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Sablier

Publié le 18 juin 2007 par Menear
En marge de la Version 2.1, je vous propose (enfin) un texte digne de ce nom sur ce blog. Il s'agit de ma première nouvelle achevée (ainsi que je le disais l'autre jour), elle s'intitule "Sablier" et, à la base, elle a été pensée (puis écrite) pour participer un appel à texte de Griffe d'encre sur le thème de la Terre. L'idée était surtout d'écrire sur une représentation anxiogène et claustrophobique de la terre. Le narrateur parle à la première personne, à mesure qu'il se remémore des souvenirs pour occuper son enfermement. La nouvelle n'a pas été sélectionnée pour l'anthologie "Terre" de Griffe d'encre, tant pis. Le jour où je recevrai un refus argumenté je vous expliquerai peut-être pourquoi.
Voilà, "Sablier", mon travail le plus abouti à ce jour et, surtout, le texte que je prends le plus de plaisir à lire, je vous le propose à présent. Je l'ai écrit entre septembre et novembre 2006 et j'ai attendu la réponse de Griffe d'encre, puis la mise en place d'Omega Textes pour la mettre en ligne. J'attends évidemment des retours, des commentaires, des critiques et tout simplement des lectures ; s'il ne devait y avoir qu'un seul texte à lire sur ce blog, ce serait celui-là.
Quand on est dans le genre de merde dans laquelle je me trouve, la première chose qu'on se dit c'est : de quoi je me souviens ? Et c'est là qu'on cherche. On rembobine, jusqu'à trouver quelque chose d'exploitable. Une image égarée, une parole, une odeur, peu importe. Au point où j'en suis, je me rattacherais à n'importe quoi. Et ce n'importe quoi, c'est une jeep. Une jeep comme dans les films de guerre, comme dans les bulletins d'infos de vingt-heures, une jeep de la télé. Ce genre de jeep. Une couche de poussière sur le capot, une couche de poussière sur les sièges, du sable collé sur la surface des pneus et les nuages qu'elle soulève et qui me font tousser. Je me rappelle bien cette toux. Une douce, douce irritation qui traverse mon larynx, retourne ma gorge. Cette douce irritation...
Et puis le paysage qui défile, aussi. Le paysage rouge, la terre rouge. Les fentes rouges dans la terre rouge et, au loin, des montagnes rouges sous un ciel rouge au soleil absent. Je revois les reflets sur la carrosserie sèche de la jeep.
Et tout ce vent dans mes cheveux, dans mes yeux, dans ma bouche. Un goût de sable. Un irrésistible goût de sable...
Et puis plus rien. Juste ces quelques images mises bout à bout. Rien de plus. Le trou noir. Ou bien rouge, sans doute. Et il faut tout refaire encore. Remonter plus loin, peut être.
On rembobine.

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