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Touaregs : questions ouvertes

Publié le 15 février 2010 par Yasida

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pressentiment : aquarelle A.Tambo

La Targuité

Réalité tangible ou fonds de commerce douteux ?

Moustapha Dahi

"Beaucoup de mes frères et amis Touarègues parlent avec fierté de la notion de Targuité, ce qui peut se comprendre du reste, connaissant ce grand peuple du désert avec sa générosité proverbiale et son hospitalité légendaire*

Mais il y a quand même un certain malaise à évoquer cette targuité quand on sait que la semaine dernière, lors de ce qui s’est passé à Kidal, s’était la tribalité dans sa forme primaire qui s’est manifestée Il convient, néanmoins, à mon humble avis de reconnaitre que l’ennemi de ce peuple vient de l’intérieur. Il y a trois catégories d’élite Touaregs aujourd’hui que je classe ainsi :

Catégorie 1 : Des hommes d’affaires, des politiques et intellectuels qui ont fait ou font fortune sur la misère de ce peuple. Il y a ceux qui exploitent l’image de l’homme bleu du désert pauvre et authentique auprès des tours opérators avec l’impression d’affirmer ceci :rester authentiques, misérables et ignorants, pour que nous puissions continuer à exploiter ce filon et nous engraisser davantage. N’allez surtout pas à l’école, sinon vous gâcherez toute l’image folklorique qu’on se fait de vous ailleurs. Ce n’est pas qu’au Mali c’est aussi le cas en Algérie et au Niger. Je trouve, pour ma part dégradant de réduire ce grand peuple à son unique dimension folklorique.

Catégorie 2 :  Des vieux seigneurs de guerres qui passent leur temps à vivre dans un passé lointain, figé dans le temps, sans tenir compte des évolutions autour.  Ils sont malheureusement les idoles d’une jeunesse ignorante et désœuvrée, dont le couplage mortel du chômage sur le terrain et d’un mirage d’une fortune rapide à moindre coût rend la psychologie fragile. Cette jeunesse est utilisée comme une armée enrôlable à tout moment constituant ainsi un moyen de chantage sur un pouvoir central négligeant et faible. En somme une pièce dans le puzzle d’un éventuel accord dont les dividendes bien cachés constitueraient une manne et une rente à vie. Quel gâchis ! et quel égoïsme. Nos vieux seigneurs de guerre n’ont aucun intérêt à ce que cette jeunesse se réveille, se libère, apprenne, car plus on s’instruit, plus on est en mesure de se poser des questions, d’être moins maniable, et cela tout ce qu’il faut éviter… Donc restez ignorants et miséreux pour que nous continuions à vous utiliser comme monnaie d’échange et donc nous engraisser à l’instar de la catégorie 1.

Catégorie 3 : Ce sont des hommes qui ont bien compris la valeur de l’éducation, qui militent pour l’éducation des enfants garçons et filles, qui prennent des initiatives audacieuses, participent à la construction des écoles, créent des structures d’accueil pour les enfants nomades en vue de leur scolarisation. Ils militent pour que ce peuple ait sa place dans la société en préservant ses valeurs et ses principes. Ils usent des moyens pacifiques et modernes pour contester. Ils s’impliquent dans la construction d’un ensemble divers et ouvert.

Ce sont des hommes à qui appartient l’avenir et je salue les actions et les œuvres qu’ils mènent. Ils ne sont pas toujours encouragés mais ils doivent savoir que seules leurs actions résisteront au temps. Ils sont à l’inverse des catégories 1 et 2 . Leur slogan est ceci : Réveillez vous, étudiez, même si cela est difficile, rien n’est facile dans la vie. Usez de l’espace démocratique qui vous est offert pour faire valoir vos droits loin des armes et de désolation. A ceux-ci, je dis simplement MERCI pour les vôtres et pour l’humanité."

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aghamar : acrylique  A.Tambo

Kofi Annan :

"Pas de développement sans sécurité, pas de sécurité sans développement,

ni développement ni sécurité sans respect des Droits de l'Homme"

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tebizeg (folie) : aquarelle A. Tambo

Rhissa RHOSSEY

A L'ABRI DE LEUR REGARD

Les étoiles peuvent pâlir / Le soleil s'éclipser / Mon âme toujours s'éclaire / De sa lumière éternelle. /  Je sais qu'ils titubent encore / Dans la nuit. / Ils tâtonnent hélas / Mais leurs mains sèches / Ne caressent que des rêves morts. / Croyant meilleur leur sort / Ils ont abdiqué / Seigneur sauvez-les de la nuit / La nuit douloureuse et sans fin /  Qui entrave le mouvement / Qui aveugle le regard / Qui alourdit la langue / Cette nuit oppressante  / Qui nous emportera tous / Inéluctablement / Si nous ne fusionnons pas / Nos lumières  éternelles / Qui palpitent secrètes / Au fond de nous / A l'abri de leur regard.

