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Simon Werner a disparu…

Publié le 13 octobre 2010 par Mg

Pour son premier film, Fabrice Gobert part à la poursuite des années 90′, des boums chez les potes, des entraînements de foot et des cantines de lycée. Les Beaux Gosses ont grandis, et la comédie a laissé place à la noirceur de la vraie adolescence. Portraits croisés d’une génération en devenir, sur fond de mystères et d’errances.

Simon Werner a disparu. Postulat simple qui va guider le film. Au sein de son lycée, ses camarades de promo se posent des questions, sans plus. Le fait divers frappe à la porte, et on oublie de lui répondre. Les disparitions suivantes inquiètent alors réellement, mais est ce vraiment le problème? Sur fond découpé en 4 partie, le réalisateur utilise quatre fils rouges pour tisser le portrait des premières années de la génération d’aujourd’hui, celle qui étrennait les bancs des lycées dans les années 90′. On écoutait Noir Désir, on branchait son Walkman et on allait jouer au foot (en club), tout en commençant à trainer en bande, ou à flirter (ou vomir) dans les soirées des potes. Les 90′, c’était un peu les 80′ en plus glauque, bières frelatées et premiers joints ou patins. Pour Simon Werner, c’est pire. Dans son lycée, les ados ont des histoires, et sa disparition passe presque inaperçu. Autour des dix jours qui suivent, on suit alternativement (dans le désordre) les journées d’un jeune rebelle, de la belle gosse (petite amie du disparu), du premier de la classe (et fils du prof’ de science, autant dire une vie sociale difficile) et de quelques autres, qui vont se retrouver pour un final commun.

Fabrice Gobert n’est pas nostalgique de l’époque, mais dresse un portrait limpide de ces vertes années, l’antichambre de la réalité où la moindre chose avait une importance énorme. Les ados sont les ados, et c’est un vrai feuilleton. D’ailleurs Simon Werner… semble être à cette image une pseudo sitcom, presque filmé en intérieur studio, veste en jean véritable et sac au dos. On pourrait s’y croire, dans une production AB, par moment, mais c’est plus fin. Filmant l’époque (on est en 92) jusqu’au plus près, voici l’auteur plaçant son histoire de disparition comme toute autre nouvelle de cet âge, entre révélation sexuelle et apprentissage de la vie. On parlait des Beaux Gosses, on en est pas loin. Sauf qu’ils ont grandis, qu’ils passent à l’acte et commencent la vraie vie en société (avant de péter les câbles dans le Péril Jeune sans doute). Finalement on y croit car tout sonne terriblement vrais, et c’est presque touchant. La troupe d’acteurs qui vient meubler le décor en est presque touchante, souvent juste, et terriblement attachante.

Ce Simon Werner a disparu, mais marque le premier bon pas d’un jeune réalisateur qui a su retrouver l’atmosphère des 90′ pour mieux raconter sa propre histoire. Tout un tas de petits détails qui sonnent juste, et laisse espérer pour la suite des ambitions. On excusera juste le final un peu trop téléphoné (qui ne l’a pas vu dès les premières minutes?) mais qui nous rappelle terriblement à l’ordre.


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