Pour « Coup de tête », c'est différent. Parce que j'ai eu la mauvaise idée de beaucoup répartir mes périodes d'écriture dans le temps (roman commencé il y a un an et demi, tout de même) j'ai eu le loisir d'utiliser différentes musiques de fond : l'OST de REZ tout d'abord, histoire d'insuffler au texte le punch que je voulais lui donner. Et puis ensuite, pour un passage bien particulier, cette chanson superbe de Jack the Ripper sur Ladies first : Old Stars (malheureusement très vite aliénante et insupportable quand répétée en boucle : presque pire que du Philip Glass, tiens !), cf. la radio.
Depuis que je l'ai repris la semaine dernière, je ne m'impose pour seul fond sonore que la bande originale de Solaris (le Solaris de Soderbergh, j'entends, celui de Tarkovski étend toujours dans ma liste de films à voir), signée Cliff Martinez. Idéale. Suffisamment diffuse pour n'être pas remarquée et suffisamment forte pour me plonger dans un état d'esprit différent. Altérée. Idéale, disais-je, le tout concentré grâce à l'écoute au casque et c'est bon, ça marche, je suis là sans être là.
Du coup, avec Solaris dans les oreilles des heures durant dans la journée (quarante minutes l'album, ça tourne vite), j'ai aussi perpétuellement ces vers de Dylan Thomas dans la tête : And death shall have no dominion, tout simplement parce qu'on les entend dans le film (poème lu par George Clooney qui plus est, quel luxe) à un certain moment. Du coup, on repense aussi à ce remix de UNKLE qui mêle des samples de la BO avec quelques répliques du film... parmi lesquelles, ce poème de Dylan Thomas. La première strophe tout du moins, et ces deux fragments superbes qui s'y accrochent plus que les autres sans raison sinon peut-être que les os me parlent :
Y a pire comme vers en tête : l'impression d'être poursuivi par eux n'est donc pas désagréable, bien au contraire (je me suis même surpris à me réveiller en pleine nuit et, entendant vaguement le bruit de la pluie sur le toit, j'ai cru reconnaître cette musique dans laquelle je plonge plusieurs par jour, et les mots qui désormais vont avec). Le challenge sera d'éviter d'intégrer ces vers dans le roman, là où ils n'ont rien à y faire... Pas évident.When their bones are picked clean and the clean bones gone,
They shall have stars at elbow and foot;
Voilà pour Solaris, sinon : un petit extrait du film avec, en fond sonore, la musique de Cliff Martinez et un bout du poème de Thomas lu par Clooney (gare aux spoilers cela dit).
Solaris - And Death Shall Have No Dominion Pour le poème entier, dans la langue de Shakespeare, c'est par ici. Pour une traduction française (mais difficile à trouver, la poésie ça se traduit pas, blablabla), c'est par là.