Rhissa Rhossey  "Jour et Nuit, Sable et Sang, poèmes sahariens "

(Ed Transbordeurs)

Hawad

 Inventer notre avenir

" Il faut tisser une nouvelle trame à partir de nos propre fibres, les vieilles fibres usées de la trame touarègue. Il faut tisser, il faut marcher de l'avant. Du moment qu'on se lève pour tisser et qu'on se met à l'œuvre, la trame est déjà tissée. C'est cela qui nous intéresse et c'est cela qu'exige le peuple touareg aujourd'hui "

Tourne_t_te

Tourne-tête, le pays déchiqueté

 Compagnons, / Écoutez / et vous allez entendre. / Apprenez / ce qui est amer  / et nous est arrivé./ Vous ne le soignerez pas  / à moins de m’écouter.
Une seule croyance, / un seul but,  / l’organisation en une seule main. / La potence, une seule. / Vous y êtes suspendus  / et vos frères y sont suspendus aussi  / Seule l’unité la brisera.
Âmes usées,  / Tant de vauriens! / Âmes usées, / Celui qui s’en soucie / n’a qu’à mener une lutte / comme celle de Kaocen  / qui a combattu partout  / où il y a des villes.
Compagnons,  / Que me dites-vous? / Moi, mon cœur me brûle. /Je ne m’attarderai pas
Dès à présent je partirai  là où il se passe quelque chose de beau. / Feu-faille! / Brûlé! / Voila le mot de passe. / Nous allons nous soulever / et œuvrer pour notre pays / où nos tentes sont détruites.
Quand je me suis levé / j’ai fait la grimace / et j’ai marché tout droit au-delà des tentes / qui m’ont effrayé.
Je me suis mis en quête  / de la connaissance. / Et quand j’aurais appris, / je m’en retournerai. /  Le pays est déjà construit / puisque vous êtes partis  / et avez dépassé la « région » / où vous êtes nés.

Hawad  extrait

HORIZO

&

Voix solitaires sous l'horizon confisqué

Le regard déformant de l’extérieur

Au sujet du regard de l’extérieur sur les Touaregs, chaque fois que je lis un livre sur les Touaregs, ça me fait rire. Je n’ai jamais retrouvé dans un livre les Touaregs que je connais. Je ne dis pas qu’il n’y a pas de bons auteurs, mais il y a des gens qui à l’occasion d’un voyage au Mali ou au Niger côtoient quatre, cinq Touaregs et qui écrivent un livre en abordant des thèmes extrêmement complexes et déduisent sur la base de leur voyage qu’ils sont devenus spécialistes du monde touareg.

Le regard de l’extérieur sur les Touaregs a été extrêmement déformant. Le drame aujourd’hui, c’est qu’un nombre important de Touaregs, qu’ils aient étudié ou pas, se voient à travers les yeux de l’extérieur.

Hawad : Voix solitaires sous l'horizon confisqué  (version PDF en ligne)

A lire en ligne

MANO DAYAK

 TOUAREG, LA TRAGÉDIE

" De tous ses noms, le diable, quand il s'acharne sur les Touareg, pourrait élire un seul : l'HISTOIRE. N'est-ce pas elle qui nous a condamnés ? Il y a un siècle et demi, nous régnions encore en maîtres sur le Sahara central, respectés et craints de tous. Aujourd'hui, si ce n'est pas la haine que nous inspirons aux autres, c'est la pitié.

    En un instant, l'HISTOIRE a fait de nous un peuple déchu. Elle nous déteste. Parce que précisément, nous n'en avons pas. Le peuple touareg est un peuple sans histoire. Cela, nous ne le savions pas car nous ne le pensions pas. Nous, comme tous les autres peuples, avons toujours cru posséder une histoire.

    Seulement, la nôtre est orale. Elle se transmet de bouche à oreille, de génération en génération. Autant dire qu'aux yeux des autres nous avons peut-être une mémoire, mais pas une histoire. Car nous ne l'avons pas fixée, couchée sur le papier, en volumes bien dorés, reliés ou diffusée en livres de poches.

    Du coup, notre histoire, ce sont les autres qui l'ont écrite, et à nos dépens. Elle leur appartient. Je me rappellerai toujours cet ouvrage qui, vers la fin des années soixante, m'apprit que "les hommes bleus" n'avaient été que des pillards et d'impitoyables esclavagistes avant que la colonisation ne délivre le Sahara du joug touareg. J'en avais été plus que surpris. Ebayghar et les autres "auteurs" de notre histoire orale ne m'avaient jamais dit que les touareg étaient les voyous du désert. "

oufoud

guerriers touaregs      aquarelle   A. TAMBO

ISSOUF AG MAHA

Touareg du XXI ème siècle

"Le cri d'alarme, l'appel à la communauté internationale, le recours à l'aide vont-ils être des compagnons de notre existence ? Quand va-t-on sortir de cet engrenage infernal qui nous maintient en peuple assisté ? Comment pourrons-nous sécuriser nos populations et permettre à tous en ce XXIème siècle de mener une vie décente ? Voilà les questions que chacun se pose au plus profond de soi".

Issouf Ag Maha

Rhissa RHOSSEY

&

  TENERE

Tes enfants ne sont pas

Des marionnettes

Qu'on exhibe pour théatre

A quatre sous

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AU FIL DES RÉPONSES

"bonjour

Merci pour le message , oui tout a fait la culture Twareg est si vaste qu'elle ne mérite pas d'être représenter par des soi-disant associations qui mendient en Europe au nom des twaregs ...je suis parfaitement d'accord avec vous sur le fait que les twaregs peuvent se prendre en charge. Je pense que pour ceux qui sont sensés relever cette culture, elle est devenue pour eux un moyen des se faire des sous et c'est dommage...
Je crois que vous avez évoquer une réalité des choses qu'il faut dénoncer ...
Oui avec peu de moyens on peut faire beaucoup  de choses et la tête haute.
Un proverbe twareg dit :

"Quand tu voyages prend deux sacs un pour recevoir l'autre pour donner "

C'est une très bonne idée de collectionner ces textes je ne serais jamais contre

"La culture fait l'homme alors je ne suis rien sans ma culture"

J'ai aussi certains documents que des amis m'ont offerts qui peuvent aussi être intéressants.
tanimert

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aquarelle   A.  TAMBO
 

 " j'ai lu le texte et je voudrai bien être du dernier groupe mais c'est pas facile... Le besoin d'argent pour vivre soit même et l'environnement réel trahissent les rebonds profonds de nos cœurs."

mail reçu de Tchiro,  le13/08/09

« Nous sommes la mémoire et le rêve »

« Nous sommes la branche et la racine du temps »
« Et nous savons faire oublier à l’homme le chagrin de ses pertes ».

