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Éparpillé de Benoit Roberge

Par Venise19 @VeniseLandry
Éparpillé de Benoit RobergeVous filez pour du léger, très léger, pour de la « chick lit » masculine, vous aimez l’humour en général et l’humour caustique en particulier, cette histoire d’un coup de foudre au cœur d’un été montréalais est peut-être pour vous.
Mais il n’était pas pour moi.
Je commence à conclure que moi et l’humour de Benoit Roberge, nous nous accordons moins que plus. Ce qui me permet de l’avancer est ce Cas Roberge,film que j’ai vu au cinéma. J’ai réalisé qu’à la toute fin qu’il s’agissait du même Benoit Roberge, réalisateur, scénariste et maintenant romancier (son premier).
Éparpillé de Benoit Roberge
J’ai écouté l’homme en entrevue, je le trouve sympathique, mais un peu brouillon. Éparpillé est à son image. Je ne nie pas avoir savouré quelques unes de ses critiques sociales bien tournées, surtout avant que la foudre transperce son cœur de bord en bord. Le personnage nommé Louis de Gonzague tombe éperdument amoureux d’une serveuse qu’il lui sert un jour son café dans une Croissanterie. Et qui disparait, s’éclipse, ne revient plus jamais travailler à ce Café. Qu’il regrettera d’avoir manqué l’occasion de se faire valoir à ses yeux ! Il lui a cependant laissé un petit message sur papier blanc.
Le fait qu’il passera sa vie à l’imaginer, la rêver, la chercher m’a lassé. Il en met tant et tant sur cette femme (évidemment le propre de la chick lit), que ça en devient pathétique. Son humour rase-mottes ne soulevant plus que de la nostalgie et de l’apitoiement, il devient une victime, et une victime porte moins bien l’humour mordant, vous ne trouvez pas. Peut-être que son esprit drolatiquement spirituel aurait sonné autrement n’aurait été de ce grand coup du destin.
Il ira la chercher dans tous les coins et, même en Europe, sa serveuse londonienne aux lunettes surdimensionnées. Je vous donne une idée de cette apparition de ses rêves :
« Pour se tenir en équilibre et se mouvoir avec fluidité dans l’espace, elle porte des souliers plats du genre petite Chinoise soumise. Aux pieds d’une granola défraîchie, ces mocassins provoqueraient en moi une profonde répulsion, mais elle, elle les porte divinement bien. L’ouverture sur le dessus laisse deviner un pied blanc et tendre au bout duquel fleurit un crescendo d’orteils savoureux et morphologiquement parfaits. Pour la saveur, je sais, j’anticipe effrontément. Mais comme j’aime anticiper, je dirais nougat suisse et miel d’Orient. Les chevilles sont fines. Mais je devrais les qualifier autrement, parce que des chevilles fines, on entend ça tous les jours. C’est commun, des chevilles fines. C’est banal. C’est comme des joues creuses, des nez aquilins et des mentons proéminents. »

Service de presse
- Éparpillé de Benoit Roberge, Éditions Les Malins, 196 p.

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