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Déjà 7 ans (depuis le 21 octobre) que nous n'avons plus de nouvelles d'Elliott Smith - à part pour quelques rééditions, raretés de fond de tiroir et une compilation à sortir début novembre. Malheureusement, nous savons que nous n'en aurons plus. Jamais. Pourtant, à l'écoute de sa musique, nous n'aurions pas pensé que le chanteur puisse, comme ça, mettre fin à ses jours. Vous me direz, Mike Brant et Dalida, l'ont bien fait avant lui. Parce que même si ses douces mélodies cachaient souvent un fond de mélancolie, l'émotion n'était jamais démonstrative, forcée. De même, son physique ne correspondait pas. Nous aurions plutôt imaginé le gaillard, membre d'un groupe de rock plus dur, viril, type Queens Of The Stone Age, par exemple, avec bras tatoués et visage buriné de rigueur. D'ailleurs, avant d'entamer une carrière solo, il avait fait partie de Heatmiser, formation grunge un peu brouillonne. Mais non, Elliott Smith était un chanteur de folk. L'un des plus doués de ces vingt dernières années même. Il avait une voix douce et paisible, sa musique était légère et sensible, son jeu de guitare fin et subtil. Et puis, il avait une capacité incroyable pour composer de belles mélodies dans la plus pure tradition de la pop beatlesienne. Bref, il avait tout pour plaire et réussir. Il avait même connu un début de succès, en composant la BO de "Will Hunting", film de son ami Gus Van Sant. Nous ne savons donc pas pourquoi l'histoire s'est arrêtée là, subitement. Nous ne savons jamais vraiment pourquoi certains décident de s'en aller. De nous laisser là, seuls. Sans repère. Avec comme uniques bouées de sauvetage, des albums aussi magnifiques que "XO" pour continuer. Sans lui. Mais comment oublier, même 7 ans après, l'auteur de merveilles telles que "Waltz #2" ou "Oh Well, Okay" ?