HAWAD

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albums photos  Assam Midal

Poésies et chants Touaregs de l’Ayr

bonjour

Excuse mon retard pour la réponse à ton magnifique message.Je crois que tu racontes bien la réalité des twaregs. Tu as tout a fais raison c'est une nouvelle vague des twaregs et leurs associations qui cherchent a se faire des sous au nom des autres ...c'est dommage : oui beaucoup des touristes avec qui je sors me parlent des ces associations qui donnent très mauvaises images aux twaregs ...alors que nous sommes plus connus pour notre grande cultures pas pour mendier.
Il y a tellement des associations que je penses qu'à elles seules, elles peuvent faire beaucoup de chose pour les twaregs malheureusement.
bon que faire :  ceux qui sont sensés faire quelque chose pour eux se transforment en mendiants.
Ton jugement est positif et tu dois  porter un jugement parce que tu veux du bien aux twaregs Je me pose toujours ces questions ....et plein des gens (touristes pour la plupart et sur le net aussi ).. me posent des questions sur tels comportements.
Tôt ou tard ils se rendront compte de leurs erreurs, j'espère. Bon je ne pense pas que sa seras facile pour eux comme il y a du gain facile.
Je regarde ton blog, magnifique et intéressant ..ce pour moi un réel plaisir de contribuer à ton blog, pour mon bien et  celui de tous les twaregs je pense"

" Un peuple sans culture c'est comme un homme sans paroles"

tanimert pour ton message je crois, on a la même vision des choses.

"AFOUSS IYA WAR ISSIRED IMANET "

 " Une seule main ne se lave pas "

har assaghat
a midal    art twareg

ASSAM_MIDAL

album photos  Assam Midal

&

Confidences d'un amoureux du désert

"Le Monde de l'humain, avec un petit  "h"  est ainsi fait. Les Touaregs ont survécu dans le désert grâce à leur faculté d'adaptation . Par nécessité, il se sont forgés et adaptés à notre concept judéo-chrétiene.
C'est ainsi , point barre !!!  Nous ne les changerons pas, d'autant plus qu'ils voient ce dont on est capable à travers la mondialisation et ses nouvelles technologies.

Sans vouloir généraliser, force est de constater que certaines des gentilles brebis sont égarées dans le troupeau de l'égo et des poches profondes .Effectivement, il y en a comme partout, mais pas plus, qui mériteraient toute notre naïveté .Si vous avez lu Mme Bâ ,rappelez vous ce que dit le pharmacien Niane :

"La France a honte alors nous nous nourrissons de sa honte, comme d'habitude.Voilà ce que nous sommes : un continent de mangeurs de honte." Une autre vérité aussi dans ce bouquin que je relis de temps en temps pour me remettre la tête sur les épaules "Rien ne fleurit mieux sur le sable que le mensonge".
ou alors : "L'armée des humanitaires, les compatissants  professionnels"

"Ce peuple est toujours dans la fuite, le contournement la lâcheté, rarement, le Touareg affrontera de face son adversaire y compris verbalement."
Je crois que l'heure a sonné pour passer à autre chose, c'est pourquoi, le minéral, ne m'a jamais autant attiré. Ce que j'aime par dessus tout, c'est le désert "car lui, est le seul révélateur de la petitesse de l'être humain .l le place à son juste niveau : RIEN !"
Quoiqu'on fasse,  nous sommes d'un autre Monde qu'ils envient et idéalisent. Rien à faire, cela fausse d'entrée les relations que naïvement ou sentimentalement nous pouvons avoir.

"Eux et nous, sommes victimes d'une littérature qui a toujours entretenu un émerveillement et qui nous a sans doute empêché d'ouvrir les yeux dans ce foutu vent de sable"

Je pense qu'en définitive , ils sont plus à plaindre qu'à blâmer et comme l'a si bien dit Martin Luther King

"Il vient un temps où le silence est trahison."

Ces longues périodes passées parmi eux, m'ont permis de jauger la réalité et d'avoir un tout autre regard notamment sur la visibilité et la qualité des stratégies de séduction déployées envers les ONG, les assos et les éventuels lambdas qui représentent potentiellement la principale source d'argent facile". 

C'est incroyablement bien ficelé et vicieux. L'arme est bien réglée et imparable.  Ces dossiers de projets, au départ très collectifs, (sauf si on gratte un peu), irréprochables et bien tapés à l'ordinateur que l'on peut se procurer auprès de certains "intellectuels" , pour une modique somme de 500 pe0 FCFA, tout petit ou grand futé, peut s'en procurer un, de façon à être prêt à bondir sur le 1er occidental de passage .

C'est vrai que la belle image des affiches et de la littérature exotiques en prend un sacré coup derrière les oreilles . 

Enfin c'est ainsi .

