Paysage rythmé par des troncs d'arbres, oscillation de la végétation, reflets dans l'eau, luminosités éclatantes ou plus ternes, effets de feuillage, voici quelques une des toiles peintes par Claude Monet au cours des années 1890 sur les peupliers. Cette série, peinte entre celles des meules et de la cathédrale de Rouen, dont le motif existe déjà avant 1890 (Peupliers à Giverny, 1888), connut un succès immédiat à une époque friande de peintures d'extérieur (à la même époque, par exemple, la série de vergers de Van Gogh).
Pour la petite histoire, cette série va être une véritable course contre la montre, puisque les arbres que peint Claude Monet sont voués à disparaître et qu'il va même jusqu'à payer le marchand de bois, qui acheté la parcelle, pour reporter de quelques semaines la destruction de ceux-ci.
Touches promptes (Les peupliers au bord de l'Epte, 1891, à droite) ou à peine esquissées (Effets de vents, série de peupliers, 1891, à gauche), "la composition, coupée dans le vif, matérialise elle aussi le sens de l'instantanéité, comme si le peintre, ne pouvant embrasser tout le déploiement des arbres, pas plus que la succession des heures, se contentait d'un fragment, pour dire l'ensemble.
Parfois enlacée en sinuosités asymétriques, à la manière japonisante, la composition parvient à rendre visible le cheminement des berges autant que le passage du vent dans les feuilles, de telle sorte que c'est un parcours visuel et mental que le promeneur accomplit en compagnie de Monet." (1)(2)
Un parcours fragmentaire rythmé par le temps...
(1) Dossier de l'art n° 177 sur l'exposition Monet aux Galeries Nationales du Grand Palais
(2) Une illustration musicale des Peupliers en automne, au centre, cliquez ici