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Nantes, MidiMinuit Poésie, 4

Par Florence Trocmé

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Jusqu'à son terme, la séance quasi ininterrompue de poésie proposée par le festival MidiMinuit à Nantes aura surpris, intéressé, interrogé. Quoi de plus divers encore que les trois derniers évènements que Poezibao a pu couvrir, les performances et lectures données par Gôzô Yoshimasu, Ryoko Sekiguchi et Edith Azam. Avec toutes les excuses de rigeur pour ceux que je n'ai pu aller écouter malgré mon désir de faire.
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Un des temps forts du festival aura été la très prenante et particulière performance du japonais Gôzô Yoshimasu qui achevait là une grande tournée dans plus de huit villes françaises. Cet écrivain très connu en son pays, considéré comme l'un des représentatns majeurs de la modernité, avait conçu un dispositif étonnant. Une sorte de chemin en cuivre, devant lui, oeuvre d'un ami sculpteur, parsemé de menus objets, lampes de poches, coquillages. Un marteau. Et des textes sur des rouleaux, deux en fait. L'un manuscrit d'un long poème de 1970, dont la traduction française dûe à Kyoko Sekiguchi qui l'a accompagné pendant toute sa tournée, s'affichait en même temps sur un écran ; l'autre étant le journal même des ces jours passés en France et dont les derniers mots avaient été écrits le matin même. Le poète est à genou par terre, il lit comme replié sur lui-même, et accompagne sa lecture de toute une gestuelle, mouvement de ses mains griffant le sol, arabesques avec un petit marteau métallique, etc....
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Un peu plus tard c'est précisément Kyoko Sekiguchi qui offrait à son tour ses propres textes, dans le cadre de la Cité des Voyageurs. En effet elle est non seulement traductrice du japonais et singulièrement de Gôzô Yoshimasu, mais aussi auteur d'une oeuvre importante. Elle est présentée par Frédéric Laé qui insiste sur une sorte de dédoublement, entre les langues, entre présence et mémoire. La lecture montrera toute la justesse de son commentaire et suscitera un sentiment très beau det paradoxal : comme une présence fantomatique ou une absence présente. Une implication extrême dans l'acte de percevoir et en même temps une sorte de distance, comme si on regardait de loin ou d'hier. Avec une forte prégnance de tout ce qui a disparu.
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Retour au café le Cercle Rouge, particulièrement animé en cette fin de soirée d'un samedi nantais pour la lecture d'Edith Azam. Ici c'est une présence très présente, incroyablement tendue, qui est en scène, une diction heurtée tout en étant parfaitement maîtrisée, Jean Pascal Dubost qui l'a présentée a parlé précisé ment d'elle comme d'une « marteleuse du réel » disant que si elle est une poète sonore, elle ne recourt à aucun autre moyen que ceux de ses voix intérieures qui « explosent de dire ». Etrange d'ailleurs comment l'ambiance très agitée du café, occupé par les habitués du coin, s'est soudain apaisée, comme happée par ce qui se passait sur la petite scène, au fond du bistrot. Cette « prolifération proférée » de mots, portés en avant, par une voix, par un corps en mouvement, une voix porteuse d'une part d'enfance, dans une grande tension entre douleur et violence. Ici « le coeur martlèle cette puissante parole qu'est le réel, trop vaste »
Poezibao remercie tout particulièrement Margo Desachy et Alberic Chemana pour l'assistance très précieuse qu'ils lui ont apportée pour la réalisation de ces quatre articles en quasi direct du Festival Midi de Nantes.


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