Magazine Culture
...et me voilà à essayer de squatter l'intranet du collège pour bloguer ; on occupe ses heures de trou (trois en l'occurrence) comme on peut ; on évacue si possible les tensions des heures d'avant ; j'ai collé trois élèves aujourd'hui ; pas particulièrement agréable en plus parce que ça me fait remplir de la paperasse et que dans cette paperasse il faut que je fasse gaffe à pas laisser de faute d'orthographe ; ça ferait con sinon ; je récupère ce matin en arrivant une feuille dans mon casier qui est en fait une photocopie de mon pseudo contrat de travail ; du ... au ... pour un maximum de ... heures de vacation rémunérées sur la base de 225F. l'heure de vacation ça dit ; la prose du rectorat me laisse sans voix ; leur modernité également ; en plus il y a une faute à Firminy dans la case « lieu de naissance »; mais ça c'est peut-être à cause de moi ; jamais fichu de l'épeler sans l'écorcher ; je fuis comme la peste la salle des profs en revanche ; ras le bol qu'on me donne des conseils au cas où ça se passe mal ou alors des hésite pas à demander de l'aide si jamais il y a un problème ; c'est sympa en soi, je reconnais, mais je commence à me dire que si jamais ça se passe bien (soyons fou), alors plus personne ne sera fichu de m'aider ; je fuis les contacts humains comme la peste depuis que ces mêmes contacts humains passent leur temps à disserter sur des non mais les fonctionnaires faut arrêter aussi, bien sûr qu'il y en à trop, il a raison en fait Sarko, et puis faut voir le boulot qu'ils font dans les bureaux et tout, je veux dire faut arrêter, ils bossent entre neuf et onze heures quoi ; et puis aussi : ouais enfin sauf dans l'éducation nationale parce que bon voilà à cause d'eux on se fait mal voir ; ou encore : ouais enfin, sauf ceux qui sont dans des bureaux, hein, on les connaît ; et puis enfin, après : intervention murmurée d'une pionne à côté de moi : ah ça c'est beau d'être con ; on se prépare à se lasser, sinon : je rentre ce soir avec Il n'y a pas d'amour heureux en boucle dans ma tête ; c'est avec la chanson que j'entame ma séquence poésie (puisqu'il faut que j'en fasse une) ; et tant pis pour les questions du style m'sieur dites est-ce que c'est votre chanson pré-fé-rée ? ; en réalité l'intranet du collège, ça passe pas ; pas plus que ce réseau sans fil non sécurisé que je détecte de je sais pas où ; tant pis, je finis par le mettre en ligne à la maison, comme d'hab...