baptisé par l’abbé #233;quipe se sont sentis habités.<="" essentiel="" heureux="" de="" >je="" métier="" le="" que="" lumière="" je="" du="" diffuse="" src="http://mon-bloghauteloire.blogs.allocine.fr/x/commun/pix_trans.gif" quinson="" avons="" monde.="" souvent="" height="10" p="" une="" henry="" capter,="" nous="" cannes,="" mon="">

Recueilli par Arnaud SCHWARTZ

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