REGARD D'UN TOUAREG SUR L'OCCIDENT

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Dans ce récit  Shindouk  chef de Tribu de la Communauté Ouladnagim au Mali, nous décrit son voyage en Europe pour participer au Sommet sur la Société de l'Information à Genève (2003)

HOMMAGE A L'ÉCOLE-MISSION DE TCHIROZ2RINE

Par un jeune Touareg, étudiant en Droit à Niamey

" Tout a commencé un matin du mois d'octobre 1993, lorsqu'un cousin de mon père se présenta chez moi très tôt le matin avec, comme mandat spécial, celui de me conduire à l'école- mission aux fins de pouvoir m'y inscrire. Mon noble père, dont j'implore Dieu afin qu'il puisse guider mes pas sur ses traces, ne peut, au vu de ses prestigieuses occupations, se donner à un tel acte, à la limite fatidique. L'immense honneur et le grand bonheur me reviennent ce jour-ci d'intégrer un milieu tant souhaité et envié.

Alors qu'il faut avoir, comme condition préalable d'inscription, l'âge de 7 ans révolus, je n'avais à l'époque que 6 ans et en sus je suis de nature chétif et rabougri. Le débat fut ouvert entre le cousin du vieux et ma chère mère qui souleva tout à coup cette question « in limine litis ». Cela créa en moi un sentiment de frustration, d'angoisse et de tristesse car j'ai pu en saisir la portée et craignant fort de n'être pas inscrit. Mais le doute fut dissipé par l'intervention de ma grand mère.

Après quelques heures de marche, un nouveau paysage se dessine à l' horizon : c'est les bâtiments de la prestigieuse école- mission catholique de Tchirozérine, où toute l'élite touarègue a été instruite. Nous nous dirigeâmes vers le bureau du directeur, un homme d'une dignité exceptionnelle et qui incarne l'honnêteté et le respect. Après des longues salutations, le cousin de mon père lui fait état du motif de sa visite et me présenta au directeur, qui d'ailleurs connait très très bien la famille. Il prend son registre et y inscrit mon nom puis me fait signe de rejoindre la classe où étaient présents quelques nouveaux. C'est le début d'une longue histoire jalonnée d'inoubliables souvenirs.

Après cet acte quelque peu solennel, mon accompagnateur (que je ne saurais jamais oublié) rebroussa chemin sans moi, me laissant du coup, dans un sentiment d'abandon corroboré d'une profonde tristesse.

A midi, un homme fit irruption dans la classe et nous demanda de le suivre pour qu'il nous montre notre nouvelle demeure. L'internat, un bâtiment jouxtant les classes de CM. Le surveillant nous montra alors le dortoir, les toilettes, le réfectoire, un grand hangar, où le premier repas devrait être pris. Un système existe déjà, celui des équipes de quatre élèves qui se partagent un plat. La chance m'a souri d'intégrer une équipe dont le chef est un jeune de mon village. Le menu du jour est simple, des grains du sorgho assaisonnés de poisson.Après le déjeuner, sous la diligence du surveillant, nous formions un rang aux fins de la distribution des nattes et des couvertures : une natte et une couverture pour chaque nouvel élève.

Le soir, le surveillant nous a fait un briefing sur les règles à observer relativement à l'académique et au social. Tel fut mon premier jour à l'école- mission et qui restera longtemps gravé dans ma mémoire en vertu de la sagesse selon laquelle: "Quand quelqu'un te fait du bien écris- le sur les roches afin que le vent ne puisse l'effacer"

Issus tous des familles non moins défavorisées, les élèves sont logés et nourris par la mission Catholique. Du crayon à écrire jusqu'à l'habillement presque tout est fourni gracieusement par la mission et ses partenaires.J'en ai pleinement bénéficié durant les six très bonnes années de mon séjour à l'internat. J'ai effectué mes études primaires avec brio car je faisais toujours partie des trois premiers de ma classe. A l école- mission la formation a été et reste de qualité et pour preuve j'en voulais les compétitions entre écoles où le record a été toujours battu par cette école. La lecture est obligatoire à partir de CE1, tous les mercredis après midi. Les notions de grève et de perturbations de tout genre étaient inconnues. Chaque année les programmes étaient achevés dans les délais requis. Et j'avoue que c'est sans conteste cette formation de base qui nous poursuit et fait de nous ce que nous sommes aujourd'hui.

Au collège de Tchiro, l'on identifie les élèves de la mission par la différence qu'ils savent créer compte tenu de leur niveau hautement élevé. Au terme de quatre ans d'enseignement secondaire sanctionnés par un brevet de fin du premier cycle, j'ai été orienté au lycée Tegama d'Agadez où l'on va concrétiser son rêve. Au bout de trois ans, j'ai été reçu à l' examen du baccalauréat série littéraire, ce qui m'a permis de m'inscrire dans une faculté de Droit, ce dont j'ai toujours rêvé.

Inscrit à l université de Niamey, je continue de bénéficier de l'assistance de quelques associations humanitaires et d' un père de la mission catholique de Niamey. Cette assistance m'a beaucoup apporté car j'ai toujours été le major de ma promotion à la fac. Je m'en réjouis très profondément et les mots sont insuffisants pour leur témoigner de ma profonde reconnaissance et gratitude. Je suis au terme du second cycle et je me bats pour trouver les moyens de poursuivre mes études pour un 3ème cycle en Droit. L'ambition m'habite quotidiennement :

"Il faut faire ce que l'on veut et vouloir ce que l'on fait" 

Message reçu par mail de Niamey, le 04/11/2009

C'est vrai je n'ai pas un accès facile à internet car le coût est un peu élevé. C'est pourquoi je suis obligé d' utiliser mon téléphone portable pour surfer sur internet car c'est désormais possible avec notre opérateur de téléphonie mobile"

Ce témoignage m'a été adressé car l'auteur, qui souhaite garder l'anonymat, pense et m'a fait savoir que j'avais un regard trop sévère et injuste envers les associations humanitaires, sujet sur lequel nous avons échangé des mails privés. Je lui ai proposé d'exprimer son désaccord sous la forme qu'il souhaiterait et de publier, sans retouches aucune, son témoignage.

