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Jessica Nelson : la réinvention du mythe de la Toison d'Or

Par Bscnews

Jessica Nelson : la réinvention du mythe de la Toison d'OrPar Emmanuelle De Boysson - BSCNEWS.FR / Conseillère et coordinatrice à l’émission « Au Field de la Nuit », sur TF1 (présentée par Michel Field, produite par Anne Barrère / Editel), Jessica Nelson intervient également à titre de chroniqueuse sur les échos et les événements du monde littéraire. Chroniqueuse littéraire sur "SNCF La Radio" depuis fin 2009, membre du comité de Plon, elle publie dans la collection "Baam !" (J'ai Lu) « Le choix de Jason », deuxième tome des « Conjurés de Niobé », série pour la jeunesse. Comme dans « L'ombre de Thésée», « Le choix de Jason » retrace le périple d'un ado, Stefanos, qui vit à Boulogne-Billancourt. Elle y réinvente le mythe de la Toison d’Or. Passionnant ! A lire à tout âge !
Après « Mesdames, souriez » (bourse Lagardère, prix du premier roman du Doubs, laurier de la Forêt du Livre) et « Tu peux sortir de table » (Fayard), pourquoi écrivez-vous pour les adolescents ?
J’adore explorer des genres très différents, ce qui explique certainement la publication d’un roman, d’un essai, puis d’un cycle de fictions pour la jeunesse… Cela faisait longtemps que j’avais envie d’écrire pour les ados, sans oser car j’avais l’impression de n’être pas suffisamment connectée avec « l’ado » en moi ou autour de moi. Devenir belle-mère m’a certainement aidée ! Adrien, le fils de mon mari, a beaucoup inspiré le personnage de Stefanos. Réfléchi, inattendu, émotif et volontaire…

Quel est le lien entre vos différentes activités ? Parlez-nous de votre rôle dans l’émission de Michel Field sur TF1…

Chacune est cohérente avec l’ensemble : lire des textes pour le comité de lecture des éditions Plon, m’occuper de l’émission de Michel Field sur TF1, « Au Field de la Nuit ». Dans cette émission, j’ai un rôle de conseillère littéraire et de coordinatrice, au sein d’une équipe très soudée. C’est un travail collectif : en amont, il y a l’édito, c'est-à-dire la programmation des invités-plateau construite en fonction de nos lectures et de nos coups de cœur culturels (une réflexion menée avec Michel Field et Anne Barrère, la productrice de l’émission). Ensuite, il y a une partie technique (visuels et images, conducteurs, etc.) qui se travaille à plusieurs ! C’est beaucoup de joie et d’apprentissage au quotidien.
Jessica Nelson : la réinvention du mythe de la Toison d'OrVos goûts littéraires ?
Vaste question… Edith Wharton et Albert Cohen. Agota Kristof et Paul Auster. Camilla Läckberg et Louise Erdrich. John Irving. Les liaisons dangereuses. C’est très varié, et c’est ce qui me plaît en littérature !

Ce qui vous donne envie d’écrire pour la jeunesse ?

Le sentiment de liberté. Attention, ça ne veut pas dire que cela soit plus facile ! L’enfant, ou l’ado, est un lecteur aussi exigeant que l’adulte – voire plus. Plus que d’écrire pour les enfants, j’avais envie de relire certains grands mythes grecs et de me les réapproprier. Quand j’étais plus jeune, l’épopée de Jason m’avait fascinée : mais j’avais du mal à visualiser cette histoire (d’une densité incroyable, entre le périple en mer et les soubresauts de sa liaison avec la terrible Médée) dans sa globalité. J’avais mille pièces du puzzle, mais pas le puzzle en entier et recomposé. C’est ce que j’ai essayé de faire avec cette série, publiée chez Baam ! : suivre des héros majeurs, Thésée, Jason, sans doute Persée dans un 3e temps, du début jusqu’à la fin. De leur adolescence à la fin de leurs missions. Créer le personnage de Stefanos, demi-dieu et ado vivant à notre époque, m’a permis de donner un autre point de vue sur l’héroïsme et sur ces légendes…
Qu’est-ce qui différencie l’écriture des livres de ce genre des autres ?
Ce n’est pas tant dans l’écriture que cela se passe, mais dans d’imaginaire… Liberté totale ! Et puis j’adore les histoires avec des dragons, les preux chevaliers et les princesses intrépides aux cheveux longs…
Où nourrissez-vous votre imaginaire ?
La mythologie est un support merveilleux, inépuisable. Ensuite, il n’y a qu’à laisser courir la plume ! Ca vient tout seul, et c’est comme pour un roman pour adulte : au fil de l’écriture, mille détails, mille anecdotes, mille coups de pinceaux font qu’avec un même sujet, on peut pourtant peindre un tableau différent.
Vous servez-vous des contes et légendes ? La toison d’or, les mythes grecs…
C’est mon support pour écrire « Les Conjurés de Niobé » : chaque tome s’attache à suivre un héros de la mythologie grecque, afin de raconter leurs exploits mais aussi les dilemmes moraux – d’une modernité toujours étonnante – auxquels ils sont confrontés.

Bâtissez-vous un scénario ?

Au départ, j’accumule de la doc. J’essaie de disposer du maximum de sources afin d’avoir la vision la plus complète possible, avec toutes les versions, du mythe auquel j’ai choisi de m’attaquer. Ensuite, je retrace le canevas – en privilégiant du coup certaines versions – du mythe. Puis j’y ajoute Stefanos, mon héros, qui a pour objectifs d’aider les héros connus (Jason et consorts) à accomplir leurs propres missions. Parallèlement, Stefanos doit progresser sur une double enquête : qu’est devenu son père, et qui sont les Conjurés de Niobé qui tentent de renverser l’ordre Olympien instauré par Zeus ?
Du courrier des lecteurs ?
Surtout des ados… Ils envoient surtout des mails… Le monde change !

(Photo Jessica Nelson D.R)


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