Parasite Dolls
OAV en trois épisodes, 2003
L'histoire :
Mégatokyo, 2034. La "Branch" est une unité spéciale de l'A.D. Police, chargée d'enquêter sur les affaires sensibles impliquant les boomers, ces robots ultra-sophistiqués, à l'apparence
humaine, créés par la GENOM pour obéir aux moindres désirs des humains. Au fil des enquêtes, Buzz, Kimball et Michaelson, les agents de la "Branch", sont pris entre deux feux : d'un côté, la
GENOM, dont la toute-puissance protège l'illégalité de ses projets secrets, et de l'autre, certains politiciens, qui profitent de l'impopularité croissante des boomers pour avancer leurs pions.
Sans oublier la police elle-même, corrompue jusqu'à l'os...
Ce que j'en pense :
Pour tous les amateurs de cyberpunk, et notamment les fans de Blade Runner, Ghost in the Shell, Appleseed et, bien sûr, Bubblegum Crisis (2032 et 2040), Parasite Dolls est un must see. Cet OAV en trois parties de 25 mn est le dernier de la licence Bubblegum Crisis, et probablement le plus sombre, et le plus adulte. Violence, pouvoir, prostitution, drogue, corruption, la société décrite dans Parasite Dolls est pourrie jusqu'au trognon, et rien, ni dans l'histoire, ni dans la mise en scène, ni dans le design ne vient éclaircir cet horizon fermé. La seule morale de Parasite Dolls étant, que, des robots et des humains, les plus dangereux sont probablement les derniers.
Les trois épisodes s'insèrent dans un tout chronologique mais constituent trois épisodes séparés. Leur cohérence, l'efficacité de la mise en scène - sans fioritures - et le charisme des
personnages font regretter qu'il ne s'agisse pas d'une vraie série, en 10 ou 12 opus, ou plus.
Le premier épisode est une affaire criminelle, dont des boomers sont le centre. C'est surtout l'occasion d'introduire les personnages, c'est-à-dire l'équipe de la "Branch" :
Buzz, le héros mélancolique et non-violent (il enquête sans arme) hanté par son passé ; Kimball, un boomer fin et intelligent, mais tout de même adepte des gros flingues ; Michaelson, la nana
obstinée et sexy, pilote émérite et spécialiste des enquêtes tout-terrain. Le second épisode est de loin le meilleur, un chef-d'oeuvre aussi sombre que poétique, où une boomer
escort de luxe découvre son humanité latente alors qu'elle est traquée par un assassin insaisissable (scénario dont la similitude avec Blade Runner n'échappera à personne). Enfin, le
troisième épisode, que je ne peux dévoiler, baisse le rideau sur les acteurs de la façon la plus noire, laissant planer le doute sur la conclusion.
Qualité du scénario et de la mise en scène, alternant les scènes d'action percutantes (mais toujours sobres et réalistes) avec les moments intimistes, voire contemplatifs, animation un rien datée mais digne pour un OAV, chara-design sérieux et adulte, un peu à la City Hunter, et décors soignés dans le genre paranoïaque urbain, la réalisation est sans défaut. Il faut souligner que cet OAV aborde sans faux semblants des thèmes adultes, notamment les relations sexuelles entre humains et boomers. Il s'adresse donc à un public mature.
Enfin, et ce n'est pas la moindre de ses qualités, Parasite Dolls réussit le pari de créer un univers crédible et cohérent en à peine trois fois 25 minutes, même si l'on a pas vu les autres séries de la licence Bubblegum Crisis.
Il est intéressant de noter que par de nombreux aspects de l'histoire, Parasite Dolls précède Ghost in the Shell : Innocence, et cela prouverait que Mamoru Oshii n'a pas tout inventé.
Bref, Parasite Dolls est à voir, et mérite une reconnaissance au-delà du seul fandom de Bubblegum Crisis.
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