Il y a quelque temps, il avait joué à notre petit jeu : celui de dire ce qu’il pense des titres favoris de mon Ipod. Aujourd’hui il est temps de vous présenter une des pépites du mouvement « folk en moins chiant« , un deuxième petit prince de la folk, au côté de Thos Henley, j’ai nommé Morgan Manifacier.
Grande est le deuxième opus de Morgan Manifacier. C’est seul qu’il l’a enregistré, tantôt dans sa chambre d’étudiant, tantôt dans une chapelle, tantôt dans le théâtre de son université américaine, ou il s’est exilé pour y étudier. C’est loin de la France et de son sud natal que Morgan vit une partie de l’année. Une rupture nécessaire, qui lui permet d’approfondir sa musique, de respirer, et de s’exprimer plus librement. L’album Grande, volontairement voulu « lo-fi » est un hommage à sa famille, et à son grand-père notamment mais aussi un point de rattachement entre les deux vies qu’il mène d’un côté et de l’autre de l’Atlantique. Il parle de ses racines, de sa ville (« Moncale »), de sa famille (« Grande ») de ses doutes (« The Lines »). Il se permet un interlude à la manière des Cocorosie dans le titre « Then I Saw », ou l’on peut entendre quelques doux bruitages ménagers, de l’eau qui coule, une respiration saccadée et une discrète guitare. Grande est un album handmade personnel ou Morgan y joue de tout les instruments : piano, guitare et même banjo. Tout comme les plus grands maîtres du folk, Morgan Manifacier livre une musique et un univers intemporel, tout en grâce, délicat, voluptueux, magique. Un album qui pourrait avoir l’air d’être livré des années 70, qui aurait très certainement sa place entre Bookends de Simon & Garfunkel et le remarquable Pink Moon de Nick Drake.
Morgan sera en concert à l’International le dimanche 9 janvier, en compagnie de Mondrian et de We Were Evergreen. Soirée folk de haute qualité en perspective.
Sabine Swann Bouchoul