Electrifiés par la Cambre.

Le modo Brussels a révélé son plus charmant atout en nous délivrant une exposition organisée par la Cambre Mode. La ville n'est alors plus une vaste foire qui se travestit d'une aura mode, mais devient bien le théâtre d'une montée en gamme, comme future capitale sérieusement mode et underground. Une exposition à la centrale électrique qui pourrait passer pour anodine mais qui finalement impressionne : oui, Bruxelles est une ville qui possède des talents, la preuve ! Finies les soixante-dixièmes rangs aux défilés de l'école et les « Magnifique ! » criés dans des jumelles triple foyer. Tony Delcampe nous offre le pouvoir d'approcher les objets du désir. Dans un hangar industriel, une grande salle cernée de mannequins plastiques permet aux passionnés que vous êtes de se pencher sur du concret : détails affriolants, qualité et travail de sueur, on peut enfin avoir accès au plus près, au plus pur de ce qui pourrait être les influences de demain.
  Un joyeux défilé statique où chaque année de la célèbre école est envisageable. Toujours de la qualité, de la créativité, où le niveau acquis se fait ressentir. Des premières années et leurs travaux sur le dessous de vos jupes, mesdemoiselles, ou par une robe qui enivrerait MonsieurGhesquière chez Balenciaga, en passant par un travail de maille à devenir Trichotillomane, la Cambre sait séduire le plus réfractaire.
Quelle bonne idée de nous donner accès à ce qui nous amène souvent au bord de l'hystérie, nous simples passionnés. Il faut le dire, un vrai accroc à l'art de la mode s'aventurera à chercher, à comprendre « le pourquoi du comment » d'une combinaison jaune fluo de style premier secouriste à Tchernobyl. Portable ou importable, la question sera toujours de savoir : « Qu'est-ce qui a bien pu lui passer par la tête ? », ou plus simplement : « Pourquoi ? ».Alors que dire davantage ? Il n'y avait rien à faire, on était attirés comme des lucioles sous un lampion par ces femmes sans vie, pour en voir plus, en savoir plus. Quelle initiative ! Rien de plus intéressant, rien de plus intelligent également. La mode est à tout le monde, mais la création n'est finalement que trop souvent le privilège des élites. En donnant une entrée aisée « au commun des mortels » à l'art pur que peut être la mode, Bruxelles montre sa différence internationale. Elle n'a pas honte de ce qu'elle fait et c'est assez gratifiant. Rictus en coin, on fait les fiers, rien à envier aux autres. Jolie récompense de savoir que le commercial n'a pas encore totalement envahi notre cité. 
Post certainement un petit peu perché, dû à une overdose de Stéphane Guillon sur YouTube et d'une certaine plante à l'effet jovial, on en est pas moins sincères : si l'on en fait un peu des tonnes, c'est parce que ça nous a vraiment plu de pouvoir serpenter dans le résultat d’une école qui a éduqué de grands noms. Un chouette moment, de la découverte, des réponses et pourtant encore du mystère. Pour des accrocs comme nous, c'était une grosse dose qu'on est reconnaissants d'avoir reçue, visuellement parlant. Ceci dit, les photos parlent d'elles-mêmes. Seul bémol : pas de noms. Qui a fait quoi ? Le but était-il de ne profiter que de la création, sans s'encombrer d'infos superflues ? Mais comment allons-nous crâner maintenant en disant dans quelques années : « Mais oui, ce nouveau petit jeune chez Chanel, je le/la suivais déjà quand il/elle était étudiant(e) à la Cambre » ? 
La prochaine fois, pensez aussi à notre ego. Direction Artistique: La Cambre Mode[s]
Exposition First words in Fashion du 22 au 12.12.2010La centrale électrique - Place Sainte-Catherine 44 - 1000 Bruxelles
 Bien à vous.