
Il s’agit du premier roman de cette romancière argentine qui l’a ensuite porté à l’écran. Si je n’ai pas été particulièrement sensible à l’histoire d’amour trop intimement mêlée de violence, de drogue, de prison, de souillures et de descentes aux enfers dans une société mal en point,en revanche, j’ai apprécié le style direct et percutant, sans chichis, parfois drôle et cynique, parfois tendre et émerveillé mais surtout j’ai aimé le parti pris du chien narrateur qui adore sa maîtresse et la comprend et la suit partout et raconte les faits avec la neutralité d’un animal qui serait omniscient. Etrange vision. Etrange récit, plutôt réussi.
- On a la maison, a dit Lala.

- Et le lac.
- Oui.
- Tu vas nager avec moi ?
- Jusqu’au fond, a dit la Guayi.
(…) Le car roulait vers la frontière et l’air se chargea d’inconscients, échos d’un rêve collectif, bouillon de culture, oui, finalement, tout le monde rêve pareil. (Dernières phrases)
Lucía Puenzo, L’Enfant poisson, premier roman, traduit de l’espagnol (Argentine) par Anne Plantagenet, Titre original : El Niño Pez, Stock, coll. « La Cosmopolite », 216 pages,