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Au plus haut niveau on se fout de la culture

Publié le 30 octobre 2010 par Popov

Rappelons-nous. il y a quelques mois ,notre époque nous offre encore une de ces polémiques stupides et minuscules dans la lignée qui opposa sur d'autres plateaux Eric Naulleau et Francis Lalanne.

Le rappeur Orelsan fait-il des vers de « mirliton »? L'affaire était remontée au ministre de la Culture dès son installation. Frédéric Mitterrand qui bénéficie dans l'opinion d'une grande considération surtout pour ses émissions fort médiatiques sur  les destins d'importants plus que pour ses « oeuvres » réelles (au fond assez peu : un roman dans lequel il raconte son amour pour le dernier de la classe mais le plus beau du quartier, quelques lettres de Somalie...) Les méchantes langues racontent que Carla  a joué un rôle important dans sa nomination. Sitôt ministré,  le voici qui vole comme Jack Lang un des ses inoubliables prédécesseurs au secours du malheureux rapper, injustement (dirait Cali-mero) évincé de la programmation des Francofolies cette réunion d'amateurs de  variétés ou des produits d'acculturation américains comme le rap. Motif : des textes incendiaires qui le mettraient sur un pied d'égalité avec nos plus grands « maudits »( dans mon modeste environnement que n'ai -je entendu citer de Rimbaud à Saint John Perse, de Céline à  Sade).Dans la réalité le texte  du génie d'aujourd'hui est composé avec un vocabulaire de léso-cérébré qui disposerait d'un lexique si limité qu'il ne pourrait exprimer des nuances. Ainsi le malheureux auteur de ce rap autobiographique prétend-il avoir été quitté par son égérie lors d'une surboum. Impuissant à exprimer la situation douloureuse digne des plus grands drames élizabéthains,  il n'arrive pour apaiser ses souffrances qu'à traiter son amoureuse de « Sale Pute » et à le répéter en boucle pour traduire l'importance de l'affliction(la répétition est une petite mort dirait Sigmund)et l’incapacité à surmonter l’addiction. Puis toujours impuissant à exprimer sa colère par des mots appropriés(une des caractéristiques de l'impulsivité chez les délinquants) il suggérerait d'en venir aux  mains contre la  jeune femme.

Dans le clip on le voit brandir  une bouteille d'alcool blanc (tentative de justification de ses propos radicaux ou manière de montrer à coup d'hectolitres combien il est tristounet ?) . Et sa douleur ne se tient pas bien tranquille. Au point qu'on est partagé entre l'envie de l'envoyer chez le conseiller principal d'éducation,  de  lui arracher la bouteille ou de lui offrir le petit Robert .

Il continue de proférer à l'encontre de la libertine d'autres insultes, sinon des menaces à peine voilées dirait un taliban.

La presse (trop pudique) de notre pays a préféré ne pas citer ces propos jugés trop « choquants » . Peut-être pour s'assurer que nous avions bien affaire à un poète. Mais comme tout artiste il mérite d'être cité : « Je l'avorte à l'Opinel »(oui, c'est du Orelsan) est sans doute son vers le plus adapté. La poésie n'échappe pas au sens. Que veut-il dire ? Je la vide comme un poisson ? Mais oui bien sûr...c'est une métaphore piscicole. En période de crise de la pêche cela montre que notre grand auteur s'inscrit dans son époque, ancré dans les problèmes de son temps.

Orelsan devrait être au programme de l'agrégation de Lettres. Il est déjà sur les tablettes du Ministre.


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