" Tout à coup, la pluie cessa. Cette fois, il ne s'agissait pas d'une trêve, semblable à celles qu'elle avait consenties pendant les dernières semaines. C'était une reddition. Les maigres nuages qui avaient largué leur contenu sur la ville se débandèrent parmi les morceaux d'azur, où soudain, victorieux, le soleil parut. L'odeur sirupeuse des parcs mêlée aux miasmes des déchets flottant sur les bassins du port fluvial s'arracha au sol. Le teinture d'humidité partout répandue se craquela, se souleva par pellicules toujours plus larges, se refugia sur les arêtes, dans les soubassements, à l'ombre, avant de rendre les choses à la laideur naïve de leurs formes décapées."
Les Lunettes de John Lennon, Armel Job, roman, éd. Mijade, oct.2010, 286 pp, 9 € (p 219)