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Ma première nuit à la belle étoile - Alex Cousseau

Par Emmyne

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Cléo et son cousin ont eu l'autorisation de dormir à la belle étoile, au fond du jardin. Une super idée. Sauf que Cléo a l'air d'avoir peur de quelque chose. Des bruits de la nuit ? Des animaux sauvages ? Ou bien de passer la nuit dans sa chambre ?

- Editions du Rouergue - DacODac -

la collection DacOdac est née en 2009. ll s'agit de textes courts s'adressant aux lecteurs de 10-12 ans, " de vrais romans sans images " témoignant de cette volonté de proposer des " livres pour les grands ".

Elle s'inscrit entre la collection ZigZag destinée aux enfants de primaire et la collection DoAdo présentant des romans de société pour adolescents.

Alors que les parents reçoivent dans la maison, les enfants ont l'autorisation de s'installer au fond du jardin pour la nuit, le nez dans les étoiles, les mains dans un bocal de cornichons, le coeur aux confidences. Que se racontent des enfants d'une dizaine d'années ? Les peurs qui les font grandir parfois trop vite.

Dans ce récit, Alex Cousseau parvient à mettre les mots sur la complicité fraternelle de ces jeunes héros, à dire l'intimité du moment avec délicatesse, tendresse et humour, cette nuit hors temps - hors espace, nuit volée autant à l'enfance qu'au monde trop sombre et compliqué des adultes, nuit offerte à la parole. Parfaite maîtrise narrative de ce texte construit sur la reprise comme une comptine enfantine, celle des peurs lorsque l'imaginaire doit se confronter aux réalités incompréhensibles, assailli par les flux de violence diffusés par les médias.

Une cinquantaine de pages pour raconter tout en douceur l'émotion, la confiance qui permet de dire, la peur et les pleurs mais aussi les pervers pouvoirs des mots et des images. Un roman d'une remarquable justesse.

" A cet instant, je me dis que mon père a raison, que c'est inutile de connaître le nom des étoiles, comme c'est inutile de mettre un mot précis sur un sentiment. Si je dis à ma cousine qu'elle a peur, ça ne l'empêche pas d'avoir peur. Nous aurions besoin de quantité d'autres mots pour comprendre cette peur, et pour la vaincre. "

" Je suis dans la forêt, et avec ma petite lumière de poche, je ne vois que des troncs, petits et grands. Une forêt de troncs comme autant de menaces, chaque tronc pouvant cacher un homme, ou un monstre. Chaque tronc comme une ombre menaçante, et chaque branche comme une peur naissant de cette ombre menaçante, et des centaines de feuilles au bout de chaque branche comme autant de cauchemars au bout de chaque peur. "

- Le billet tentateur de Bauchette -

- Les éditions du Rouergue, c'est ICI -

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