Moodymann – Dem Young Sconies

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Detroit est sans aucun doute le berceau de la scène électronique la plus forte et la plus novatrice de ces trente dernières années. Après avoir enfantée le trio originel, que dis-je, la Sainte Trinité Techno Juan Atkins, Derrick May et Kevin Saunderson, la Motor City a su engendrer une deuxième génération de producteurs, peut-être moins politisés, mais tout aussi doués. Si Mad Mike a parfois été comparé à un Malcolm X version Detroit (analogie plutôt pompeuse), cagoulé et militant, Kenny Dixon Jr aka Moodyman pourrait lui se rapprocher du réalisateur de l’adaptation cinématographique de Malcolm X. Un Spike Lee new school, complètement déjanté, chroniqueur d’un quotidien fait de sensualité et de sexualité.

Moodyman est un personnage secret, très peu médiatisé au même titre que ses productions qui ont pour habitude de sortir de façon très confidentielles. Mauvaise foi assumé, grande gueule quand il s’agit de l’ouvrir, faux misogyne et faux raciste, Dixon est un personnage peu fréquentable…

Sa musique est empreinte de sa personnalité de bad boy, entre funk névrosé et malsain, jazz, soul, house et techno. Ce Dem Young Sconies sorti en 1997 sur Planet E (label de Carl Craig) est complètement schyzo et cocaïné jusqu’à la moelle, avec sa basse grasse et ses intonations acides. Un titre au bord de la paranoïa qui ne laisse aucun répit à son auditeur, mais capable de faire communier un dancefloor en délire dans une ambiance de fin du monde.

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