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Oncle Boonmee (celui qui se souvient de ses vies antérieures) : Le passage

Publié le 17 octobre 2010 par Diana
Oncle Boonmee (celui qui se souvient de ses vies antérieures) : Le passageOncle Boonmee (celui qui se souvient de ses vies antérieures) / Lung Boonmee Raluek Chat (2010) de Apichatpong Weerasethakul ou l’assurance de savourer une expérience cinématographique hors norme, où les perceptions d’un film se voient perturbées par l’esprit d’un corps malade. Boonmee est gravement atteint. Au cours de ses derniers jours de vie apparaissent des figures étranges qui lui sont familières : sa femme, son fils s’invitant tour à tour. Ce n’est alors que le début d’un voyage fantasmagorique sans fin…
Oncle Boonmee est cette croyance à la réincarnation dans ce qu’il y a de plus profond. Cet homme est dans une quête impalpable qu’il ne maîtrise pas, celle du réconfort. Le réconfort de se sentir accompagné lors d’un passage unique et irréversible. L’apparition de sa femme à plusieurs reprises représente ce souhait, et lui permet de créer un repère intemporel alors que lui-même est pris dans une tourmente temporelle. Elle fonde ce cocon qui l’aide à se livrer et être écouté. Au fil du temps, ses souvenirs se décuplent et hantent son esprit formant une mosaïque de ses vies antérieurs, à l’image du flash que semble avoir les personnes aux portes de la mort.
Oncle Boonmee (celui qui se souvient de ses vies antérieures) : Le passageApichatpong Weerasethakul s’intéresse de ce qui reste de la mémoire avant le passage dans l’au-delà. Ce n’est pas le corps malade qui est le cœur du film mais bel et bien l’esprit. L’éveil de ce dernier lorsque la présence d’une maladie vient le perturber. Le cinéaste nous perd alors dans une confusion où la rêverie et la réalité ne semblent plus avoir de frontière. Il nous convie dans un voyage initiatique, sans code, sans paroi où seul l’esprit de Boonmee est guide, se baladant entre ses souvenirs et un présent incertain. Perturbant serait le terme approprié pour cette œuvre qu’on tente de prime abord d’appréhender puis qu’on s’entend à laisser nous mener dans des suites spirituelles impalpables. L’entreprise du cinéaste thaïlandais est remarquable, mettant en scène une vision de la mort unique et personnelle. Oncle Boonmee est le visage d’une œuvre singulière et palpitante, sublime et effrayante.
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