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Bancal et chaotique

Publié le 20 décembre 2007 par Menear
Le premier (troisième en réalité) jet de « Coup de tête » terminé (depuis la semaine dernière), il faut maintenant relire. Étape la plus pénible du processus, très certainement, puisqu'il s'agit à présent de relever tout ce qui ne va pas. Et tout ce qui ne va pas, c'est beaucoup, beaucoup, beaucoup de trucs.
Pourtant ce n'est pas aussi alarmant qu'on pourrait le croire : j'ai déjà toutes les clés en main. J'ai déjà identifié les problèmes. Je sais ce qu'il faut changer et comment le changer. Ne reste plus qu'à le faire à présent. Ne reste plus qu'à appliquer ces évidences qui ne sont, pour l'instant, que mentales. Manœuvre assez maladroite, il est vrai, puisque ces clés là, je les avais déjà durant l'écriture de ce premier/troisième jet. Plutôt que de tout reprendre et de tout réécrire comme il fallait, j'ai préféré terminer cette esquisse pour mieux pouvoir la reprendre. Parce que sinon, je n'en aurais jamais fini. Parce que sinon, ça m'aurait rendu dingue. Un mois là-dessus, non-stop, déjà, il y a bien des fois où j'ai été tenté de tout balancer par terre et l'ordi avec. Dur, dur, dur, mon cher C.D. (mon narrateur) de correctement rentrer dans ta tête...
Mais le temps que ça prend... Roman commencé il y a un an et demi, recommencé trois fois depuis et toujours tant de choses à modifier, tant de retouches à apporter (et s'il ne s'agissait que de retouches, mais non : c'est de réécriture perpétuelle dont je parle). Ces préparatifs mal faits ou pas faits du tout qu'il faut reprendre en urgence parce que telle ou telle scène le nécessite. Ces manques d'informations que je ne peux pas vraiment combler en trifouillant le net et ces entretiens que ça entraîne, pas vraiment prévu. J'en reparlerai.
Bancal et chaotique, ce simili premier jet l'est certainement. Trop long (188 pages, interligne simple, soit trois fois « Cette vie » à peu prêt), une bonne trentaine de pages à couper si possible. Des ellipses à revoir. Des ellipses à bousculer un peu. Le rythme à retravailler (le rythme général : revoir la structure même et le rythme particulier pour certains passages clés : travailler le texte dans sa chair et sa moelle, le plus loin possible). Des personnages clairement dispensables. Un narrateur trop incohérent. Les grands axes à (re)situer. Du boulot en perspective, donc.
Dès cet après-midi, une visite aux copy place d'à côté de la fac pour en imprimer une copie. Et ensuite pouvoir directement travailler sur le papier : c'est nécessaire pour matérialiser mes corrections. Nécessaire également parce que la lecture écran ne permet pas toujours de repérer toutes les anomalies. Un changement de perspective, voilà ce dont il s'agit.
La version sur laquelle je travaille, dans mes notes, elle s'appelle « Version 2 » (après des version 0 et 1 et intermédiaires, d'où le « troisième jet »). Aucune idée de combien de versions il me faudra encore produire. Simplement, le rythme habituel : relire, corriger, réécrire, relire, corriger, réécrire, relire, corriger et encore et encore et encore. Jusqu'à ce que ce soit évident, jusqu'à ce que le personnage existe. A partir de moment là, je saurai que mon boulot est terminé. J'aimerais bien avoir fini d'ici six mois ; je crois que je rêve.

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