4èmes rencontres professionnelles de musicothérapeutes

Les jeudi 11 et vendredi 12 novembre 2010

Les gestes rythmo-mélodiés à l'origine de l'accès au langage.

L’accès au langage symbolique est favorisé par l’immense domaine des jeux rythmo-musicaux que les enfants utilisent à foison. On y trouve une très grande richesse de procédés qui vont de la répétition à l’improvisation. Ce sont des précieux véhicules qui invitent la parole et le sens. Ils ont toujours eu valeur d’usage relationnel propice au lien social et au développement de la pensée ainsi qu’à celui de la cohérence corporelle. Certains de ces jeux peuvent être utilisés dans les soins avec des adultes en difficultés.
Jusqu'à la fin du Moyen-âge, musiquer relevait d’ailleurs d'une activité globale à « valeur d’usage » qui engageait le corps social dans son entier. Musiquer était indissociable d'événements qui rythmaient la vie du groupe, marquaient le temps et lui donnaient sens.
Avec l'avènement de la société industrielle, l'expression rythmo-musicale est devenue « objet d'échange » commercial. Par le perfectionnement technologique d'instruments et la recherche de sons éloignés du temps social, la musique devient un bel objet fini et désincarné, donné à entendre par des techniciens virtuoses face à un public passif qui se doit d’admirer.
Revenir à la « valeur d’usage » social, c’est rattacher le rythme-musical à ses bases relationnelles et nous rapprocher de ses racines ontologiques.
Celles-ci sont liées aux mouvements qui engendrent la parole rythmée et musiquée, et, bien sûr, aux mythes qui provoquent ces mouvements. Rechercher ces racines peut être une démarche fondatrice de notre pratique de la musicothérapie.