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[Critique cinéma] Les amours imaginaires

Par Gicquel

[Critique cinéma] Les amours imaginaires

Il a vingt ans et plein d’espoir. On le comprend. Après un premier film «  J’ai tué ma mère » unanimement salué par la critique et de nombreux spectateurs (je ne l’ai pas vu), la récidive est toujours aussi prometteuse.

[Critique cinéma] Les amours imaginaires
[Critique cinéma] Les amours imaginaires
[Critique cinéma] Les amours imaginaires

Ce n’est pas pour ma part un emballement inné, mais il est certain que Xavier Dolan a encore toute la vie devant lui pour raconter ses histoires, sans l’affèterie de ce second opus, un brin sophistiqué dans les séquences oniriques .

A la limite, ça ressemble à un premier film, ébauché à la sortie d’une école de cinéma. Il y a mis toutes ses connaissances, les acquits d’une formation théorique, alliée à un enseignement pratique de base. Et au final, voyez ce que je suis capable de faire.Toutes ces réserves posées, je reste baba devant le résultat, quittant la salle de projection avec des frissons encore perceptibles et le sentiment d’avoir assisté à la naissance d’une nouvelle écriture cinématographique.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Très vaguement et je ne pourrais expliquer pourquoi, des images de «  Sexe, mensonge et vidéo »  de Steven Soderbergh me sont revenues à l’esprit, tandis que celui d’un Christophe Honoré planait au dessus de ma tête. L’apparition furtive de Louis Garrel confirmant le chemin sur lequel Xavier Dolan semble avoir posé ses pieds.

Avec une histoire singulière d’amours inavouées : un garçon et une fille, qui pourraient être sœur et frère (ils sont simplement très bon copains) aiment secrètement un garçon, beau comme un dieu grec. Issu d’une famille décomposée et vaguement artiste, l’intéressé conserve un peu de cette bohème ,le goût d’une liberté acquise à tout son entourage.Si bien que les soupirants se languissent, qui de lui ou d’elle aura le dernier baiser ? A  la manière de «  La belle personne », du même Honoré,  la passion amoureuse est ici disséquée avec une insolente imagination, un regard neuf sur les comédiens complaisamment statufiés dans leurs émotions.

[Critique cinéma] Les amours imaginaires

Dolan filme sous tous les angles, cadre indifféremment la belle image ou le grain de peau, vire au roman-photos avant de reprendre sa petite caméra vidéo histoire de marquer le coup avec les copains.C’est souvent drôle, car perspicace et lucide, avec l’effronterie de l’innocence. Un peu comme débarquaient autrefois «  Les nuits fauves » de Cyril Collard, ballon d’oxygène dans un univers cinématographique uniformisé.

Le jeune cinéaste québécois, a lui aussi ses stéréotypes, mais ils volent en éclat dans la maestria de sa démarche, qui à petits pas ou à longues enjambées nous réservent encore bien des surprises pour les films à venir.

[Critique cinéma] Les amours imaginaires

Réalisateur et comédien, et bien plus encore...

Surtout que l’intéressé est derrière toutes les manettes : il a signé le scénario , assuré le montage, imaginé les costumes et enfilé celui de Francis , amoureux de Nicolas , un personnage dont toute l’ambiguïté est parfaitement retranscrite par Niels Schneider , aux côtés de la non-moins charmante Monia Chokri Pour s’habiller vintage , elle est cocasse et naturellement coquette. Je craque !


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