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El Jabali

Publié le 08 août 2007 par Menear
Retour au FAR après les marionnettes pour une « adaptation furieusement populaire de la pièce de Shakespeare : Richard III » (c'est le programme qui le dit).

Un peu d'honnêteté ne ferait pas de mal : à quoi peut-on s'attendre quand on observe pendant dix minutes sept chiliens en salopettes et t-shirt rayés courir et sauter partout, dire « ola » à tout bout de champ, le tout sur une musique déjantée produite par un trio très rock dont les « rythmes infernaux » (le programme, encore) t'explosent à la gueule avec enthousiasme et que tu demandes pourquoi, pourquoi, tu n'es pas parti de chez toi cinq minutes plus tôt, parce que comme ça, au moins, t'aurais pu avoir une place assise moins inconfortable que ce coin de moquette posée par terre qui n'apaise pas du tout le contact rigide de l'asphalte sur ton noble postérieur de spectateur qui se demande, au juste, car il faut bien que je rebondisse sur mes pattes ne serait-ce que pour l'unité syntaxique de ma phrase : mais qu'est-ce que c'est que ce truc ??! Je vous le demande : à quoi peut-on s'attendre ? Contre toute attente, à un truc génial. Si, si.
La scène s'établit ici suivant un point d'ancrage vertical, sorte de tour métallique de plusieurs mètres de haut, autour duquel gravitent, sautent, dansent, chantent, jouent, courent (etc.) tous les acteurs de la troupe.
Pour sept personnages, près de trente rôles à répartir et à s'échanger, en prenant bien le soin d'alterner, de chambouler, de bousculer, d'aller vite, plus vite et de partir en vrille contrôlée quand c'est possible. Les comédiens portent des masques façon carton pâte tous plus bizarres les uns que les autres, des grands pantins efflanqués sont manipulés à droite à gauche et des décapitations gores (têtes qui volent, boyaux en papier qui débordent des corps sans vie, épées en bois et en tissu, etc.) alternent avec des farces burlesques au possible ; pendant toute cette foire carnavalesque (pourtant très bien maîtrisée, pensée et organisée), les comédiens continuent cette histoire de « sanglier » (Richard III) à moitié en espagnol, à moitié en français avec un léger accent mais qu'importe. Tout est compréhensible, tout est parfaitement accessible, même pour ma pauvre oreille non hispanophile.

Les couleurs se succèdent, les situations marantes aussi avec, toujours, en accompagnement, cette musique rock à la fois rythmée et évidente ; le rythme est parfois dur à suivre, souvent frénétique, les scènes s'enchaînent rapidement, les poursuites aussi, les comédiens changent de costume (et donc d'identité, par la même occasion) aussi rapidement qu'ils font un tour de piste, etc, etc, et etc.
Difficile de trouver le temps de penser alors que devant toi s'anime ce genre de spectacle. On ne sait plus où donner de la tête, qui suivre, quoi suivre, et les cinquante minutes s'écoulent plus rapidement qu'on n'en aurait eu l'impression. On n'a même pas le temps de se sentir inconfortablement assis, c'est dire !

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