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RIEN QUE DES PROFITEURS  ????

Voir le débat sur Forum Agadez-Niger

TOUAREGS DU NIGER : ESCLAVAGE ET RACISME

Mots et réalité(s)

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Mazrech fut une esclave pendant près de 30 ans de sa vie. Elle servait un maître et sa famille dans la région d’Inates au Niger.Les parents de Mazrech étaient esclaves, les parents de ses parents aussi, ses ancêtres étaient des esclaves, ainsi que ses enfants jusqu’au jour où elle décida de s’enfuir et briser les chaînes de l’esclavage familial.

Source : Christophe Chatelôt

ESCLAVAGE TOUAREG

ESCLAVES ET AFFRANCHIS : de l'étrangeté à l'intégration culturelle

Touaregs : Apprivoiser le désert : Hélène Claudot-Hawad  p 36-37

"Aux hommes libres s'opposent les esclaves enlevés au cours des guerres et agrégés aux tribus. La plupart ont pour origine les mondes lointains de la savane qui n'entretenaient aucun lien avec les Touaregs. Les esclaves ne pouvaient être pris ni chez les voisins musulmans, ni dans les protectorats païens.

Ils étaient destinés aux travaux domestiques et au gardiennage des troupeaux. En nombre très restreint dans le nord du pays touareg où les ressources naturelles peu abondantes interdisaient la concentration humaine, leur densité numérique était forte dans le sud où l'accroissement du gros bétail et la culture du mil et du sorgho exigeaient une main-d'œuvre importante.

Par divers mécanismes, les personnes de statut servile étaient, en deux ou plusieurs générations, converties en hommes libres.

Les esclaves qui avaient acquis la langue, la culture et les valeurs touarègues devaient être affranchis. Pour marquer leur nouveau statut, les maîtres leur offraient cérémonieusement un voile, symbole de l'honneur, et les dotaient de moyens de survie en troupeaux et en droit sur le sol. Ils formaient alors une maison autonome et pouvaient se spécialiser dans des activités variées.

Ainsi, la fluidité de la hiérarchie sociale et le recyclage constant des étrangers et des prisonniers de guerre en hommes touaregs libres faisaient partie des mécanismes de reproduction et d'extension de cette société à dominante nomade. Ceux-ci ont probablement contribué à la pérenniser dans un environnement naturel particulièrement hostile".

Extraits

H

Touaregs : Apprivoiser le désert (numérisée)

Légende de la photo : "Les touaregs de la même "maison", qu'ils soient d'origine libre ou servile, sont souvent liés par la parenté du lait qui instaure entre eux les mêmes comportements et les mêmes interdits matrimoniaux qu'avec les proches parents. Une fillette d'origine servile partage l'intimité d'une jeune femme noble et de son enfant, une complicité et une familiarité tissée par le partage de la vie quotidienne".

H

Touaregs : Apprivoiser le désert (numérisée)

Légende de la photo : "Autrefois, nous possédions de nombreux esclaves (...) Chaque mère esclave avec ses enfants avait son rôle. Celle qui prenait soin de la toilette des femmes, celle qui était chargée de la propreté et du rangement des tentes, celle qui prenait soin des chevaux, celle qui s'occupait des méharis" (femme noble de l'Aïr). Parmi les anciens esclaves, certains se sont installés au voisinage des maîtres d'autrefois, restant au service des maisons.

L'esclave en continuums culturels touaregs : Débat sur un article

Par Aramas Harum, sur la question de l’esclavage dans les sociétés Touarègues

"Voilà un sujet important, délicat qui heurte souvent les sensibilités des anciens. L’esclavage, un thème cher aux associations "humanistes" qui est aussi utilisé et manipulé par eux et certains médias pour semer la confusion sur la situation actuelle de ce fait historique au sein des sociétés touarègues."

Tamedourt   souffle de vie nomade : réactions et échanges.

" Les Touaregs ont certes pillé et razzié, mais ils ont aussi fait les guerres et faits des esclaves comme tout le monde. Ils en ont acheté d‘autres sur des marchés noirs. Ils ont pratiqué l’esclavage comme des autres. Mais, que ceux qui critiquent les Touaregs sachent une chose : esclavagistes qu’ils étaient, les abus ou les sévices étaient mal vus parce qu’ils n’honoraient pas ceux qui les pratiquaient. Comme d’autres l’avaient dit, les esclaves étaient habillés, nourris et protégés par ceux-là à qui ils appartenaient et formaient une partie non négligeable de l’effectif des clans ou des tribus. La relation "Maitres-Esclaves" était basée sur le respect de la hiérarchie et celui de la protection du bien. Dans les communautés nomades, le traitement des esclaves avait un impact sur l’image du maître".

Iklans

photo   agadez.org

Esclaves des Touaregs

Les iklans

" Cette facette de la société traditionnelle Touarègue qui a souvent servi d´argument pour expliquer la répression engagée envers les Touaregs, reste encore aujourd'hui´hui un point sombre pour les observateurs internationaux.
Les gouvernements du Niger et du Mali en guerre avaient trouvé là un argument de poids pour faire réagir les populations occidentales, qui se retrouvaient par là finalement fières d´avoir colonisé et tenté de raisonner dans le sang ces hommes hors du temps."

