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“Nous sommes peut-être passés d’une part d’un français imposé à un français accepté et d’autre part, d’un créole honteux à un créole valorisé”.

Publié le 23 octobre 2010 par Halleyjc

La formule est très belle : elle est de Madame Paulette Durizot Jno-Baptiste extrait d’une belle thèse préfacée par Monsieur le Recteur Bertène JUMINER : celui-là même qui disait que l’école était la terre de ceux qui n’ont pas de terre.

Le moins que l’on puisse dire ou écrire c’est que le débat est aujourd’hui apaisé.

Un autre créoliste mérite de n’être pas oublié : il s’agit de Germain WILLIAM qui a développé une oeuvre au titre ambitieux, Oh Combien ! Défence et illustration de la langue créole dernière des langues latines. On ne peut naturellement pas ignorer cette oeuvre qui commence par un petit chef d’oeuvre que l’on écoute toujours avec un immense plaisir… On veillé BOUKOUSSOU en temps longtemps.

Sur la photo de la pochette de ce disque vinile on reconnait de nombreux membres de l’ACRA… Oui cet apaisement vient sans doute du travail de ces anciens et du bon sens populaire des Guadeloupéens et des Terres Rapportées venus d’ailleurs pour aimer les délicieux aspects de cette langue de la Guadeloupe. pour cette semaine du créole voici un poème de Germain.

On trouve à la suite, dans les écrits de germain un délicieux receuil de poèmes : Fou fou fou main nich ay bel ! ou bien encore Sébastien à paré le saut… Et ces merveilleuses conférences : I JA KA TA ou LAN MO SI CHIMIN… Je n’oublie surtout pas un hommage à Saint-John Perse par la traduction en créole d’un poème de notre Prix Nobel : “c’est écrit sur la porte”. cette traduction encadrée se trouve au Musée de Pointe-à-Pitre. 

Ce matin là ! le soleil est à peine levé… à potron minet dit le poète… Germain m’invite alors à faire le tour du jardin pour constater les dégâts des scieurs de long qu’il a entendu pendant la nuit… et de fait nous découvrons, coupé comme par une scie mécanique une belle branche de cannellier… Et Germain par des gestes d’une folle élégance me montre comment le scarabée opère et mutile les arbres… mais, pas de regrets, dit-il, je suis trop heureux qu’ils accompagnent mes nuits… puis nous passons entre les orchidées et allons nourrir les mulets qui nous font la fête et pulvérisant à coup de queue les morceaux de pain jetés dans le bassin.

Un peu plus tard nous sommes sur la galerie au Nord et attendons 6 heures pour écouter dévaler la colline, les cloches de l’église de Gourbeyre…. Alors Germain sans doute pour me remercier d’être venu en pleine nuit répondre à sa solitude, Germain l’ami délicieux m’offre la lecture de ce poème… 

Zanfan vini vouè on komèt
Avan i ni tan disparèt

Mi-i, mi an syèl-la ka kléré
Bout a ké an galta a tèt
Pou moune ki toujou ka pléré
Lané-la-sa ké pyé pou tète,

Min dot ki tini bon moral
ka fand gèl a yo pou yo ri,

Pou yo lmachan,s kay bay on pal,
yo kalé pouan biyé lotri?

Jodi kon yè, pa gè changé,
Moune toujou ka kouè an gyon-gyon,
Yo si latè pour kalanjé,
é bégné en sipestisyon.

Zanafan, gadé bien ! On komèt
ka parèt é ka disparèt.

A man, pouki pa ni komèt
ki pa ka jamè disparèt ?

Zanfan, nous mème sé dé komet
ki on jou doué disparèt.

Oui ! Germain nous a quitté… mais son souvenir et son oeuvre sont intacts dans notre mémoire et notre coeur. Surtout à l’occasion de cette semaine du Créole.


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