Incendies

Je suis gâté cette semaine. Après la belle surprise The Social Network mercredi dernier, hier Incendies a frappé très fort.

J’aime beaucoup le réalisateur Denis Villeneuve, qui selon moi est sur le point “d’exploser” sur la scène internationale. Je me souviens que ses deux premiers films, Un 32 août sur terre (1998) et Maëlstrom (2000), suaient le talent mais la maturité n’y était pas encore. Polytechnique (2009) m’a toutefois impressionné par son traitement sobre d’un sujet qui aurait facilement pu verser dans le too much.

Incendies poursuit dans la même veine que Polytechnique dans le sens où le réalisateur écarte tout artifice possible pour se mettre entièrement au service de son histoire. Dans ce cas-ci, c’est l’histoire inventée par le dramaturge Wajdi Mouawad dans le cadre d’une trilogie théâtrale (Littoral-Incendies-Forêts) sur l’héritage familial qui a connu beaucoup de succès ces dernières années.

Cette histoire fort dramatique de deux jumeaux tentant de retracer les origines de leur mère récemment décédée est ponctuée de moments parfois durs, parfois touchants, parfois les deux. Je pense entre autre à la scène de l’incendie de l’autobus… L’histoire bénéficie également d’un dénouement foutrement inattendu qui multiplie par deux le facteur dramatique de la chose.

Les acteurs, tous très bons (particulièrement Lubna Azabal dans le rôle de la mère), ont dû fréquemment composer avec les gros plans pour rendre leurs émotions et sur ce point c’est fort réussi. Chapeau au réalisateur pour son travail de direction d’acteurs. Les images sont aussi très fortes, profitant de la beauté austère de la Jordanie (lieu principal de tournage) comme fond de scène.

Incendies a été nommé le représentant du Canada pour le prochain Oscar du meilleur film étranger. Honneur pleinement mérité, en ce qui me concerne. En tout cas, je ne crois pas avoir vu meilleur film cette année.