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Arctic Monkeys, Favourite Worst Nightmare

Publié le 01 mai 2007 par Menear
Quand j'ai entendu ici ou là qu'Arctic Monkeys, c'était le groupe qui claque et qu'il fallait écouter sous peine de louper une révolution musicale à la White Stripes ou Libertines, j'ai allégrement pris la tangente et j'ai, pour le coup, loupé le phénomène (il faut dire que je n'aime ni les White Stripes, ni les Libertines). Une petite écoute de leur précédent album (dont j'ai déjà oublié le nom) m'aura suffi : je n'ai pas accroché et je n'ai pas cherché à accrocher. Quelle ne fut donc pas ma surprise lorsque, il y a une dizaine de jours environ, je me suis retrouver à triper (ouais, carrément, « triper ») sur le premier single de leur dernier album (le deuxième si j'ai bien compris) en live à Taratata et quelle ne fut pas ma surprise à l'écoute de ce Favourite Worst Nightmare : eh oui, j'ai aimé. Donc en fait, Arctic Monkeys, j'y connais pas grand chose, mais tant pis, je vais quand même disserter sur le sujet, le temps de cinq ou six milles signes, as usual...
Arctic Monkeys, Favourite Worst Nightmare

Bon alors, partons d'entrée sur le single et piste inaugurale de l'album, j'ai nommé « Brianstorm » (attention : jeu de mot), puisque c'est bien celle-là qui m'a fait entrer dans l'esthétique arctique. Superbe morceau pop/rock de trois minutes, parfaitement calibré pour toucher les amateurs de sensations purement physiques, car cette chanson-là est sans doute ce que j'ai entendu de plus frénétique depuis longtemps (et pourtant, Dieu sait que ça ne veut pas dire grand chose, « frénétique », en musique). Car « Brainstorm » n'est pas seulement bruyante, elle est également superbement bien agencée, avec plusieurs tronçons successifs de furie musicale juvénile (la moyenne d'âge du groupe, c'est à peine plus de la vingtaine si les informations de Nagui sont correctes... sic...). Mais ce qui impressionne le plus, ce qui décalque véritablement la gueule quand on l'écoute à un volume bien boosté dans les couloirs de la fac c'est le génial jeu rythmique. Je ne connais pas le nom du batteur (pas plus que ceux des autres membres du groupe d'ailleurs) mais alors putain, on peut dire que ça fait son petit effet, le couplet uniquement accompagné de batterie, principalement. Bref, Favourite Worst Nightmare mérite d'être écouté, ne serait-ce qu'uniquement pour cette chanson.
Mais ça ne s'arrête pas là, ce serait trop facile. Car toutes les éloges que je viens d'annoncer pour « Brianstorm » valent pour la majorité des pistes de l'album. Ou, en tout cas, ces éloges valent pour toutes les pistes intéressantes de l'album.
C'est par exemple le cas de « Balaclava », servie par un super refrain instrumental et survitaminé. Là encore, la batterie est géniale (« jouissive » diraient les forumeurs adorateurs d'un japonais moustachu, private joke inside) et structure une chanson à la fois très pop et mélodique mais qui ne se prive pas de sortir de ses gonds et démonter un peu l'ambiance gentillette qu'elle dégage parfois. Idem pour « Teddy Picker », piste numéro 2 au débit entraînant et dont l'amputation finale révèle toute la richesse.
Arctic Monkeys, Favourite Worst Nightmare

Avec « Do Me a Favor », on touche un genre certainement plus mélodique, on est probablement plus dans l'idée d'une chanson pop parfois un peu sirupeuse, mais le rythme est superbement mené, avec, encore une fois, une base rythmique très bonne (et probablement, parce que je n'y connais rien, très bien mixée). La chanson se met peu à peu en route, montant crescendo jusqu'aux premiers refrains aux paroles un peu gnan-gnan mais efficaces, le tout bien porté par la voix du chanteur un peu moins nasillarde que d'ordinaire. L'apogée finale, qui marque aussi celle du crescendo structurant, rejoint un peu celle de « Brianstorm » dans la puissance qu'elle dégage.
Avec « Old Yellow Bricks », on a une chanson très efficace, quoi que lorgnant certainement du côté des Libertines (ou les White Stripes, j'arrête pas de les confondre), mais peu importe, quel punch dans les couplets inauguraux et quelle batterie (encore) qui sonne parfois comme les rythmes techno-pop de With Teeth (mon album préféré de Nine Inch Nails – au passage, laissez-moi vous annoncer un billet sur le dernier album de NIN à venir pour tout bientôt !). Niveau rythmique, le must est quand même atteint avec « If You Were There, Beware », dont l'intro saccadée au possible donne une bonne idée de ce qu'est, par effet de miroir intéressant, la fin de la piste. Morceau le plus long de l'album, c'est aussi, pour moi, le plus travaillé. Avec une rythmique permanente quoique discrète, une montée progressive de la tension musicale, des directions souvent inattendues avec changement de rythmes et des ruptures mélodiques déconcertantes mais, là encore, qui se terminent sur une apogée finale sublime : tous les instruments utilisés ensemble pour exprimer une furie commune synthétisé par le martellement saccadé de la batterie. Waw, comme on dit. Le tout s'organise finalement en effet de miroir, orchestré par la double phrase centrale « If I'd have known then I wouldn't have said/ I wouldn't have said it if I would have known », centrale réplique, également, des paroles de la chanson. Ce morceau je vous le mets d'ailleurs volontiers en écoute libre dans la Oblue Radio, je vous encourage donc à l'écouter.
Très bon album, donc et très bonne surprise pour moi qui étais un peu récalcitrant à la base. Je suivrais donc volontiers l'évolution et les fluctuations à venir de ce groupe qui marque, dit-on, un tournant générationel (comme toujours), et je ne me priverai pas de réécouter leur précédente production, peut-être jetée à la corbeille trop rapidement...
Au passage, plutôt que de vous proposer le clip de « Brianstorm », voici la version live enregistrée pour Taratata. Pourquoi ? Et d'une parce que je ne suis pas fan du clip, et de deux parce que je préfère la version live à la version album. Enjoy !

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