C'est un peu hésitant que tu as débarqué parmi nous, angoissé
Ton regard qui se perdait sur les panneaux ne nous a pas échappé,
Parmi nous pour une seule fois, ou pour des années,
Aujourd'hui, c'est ta grande première, passage obligé.
Pour te frayer un passage, prendre un peu d'assurance est obligé,
Pour ne pas tomber, attraper un élément est vivement conseillé,
Ne te formalises pas des mots déplacés, ils font partie des usages,
Ne penses rien des mains qui s'égarent, elles font partie du paysage.
Si nos regards sur toi se fixent, c'est que nous regardons
dans le vide, au travers de toi.
Si nos réponses à tes questions sont froides, c'est que nous avons
perdu foi en tout émoi.
Tu penses soudainement, que tu aurais du faire autrement,
Mais crois moi, autrement, c'est forcément plus lent.
Alors avales tes doutes,
Et poursuis ta route.
Il est tout à fait normal qu'en quittant notre lieu,
Tu ressentes en toi la fierté d'un dieu,
Et le soulagement vers un grand mieux,
Car oui, tu auras passé l'épreuve du feu.
Tous les jours nous aussi nous ressentons ce grand soulagement,
Le sentiment de s'en être sorti victorieux et vivants,
Bienvenue à toi, le nouvel usager,
Du RER A, tu as triomphé.