L´origine de l´esclavage chez les Touaregs réside en partie dans la très hiérarchisée société Touarègue.
L´Akli comme l´Abîd en Mauritanie, est le plus bas échelon de l´organisation sociale Touarègue. Les appartenances ethniques ont bien sûr joué un grand rôle dans cette organisation... Ce sont les Noirs qui subirent ici la domination militaire des Arabes et des Berbères, délaissant leur culture pour adopter celle de leurs nouveaux conquérants.

Les Iklan doivent une totale obéissance à leurs maitres, ils gardent les troupeaux, ils assurent les travaux ménagers, l´extraction, l´empaquetage, le chargement et le portage des quilles de sel sur les dromadaires des caravanes ...
Le statut de l´esclave est pour les occidentaux très difficile à transposer et à comprendre.

À l´image de l´esclave Noir-américain, l´Akli est théoriquement privé du droit fondamental de liberté.

Si de nombreuses règles régissent le régime des iklan dans le campement, ils disposent cependant d´un statut un peu plus complexe que lors d´une simple relation dominant-dominé.
Le campement agit comme une micro- société, et la proximité jouant, les relations sont plutôt détendues entre maitres "Imouhar" ou "Imzad" (nobles et artisans) et "iklan". Les esclaves Touaregs bénéficient d´une certaine liberté, la vie nomade aidant, et les esclaves se doivent de participer à la vie sociale du campement, d´en récolter les malheurs et les bénéfices.
L´hostilité du désert rapproche également maitres et esclaves, les difficultés des uns étant indissociables des difficultés des autres.
Ce n'est bien sûr pas partout le cas, mais les Iklan et les Imouhar mangent souvent à la même table, cela vient entre autre du fait que les enfants des deux castes sont élevés ensembles, sans distinction d´appartenance : a complicité est indéniable.

La relation maître-esclave chez les Touaregs est une relation complexe, un mélange de complicité et de servitude, mais aussi un respect historique de cette hiérarchie pour les deux partenaires.

Un vent de modernité souffle sur le Niger, de quoi se réjouir. Plus de 200 chefs traditionnels nigériens, des sarki, se sont récemment réunis à Niamey durant trois jours dans le cadre d'une conférence sur le travail forcé. Ils ont pris une importante décision. " Nous nous engageons à œuvrer pour l'éradication du travail forcé et des pratiques esclavagistes conformément aux conventions de l'Organisation Internationale du Travail "  voici la déclaration solennelle de l'ACTN, l'Association des Chefs Traditionnels du Niger, qui permet d'espérer un changement dans les comportements esclavagistes encore recensés au Niger.

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&

Yunus OCQUET

LE FAISEUR D’ESCLAVES
Pour une poignée de Livres Sterling sonnantes comme / l’acoustique du Tendé, / Ma loupe raciste en bandoulière et mon Thuraya / connecté, / J’ai sillonné ma terre natale d’Arzérori à Inatès par
des chemins détournés, / Traquant ça et là mes cousins enturbannés ; paisibles
nomades du Sahel.

Chaînes forgées, carcans et haillons, constituent mon / macabre arsenal… / Ma mise en scène jusque là parfaite a toujours / convaincu ; / Dîmes de princes fornicateurs, j’ai toujours / empochées… /  Pour péchés effacés, mille et un esclaves j’ai / toujours affranchis !

Fermez les yeux et jouez mon jeu : Une photo de mes frères enchaînés, un gros plan sur ma sœur amaigrie / Et ma diabolique partition est jouée ! /  De méchouis pimentés en bivouac reposant, l’argent du / Blanc sera dilapidé…
Du haut de mon palais d’émeraude et de ciment blanc, / j’ai oublié mon pays… / Je ris du rire métallique du renégat requinqué en / sirotant le thé de la traîtrise achevée. / Pourvu que le cycle recommence et que mes frères / restent aveugles, / Ma féline intuition me portera  bonheur dans le dol et  / l’arnaque…

OCQUET Yunus  (Niger)

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photos d'esclaves au Niger

Esclavage au Niger

Mahamane Souleymane Cisse

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Cissé

« Journaliste de la presse écrite nigérienne, notamment au journal Alternative, je suis également militant des droits de l’Homme. Je milite au plan national dans le Réseau des Journalistes pour les Droits de l’Homme et à travers le monde dans l’Entente Internationale des travailleurs et des peuples, Amnesty International et Reporters sans frontières"

"Au sein de la Commission nationale des droits de l’homme du Niger, je suis le rapporteur de la commission chargée de l’élimination des discriminations ethniques, raciales, et religieuses. C’est en travaillant en tant que journaliste sur les  pratiques esclavagistes  que j’ai rencontré Ilguilas Weila, président de l’association Timidria, qui participait avec moi à de nombreux forums et débats consacrés au sujet de l’esclavage. Ceci nous a rapprochés l’un de l’autre, un an avant que nous ne devenions des collègues de travail dans la Commission nationale des droits de l’homme et des libertés fondamentales. Ce qui nous a encore rapprochés davantage, c’est l’attention particulière que le journal «Alternative» porte sur les violations des droits de l’homme en général. En effet, à la différence des autres journaux de la place, notre organe d’information a toujours réagi promptement aux événements relatifs à ce type de violation en envoyant un reporter sur le terrain. Connaissant l’impact  des médias sur l’opinion en matière de dénonciation et d’éducation, l’Association Timidria s’est faite un allié de notre journal ainsi que du Réseau des journalistes pour les droits de l’homme au sein duquel nous sommes actifs. L’écho des articles publiés sur le plan national et international a encouragé la collaboration entre le journal Alternative et l’Association Timidria. Si pour cette association, la publication d’informations sur l’esclavage était utile, il était tout aussi utile pour le journal de détenir une source d’informations de première main sur ce sujet délicat."

