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Les dix plaies du jour

Publié le 02 mai 2006 par Menear

(Note : non, le titre de ce billet ne signifie pas que l’on m’a offert dix playstation…)

1. Reprise des cours après cette petite semaine de vacances/glandage. Réveil qui sonne avant huit heures… Grrr…

2. Dans le tram, quelqu’un – un vieux – décide de s’asseoir devant moi. Il choisit de se baisser lorsque le tram redémarre, du coup il perd un peu l’équilibre et manque de me tomber dessus. Heureusement qu’il s’est rattrapé, je n’aurai pas pu supporter son poids je pense…

3. Arrivé en cours (linguistique), on me demande de tous les côtés si j’ai « bien révisé pour le partiel ». Quel partiel ? C’est ce que je leur dis… « Bah, tu sais, y a un partiel ce matin ». Bah, non, en l’occurrence, je ne sais pas. Petit effort de mémoire : si, si, j’étais bien présent au dernier cours… Remarque, c’est vrai que je n’écoutais pas vraiment au dernier cours, comme tous les cours de l’année d’ailleurs… Je commence un peu à paniquer, d’autant plus que je n’ai vraiment rien foutu pendant ces vacances (et encore moins niveau linguistique !). Finalement, fausse alerte, les gens de ma classe (sauf moi et mes amis, of course) sont des idiots !

4. Après ce fameux cours (chiant, soit dit en passant), on nous apprend que le planning des partiels/exams est affiché. On va voir et là, « c’est le drame » : toutes nos épreuves ont été réduites sur une semaine au lieu de deux. Ca veut dire que la semaine de la mort qui tue commence mardi prochain et finit le mardi d’après (samedi inclut !) avec certains jours où on aura carrément plusieurs épreuves de suite… Je me console en me disant qu’il ne me reste plus que deux semaines avant mes quatre mois de vacances (pas du tout) méritées.

5. Il commence à faire chaud et soleil. Il y a du bruit partout dans la rue (travaux, évidemment) et, en plus, on a pas pu bosser la stylistique comme c’était prévu initialement. Je sens venir un petit mal de tête habituel pour ces jours là.

6. Deuxième (et dernier) cours de la journée : chiant comme c’est pas permis (le prof se contente de lire les photocopies précédemment distribuées…). J’en profite au moins pour écrire ma « recette » pour l’atelier d’écriture de demain (qui est plus un mode d’emploi, soit dit en passant, mais on s’en tape). Après le cours, on croise Joe l’indien (cf. billet du même nom) avec pantacourt, T-shirt sans manches et chouchou blanc. Sa présence a au moins le mérite de me faire sourire.

7. Avant de rentrer, je dois « gérer » la déprime d’une amie. Non pas que ce soit une « plaie » en soit, c’est juste des situations délicates, où on ne sait jamais quoi faire, dire ou penser. Je me contente d’être là, j’espère que c’est suffisant. J’en doute. Je dis donc aussi des petites choses banales et idiotes. J’espère au moins que je l’ai aidé un minimum…

8. Pendant que cette amie me parle, un connard (pardon, un automobiliste) roule assez vite dans une grosse flaque d’eau qui nous éclabousse tous les deux. Merci, merci beaucoup.

9. Je dois poireauter dix bonnes minutes avant que le tram dans lequel je suis monté ne daigne démarrer. Pendant ce temps, cinq autres au moins ont eu le temps de nous croiser (ceux qui roulent dans l’autre sens). Lorsque le tram se mette enfin à « rouler », je me rends compte qu’il est bondé et que je suis situé juste à côté d’un monsieur fort malodorant.

10. Je change de place, je trouve même une « place » à l’ombre (pas assis, faut pas déconner !). Je suis appuyé contre le truc qui grince au milieu du tram, à côté de deux bonnes femmes qui parlent de « ah bah moi aujourd’hui, j’ai pas mis de chaussettes, parce qu’il faisait trop chaud » et de « ah moi j’en ai mis ce matin, mais à midi, je les ai enlevées, parce que c’est vrai qui fait chaud ! ». Un peu plus loin, une petite vieille dont les chaussures ne laissent dépasser que deux gros orteils hypertrophiés (un gros orteil à chaque pied) avec ongles géants peinturlurés en rouge foncé. Etrange. Je baisse alors la tête, zappe une chanson quelconque sur mon lecteur MP3 pour arriver à « Gipsy King » de Patrick Wolf. Je relève la tête et vois une autre tête, à l’envers, les yeux fermés. C’est une gamine (13, 14 ans) allongée par terre, au milieu du tram, à l’endroit le plus étroit possible. Autour d’elle, les gens sont en cercle et la regarde avec un air à la fois attendri et paniqué. Le temps de me dire que eh, c’est pas normal que quelqu’un soit couché par terre ici (limite je lui aurai marché dessus sans m’en rendre compte tellement je suis décalé par rapport à cette réalité) je comprends qu’elle est tombée dans les vapes. « A cause de la chaleur », disent les gens. Je me dis alors qu’elle a un très beau visage, cette fille. La femme qui n’a pas mise de chaussettes ce matin parce qu’il faisait trop chaud lui tapote les joues et la gamine revient à elle. On lui demande si ça va, elle répond qu’elle doit descendre à cet arrêt. Elle descend à cet arrêt. Depuis l’intérieur du tram, on la regarde tous marcher plus ou moins droit. Puis se courber. Puis se redresser. Puis essayer de marcher à nouveau. Puis se courber encore. Et puis vomir. « Ah bah elle descendu au bon moment ! », dit la femme qui n’a pas mis de chaussettes se matin parce qu’il faisait trop chaud et la vieille dame aux gros orteils acquiesce en souriant. On chuchote encore quelques secondes à propos de cet incident. J’entends un dernier « c’est à cause de la chaleur » et je remets le volume de mon lecteur MP3 à son niveau habituel. Je n’entends dès lors plus ce que disent les autres.

On pourrait croire que ma journée était complètement à chier, mais en fait ce n’est pas le cas. J’ai grossi le trait exprès. En fait, je suis plutôt content de ne plus avoir que deux semaines à tirer

:)
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