De la poésie éthérée et enivrante, voilà ce qu’est August In The Water / Mizu No Naka No Hachigatsu (1995) de l’enragé (je sais, c’est cliché surtout pour lui) Sogo Ishii.
Dans la ville de Fukuoka qui vient de connaître une chute de météorites, Izumi, une championne de plongeon arrive dans son nouveau lycée. Elle fait la connaissance de deux garçons de son âge : Ukiya et Mao. Les deux garçons fascinés par Izumi après sa chute dans une piscine tombent amoureux d’elle. Ukiya demande alors à son amie Miki, une experte en analyse de signes astrologiques de voir s’il est compatible avec Izumi. Miki découvre que non mais elle remarque une caractéristique jamais vu jusqu’alors chez Izumi. Bientôt la ville connaît une sécheresse sans précédent…
August in The Water est à la fois une bouffée d’air frais et de chaleur étouffante à l’image d’une nature changeante qui nous ferait prendre conscience de sa force et son importance. Le cinéaste Sogo Ishii parvient à nous transporter dans une ambiance étrange en réalisant une fable qui se veut tout en même temps spirituelle, mystique, fantastique à travers une parabole écologiste qui se joue par le biais de son personnage principal féminin. Il retranscrit par ses images d’une beauté saisissante (celles de la nature notamment, merveilleusement contemplée) l’énergie de la nature et les éléments qui la composent. Il réalise un rapport de force entre l’homme et cette même nature (qui se rebelle) bouleversée, attaquée par l’urbanisme. Il nous montre ô combien cette source de vie est primordiale et qu’elle constitue un besoin vital qu’on épuise à l’image de l’eau, omniprésente, occupant ici une place hautement symbolique et explicite. Non exempt de quelques défauts, on pourrait associer un tas de superlatifs à cette œuvre qui se veut réussi et cela même en présence d’un thème comme l’astrologie (dont je suis très peu enclin) qui aurait pu s’avérer grossier, et décrédibiliser la portée du message. Ouf, Sogo Ishii ne tombe dans aucun travers, si ce n’est peut-être que…
August in The Water aurait pu être une œuvre d’une magnificence peu commune si Sogo Ishii avait laissé plus de mystère sur la fin de son long-métrage. Une fin qui s’avère trop explicite dans les longueurs qu’elle s’accorde. On aurait aimé une fin moins parlant donc, nous laissant baigner dans nos pensées, nos réflexions et nos rêveries. Sans ça, August in The Water n’en reste pas moins une œuvre cinématographique d’une puissance évocatrice par son propos qui nous transporte par son atmosphère. Un morceau de pur enchantement mettant nos sens en éveil, un moment fusionnel avec la nature à la fois si belle et hostile.
I.D.
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