Mahamane Souleymane Cisse   dit « le Che »

RACISME AU NIGER

Ilguilas Weila

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timidria Ilguilas Weila

Employé à l’Agence nigérienne de presse, mon collaborateur Ilguilas Weila est un homme que rien ne prédisposait à la lutte contre l’esclavage. Né en 1957 dans le village ,de Wirihamiza arrondissement de Tchintabaraden, localité nomade où les pratiques esclavagistes ont toujours cours, il a suivi un parcours scolaire normal de l’école primaire de son village jusqu’à son année de spécialisation à l’Agence France Presse, en passant par le Collège d’enseignement générale de Tahoua et l’ Ecole de formation en télécommunication de Niamey. Appartenant à la tribu igorane, nobles touareg de teint noir qui vivent dans l’Azaouak, il m’a confié que : « Ni moi, ni les hommes de ma tribu n’ont un problème avec l’esclavage. Dans la grande famille des touareg, nous sommes des nobles. Cependant la question de l’esclavage m’intéresse. Cela s’explique pour deux raisons principales. La première, c’est que je suis un touareg Igorane. Mon teint est naturellement noir. Dans le milieu où je suis né, il y a beaucoup de touaregs de peau claire, qui nous méprisent. La deuxième, il y a une idée très répandue depuis la colonisation française selon laquelle un touareg ne peut être qu’un « homme bleu » , un seigneur du désert, guerrier redoutable, supérieur aux touaregs noirs et même aux autres tribus noires. Ce cliché rassemble tous les touareg de peau noire sous la dénomination péjorative de « Bella ». Ce concept péjoratif veut dire aussi l’esclave. Les implications de ce concept péjoratif se mesurent dans les regards et dans les blessures psychologiques, et morales des victimes à qui on l’adresse.

Je me sens proche de tous ces hommes victimes de la couleur de leur peau. Aussi je comprends la douleur de ceux qui sont en train d’être exploités à cause de l’esclavage Je partage leur douleur et leur peine face au mépris et à la discrimination qui y est liée. Nous avions crée l’association de défense des droits de l’homme Timidria pour essayer de mettre fin à ces délits de faciès et à toutes ces violations de droits de l'homme"

Documents

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jeune esclave au Niger

Comment se passe la journée d’une esclave ?  Témoignage
"Quand je me réveille le matin, je prends des outres pour aller au marigot. Avant que je ne revienne il est déjà midi, tellement c’est loin. Au marigot, je remplis les outres et les charge sur des ânes pour regagner la maison. L’eau sert à abreuver les cabris, les camelins. Ensuite je dois piler la céréale destinée à la préparation du repas du jour. Je retourne vers les 14 heures chercher de l’eau. Au retour, je dois faire la vaisselle avant d’aller me reposer. Je fais la corvée d’eau deux fois par jour. Ce sont les maîtres qui m’habillent et me procurent des soins en cas de maladie."    Géocities

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Htizadou

Washington - L'une des lauréates du prix que la secrétaire d'État, Mme Hillary Clinton, décernera le 11 mars à des femmes courageuses n'avait que douze ans lorsqu'elle a été vendue comme esclave en 1996.
" On m'a négociée comme une chèvre » pour le prix de 500 dollars, a dit Hadizatou Mani, du Niger.Sa mère elle-même était esclave. Elle a été achetée par un homme d'une soixante d'années qui la battait, qui l'envoyait travailler de longues heures dans les champs, qui la violait et qui lui a fait trois enfants.

.Bien que le Niger ait criminalisé l'esclavage en 2003, le maître d'Hadizatou Mani ne lui a pas révélé au début qu'il l'avait achetée et il a aussi tenté de convaincre les autorités du village qu'elle n'était pas esclave, mais qu'elle était l'une de ses épouses. Lorsqu'elle a finalement réussi à obtenir son « certificat de libération » en 2005 et qu'elle a épousé l'homme de son choix, son ancien maître l'a accusée de bigamie et elle a été condamnée à une peine de prison pendant six mois.

Hadizatou Mani s'est alors adressée à une association antiesclavagiste locale, Timidria, puis à l'organisation non gouvernementale Anti-Slavery International, pour porter plainte devant la Cour de justice de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Elle a accusé l'État nigérien de ne pas avoir protégé ses droits en vertu de sa loi contre l'esclavage.

Courage

L'esclavage "moderne au Niger"

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enfants esclaves au Niger

"Où que l'on aille dans le vaste Niger : dans les oasis du désert, la savane sahélienne ou les faubourgs de Niamey, l'esclavage et la servitude restent une terrible réalité.
Partout, on rencontre des captifs ou des "anciens captifs", des maîtres ou des "anciens maîtres".
Un incroyable voyage de 
Bernard Debord  au cœur de l'esclavagisme ancestral".
(texte Arte, programmé le 7 octobre 2002 à 22 h 30)

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Une esclave prend soin de sa maîtresse mourante. Photo : P. Poupin 

Bien que depuis trois ans, la vieille maîtresse de 92 ans ne se lève plus, l'esclave reste à ses côtés.

Rapport des Nations-Unies

A propos de Timidria

Trimidria, mise en cause

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photo  Un Niger sans esclavage

Discussion, et aujourd'hui´hui ?

Point intéressant également, les Touaregs nobles ne peuvent pas se séparer de leurs esclaves devenus trop vieux, ils ont le devoir de les prendre en charge de la naissance à la mort. En revanche si un esclave fait une faute grave, il perdra définitivement toute considération et le maître aura droit de vie ou de mort sur son esclave.

