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[Critique blu-ray ] Robin des bois

Par Gicquel

[Critique blu-ray ] Robin des bois

L’association  Russel Crowe,Ridley Scott,quatre films tournés ensemble.Ils ne font pas les choses à moitié, et même pas du tout. Je n’ai  pas encore digéré le dernier en date « Gladiator » ,avec son trop plein d’images et de son, et le fric qui dégouline à chaque plan.

Alors revoir les inséparables s’attaquer à la légende de Sherwood avec un budget colossal ( 130 millions de dollars ) ait craindre le pire. Sur une longueur ( 2 h 30 ) effectivement prétentieuse , le rythme de l’ouverture s’essoufflant à plusieurs reprises.

[Critique blu-ray ] Robin des bois

Quelques peccadilles cependant, puisque cette énième version  ( la série BBC, 3 ème saisonvient de sortir -dans ce blog- )est très agréable à voir, notamment pour son parti pris original : le film termine là où je pensais qu’il allait commencer. Que nenni, la forêt de Sherwood et son décor de traquenard tombent dans les oubliettes pour nous raconter l’histoire du héros, quand il n’était pas un héros, mais un soldat anglais comme tant d’autres, qui lors de la dernière bataille livrée en France, assiste à  la mort de  Richard Coeur de Lion.

     William Hurt ( le prévot) Eileen Atkins ( la reine mère) s'apprêtaient à saluer le retour de Richard Coeur de Lion

En Angleterre  le prince Jean, apprenant la nouvelle est fait roi sur le champ , malgré sa bêtise crasse et sa cupidité. Ce que constate très vite Robin, qui par un concours de circonstances se retrouve à la tête d’un comté , puis d’une petite armée. Le roi Jean est ravi, tout lui sourit…

Il faut mieux s’arrêter là et laisser la parole et l’image à Ridley Scott qui raconte très bien  les histoires. J’ai personnellement bien révisé cette époque , quand Philippe de France lorgnait d’un peu trop près le trône de nos amis anglais. Au passage , je me suis complètement fait avoir puisque quand ces maudits frenchies débarquent sur les côtes anglaises, j’encourage ceux que je ne devrais pas.

C’est dire si à mes yeux ce film est réussi, qui ne néglige rien du divertissement cinématographique, avec des galopades enivrantes dans  des espaces forestiers et maritimes magnifiques, des comédiens ad hoc,  et une musique souvent celtique . Les scènes d’action ne durent pas des plombes , et celle qui fait l’ouverture est  proprement ahurissante, Scott s’amusant ici et là, à nous montrer l’envers du décor.

Un peu à l’image de ce héros en quête de son passé. L’image du père l’obsède, puisque pense-t-il celui-ci l’a abandonné. Rien de freudien cependant, Russell Crowe préférant au divan  une bonne vieille selle de cheval. Avec une parfaite crédibilité dans son personnage , là encore bien éloigné des stéréotypes,des précédentes versions.

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Matthew MacFadyen, le shériff

Dont celle de   Michael Curtiz et William Keighley en 1938, «  La Rose et la Flèche » de Richard Lester en 1976,ou bien le «  Robin des Bois, prince des voleurs »  de Kevin Reynolds, qui ne doit pas être très copain avec l’acteur australien. Celui-ci affirme en effet qu’il a accepté le rôle car à ce jour aucune adaptation ne trouve grâce à ses yeux et surtout pas celle de Reynolds,  « qui ressemble à un clip de Bon Jovi. »

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Max Von Sydow, un second rôle, mais quel talent

Marianne se chauffe du même bois. Loin de l’image d’Epinal de la belle à protéger, c’est une forte et dynamique jeune femme, entreprenante, qui sous les traits gracieux de , Cate Blanchett,  ne s’en laisse pas conter. Même quand le beau Russel lui fait du gringue . «  C’est un peu son double » dit le réalisateur «  une guerrière qui affronte l’adversité. »

La légende en prend bien pour son grade et moi je trouve ça formidable. Le shériff de Nottingham n’était donc pas celui que l’on pensait (Matthew MacFadyen couard et pleutre à la fois, très, très bien ) , et le beau père de Marianne, roublard comme il faut . C’est Max von Sydow qui s’y colle, sans aucun problème.

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LES SUPPLEMENTS

-   Il y en a pas mal, même si parfois certains chapitres ne semblent pas très convaincants, dans le genre galerie photos … Après quoi on ne s’ennuie pas.

-   Cette présentation  comprend en effet  2 versions du film: la version cinéma et la

version Director’s cut. Autrement dit une version longue, inédite à ce jour, dans laquelle le réalisateur a entièrement mené sa barque.

Sur celle-ci les suppléments proposent notamment un story-board 3 D, (c’est plutôt rare) et le point de vue du chef déco   Arthur Max, très à cheval sur les reconstitutions historiques. «  Nous avons quasiment visité depuis 2007 tous les châteaux, des îles britanniques, qui n’étaient pas en ruines ». Au bout du compte Nottingham sera entièrement construit sous sa direction.

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Janty Yates, qui s’occupe des costumes, est plus pragmatique quand elle annonce que pour ses recherches les œuvres d’art de l’époque et ceux trouvés sur Internet, lui conviennent. «  Et surtout  Corot pour ses peintures de paysans ».

Les scènes coupées (une dizaine) sont commentées par le monteur   Pietro Scalia .

La troisième galette est entièrement consacrée à de nouveau bonus de 1h30 : les carnets de

tournage du réalisateur, le making of , le tout une fois encore alimenté par des entretiens avec les techniciens, mais aussi cette fois Ridley Scott et Russell Crowe.

Il est amusant d’apprendre qu’à l’origine deux studios avaient été contactés pour produire le film, la Fox où travaille habituellement le réalisateur et Universal que préférait le producteur Brian Grazer . Il obtiendra gain de cause.

Le comédien vedette avouant son plaisir de réaliser une nouvelle version de Robin des bois («  tout gosse on en rêve déjà ») surtout qu’à ses yeux «  d’un point de vue historique, c’est me semble-t-il la plus exacte de la société dans laquelle le personnage de Robin des bois, émerge ».

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Après quoi on découvre la façon de choisir Sherwood, la construction d’une ville médiévale , puis du château français , où meurt Richard , le choix des animaux ( le réalisateur a toujours un œil sur la distribution ) , etc., etc.…

Sur le making of proprement dit, c’est proprement fait et intéressant à suivre, notamment en se plaçant derrière le réalisateur et ses douze écrans de contrôle. On comprend que son film ne manque pas un détail.

Une anecdote, la présence de Alan Doyle, qui joue le troubadour… Allan A’Dayle. C’est un chanteur folk de Terre-Neuve qui la veille du tournage, donnait un concert à Vancouver. Un saut d’avion et le voici en Angleterre, pour une journée de tournage. Mais Crowe, tenait à sa présence. «  Comme ça si la musique ne nous plaît pas, on pourra la changer sur place ».


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