Ils ont été interpellés suite à l'incendie qui a ravagé trois maisons dans ce groupement.
Dans le cadre des tristes événements ayant émaillé le climat social à Bamendjou, groupement situé dans le département des Hauts-Plateaux, le 3 octobre dernier, une reine et deux princes sont actuellement gardés à vue à la brigade territoriale de gendarmerie de Bafoussam I. Il s'agit de Mme Mabou, la soixantaine dépassée et épouse du chef supérieur, Pierre Fohoué (38 ans) et Maurice Djontu (37 ans).
Les deux derniers sont les enfants du chef supérieur Bamendjou, Jean Rameau Philippe Sokoudjou. On les soupçonne de pillage en bande et de destruction de biens. L'un des princes, Elie Toukam, est quant à lui toujours recherché par les gendarmes. Il n'était pas, selon des indiscrétions, à Bamendjou au moment des faits. D'après des sources proches de la gendarmerie, les trois suspects ont été convoqués mardi dernier au bureau des enquêtes à la légion de gendarmerie de l'Ouest à Bafoussam, qui diligente l'enquête, pour être entendus par rapport aux mêmes incidents. Ce n'est qu'après les premières auditions, menées par un capitaine de gendarmerie, qu'on a décidé de les garder à vue parce que, indique-t-on, il n'y a pas une cellule à la légion de gendarmerie pouvant les accueillir.
Nos sources précisent que, lundi dernier, Sokoudjou a également été entendu relativement à une plainte qu'il a déposée contre l'un de ses sujets, Armand Fonkou Sokoudjou, parti d'Italie et soupçonné d'être l'un des instigateurs desdits événements. Le Fo'o des Bamendjou a porté plainte contre ce dernier pour ''séquestration et tentative d'assassinat''. Le plaignant justifie son action par le fait qu'Armand Fonkou Sokoudjou aurait conduit de ''gros bras'' pour investir un lieu de commerce tenu par le Fo'o, en menaçant de «l'abattre» à l'aide d'une arme à feu. Les mêmes sources indiquent qu'après son audition, Sokoudjou est rentré à la chefferie supérieure. Il en est de même d'une dame, gérante du lieu de commerce en question. Selon toute vraisemblance, actuellement, le procureur de la République près les tribunaux de Bafoussam voudrait faire une jonction des dossiers portant sur l'agression, l'incendie et l'inhumation à problème de Catherine Djoumkang.
Enterrement
En rappel, Bamendjou était à feu, le 3 octobre dernier. A l'annonce de l'enterrement de Mme Djoumkang, décédée à 85 ans, le Fo'o des Bamendjou avait indiqué qu'elle ne pouvait pas être portée en terre au lieu souhaité, arguant qu'il s'agissait d'un domaine de la chefferie traditionnelle. Mais les parties étaient parvenues à un compromis. La famille de la défunte a signé un acte pour reconnaître que ledit terrain ne lui appartenait pas, avant de procéder à l'inhumation. Dans la nuit du 2 au 3 octobre 2010, un serviteur du chef avait été accusé d'avoir interrompu l'énergie électrique au lieu du deuil et tabassé. Plus tard, Armand Fonkou Sokoudjou, petit-fils dans la concession éplorée et quelques-uns des ses compagnons, se sont retrouvés en pleine ville à Bamendjou pour manifester leur courroux à l'endroit de Sokoudjou.
Après la rumeur selon laquelle le chef avait été agressé et enlevé, des notables, reines et princes avaient débarqué sur la parcelle litigieuse. On sait par ailleurs que trois maisons y ont été incendiées et la tombe de la défunte détruite. La gendarmerie vient de prendre l'affaire en main