L´akli a également le droit de demander à changer de maitre si celui-ci le maltraite ! Mais il faut compter avec la colère de ce dernier qui en général s´arrange pour que l´akli paie ce passage en y perdant ses quelques privilèges.

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PROFITEURS D'ICI ET D'AILLEURS

A PROPOS DE KOUDEDE ET  DE TOUS LES ARTISTES

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Koudédé

"Au Niger tout reste à faire, et la musique ne déroge pas à cette sentence. La scène culturelle nigérienne est déstructurée, elle n’a pas de moyens, pas de repères, pas de soutien. Les «stars» nationales survivent tant bien que mal de leur art pendant que dans les marchés on vend impunément des copies pirates de leurs productions et que de pseudos producteurs étrangers s’engraissent sur leur talent"

 Le Blog Saharien

Sur le même sujet : " le coup de gueule " de TERAKAFT

VOIX DE L'OMBRE

&

« Quant à moi tout va très bien et je pense retourner à Timia très bientôt. mais j ai aussi des questions à vous poser et si vous pouvez me donner des explications très claires ....
Regardez les photos que je vous ai envoyées : c'était les photos de ma "mère et moi, prises par un certain  "maurice ascani" (français) et publiées dans le monde entier (librairies – bibliothèques - écoles – lycées – ONG -projets....) et aujourd'hui cette photo est peinte par des artistes et est vendue  des prix considérables.

Je ne suis pas d'accord aujourd'hui et voudrais qu'il paye très cher.

Comment puis-je avoir un soutien de vous ? Ou un chemin très sûr à parcourir?
J'attends impatiemment de vos nouvelles.
P.S. : ces photos sont interdites à la publication.
Biens des choses à toi «
Par mail, le 30 mai 2010

J'ai effectivement reçu la photo de ce tableau -de l'un des tableaux - très beau, très sensible....

Cette femme et son enfant, si belle, elle, continue à vivre de ses 2 chèvre avec le soutien de son fils, obligé de vivre en exil pour nourrir tous ses proches.

Il ne nous ennuiera pas longtemps avec sa colère, son sentiment d'injustice... Il n'a aucun recours, ils ne sont rien, eux tous qui nous illustrent si bien tous "les beaux livres" sur le désert, qui ornent "nos guides de voyage" ...

Il va devoir vendre son ordi, durement acquis, pour un peu de nourriture.

Soyez fiers de ces tableaux, posters et cartes postale.

Merci, e-Bay et ventes de produits exotiques se portent fort bien, bercent vos rêves et fantasmes....

Yasida

Réponses solidaires : Forum-Agadez-Niger

ALMOUSTAPHA TAMBO

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A. TAMBO

"l ’un des projets qui me tienne à cœur, c’est justement me faire connaître par la voie de l’exposition. Je voudrais aussi travailler avec d’autres artistes peintres. Il y a de vrais talents qui à force de découragements finissent par
abandonner. C’est un sentiment qui nous animent tous quelques fois où on a envie de tout abandonner.
Mais je pense que c’est là une erreur à éviter. En se mettant ensemble, nous serons capables de beaucoup
de choses. Nous pouvons faire des tableaux, des bandes dessinées et pouvoir donc vivre de notre art, pourquoi pas ? "

" UN PRODIGE NOMMÉ TAMBO "  interview Aïr Info     p 10

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A. TAMBO : exposition à Agadez

VISITE DES LIEUX CULTURELS A NIAMEY

Alfred

Alfred Dogbé

sous la conduite  A. Dogbé

 "Alfred  Dogbé nous fait visiter tous les lieux culturels de Niamey.. Le délabrement. Pas besoin de paroles. Dès le hall, tu comprends : photos déchirées , semi abandon, tableau de service  déserté, désordre, bureaux pas ,ampoules cassées. pourtant ces lieux  sont vivants "

Qui accuser ?

TrameLogo

"La promotion de la culture est d’une importance capitale pour le développement, pour l’éducation, pour l’ouverture d’esprit d’une société. La pauvreté, le manque de structures de formations de qualité sont quelques uns des problèmes qui entravent l'émergence d'une culture artistique nigérienne d'envergure internationale. Un seul centre de formation musicale existe actuellement sur Niamey et aucun pour la danse, le niveau des professeurs de musique et de danse reste limité, ce sont pour la plupart des artistes qui se sont formés "sur le tas" sans réelle connaissance des bases fondamentales qui régissent leur art. Il n'existe aujourd'hui aucun producteur artistique au Niger, les personnes qui investissent pour l'organisation des soirées culturelles ne pensent généralement qu'à leur propre profit et les artistes, même lorsqu'un contrat a été signé, sont souvent lésés de leur cachet."

fofomag

"Ce pays est il génétiquement pauvre,

ou certains ont-ils intérêt à ce qu' il soit pauvre"

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enfant des rues  à Niamey

VOIX DES ANONYMES 


 Pauvreté au Niger

Afrique

africa


MALI

xJJ

photo Googl

"Ce qu'il  [mon père] ne m'avait pas dit et que j'ai découvert, c'est l'originalité de notre continent : le pire a chez nous cette capacité démoniaque d'engendrer de l'encore pire. un enfant infirme, non content de sa difformité sera vendu comme esclave. l'enfant infirme esclave sera contraint de faire la guerre. L'enfant infirme esclave sous les armes sera blessé, plus tard violé et donc atteint par le sida...

Sans aller jusque là, j'allais devoir supporter ma part de fléaux. En Afrique, le pire n'a pas de fond."

Mme Bâ  Erik Orsena       Mali     Soninké

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Abdoulahi  photo A.  TAMBO 

Touaregs : questions ouvertes


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