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le Bouddhisme... Spiritualité, mon c...

Publié le 30 octobre 2010 par Philippejandrok

Après des nuits sans sommeil, le travail des photos sur Photoshop, indispensable pour les mettre en valeur et contrôler les erreurs de la cellule du boitier quoique, presque parfaite, nous avons décidé de louer les services d’un « driver » pour nous emmener dans la montagne pour visiter un temple bouddhiste d’importance. Celui-c- nous avait proposer ce service dans la rue, le long du canal qui longe la ville de Chiang Maïl, au début hésitant la proposition était attrayante et l’homme vraiment sympathique me semblait plus honnête et sincère que les autres.

Venant nous chercher à l’heure convenue, j’hésitais à partir en ballade, car une pluie torrentielle s’était déclarée depuis l’aube, le sol qui semblait droit prenait par endroits, des allures de piscine municipale, avec des profondeurs impressionnantes allant de 10 à 30 cm, impossible de traverser une rue sans se jeter dans une mare profonde afin de ne pas se faire écraser par cette circulation toujours en mouvement. Les pieds trempés dans une paire de chaussures aux techniques ultra modernes pour ne pas prendre l’eau, je regagnais mon hôtel pour me changer et attendre notre chauffeur :

-   - Vous croyez vraiment que c’est une bonne idée avec ce temps ?

-   - Oooh, ça va changer, peut-être cet après midi sera meilleur, mais il faut y aller.

-   - OK

Nous partîmes donc en famille avec lui et son épouse qui jamais ne le laissait. C’était un couple charmant, très aimable, souriant et surtout très calme, mais pas un calme dissimulant une agressivité pouvant poindre à chaque instant, non, c’était un couple paisible. En effet, la pluie cessa et il nous amena à voir les « long neck women » originaires de Birmanie. Ces femmes, comme les « négresses à plateau » ou les femmes girafes d’Afrique, porte jusqu’à 5 kilos d’or autour de la nuque ce qui la prolonge d’autant. Elles vivent dans des camps perdus dans la campagne, dans des huttes sans le moindre confort, et propose de l’artisanat Karen, du nom de leur ethnie. Ce que l’on ne dit pas, c’est que pour les visiter, il vous en coutera aussi cher qu’une place au Musée du Louvre, ce qui est parfaitement incohérent d'une part et hors de prix d'autres parts.

-   - 500 BHT for one person, nous demanda un homme en guenilles.

500 BHT font approximativement, 12 euros soit pour trois, 36 euros pour voir des femmes au long cou et pour acheter un artisanat que l’on trouve encore moins cher au Night Bazar. J’ai évidemment refusé de me prêter au jeu mais j’ai poussé ma fille à y aller tout de même car c’était une expérience à tenter, j’ai préféré parler avec le chauffeur et lui donner des conseils pour développer son affaire, il paraissait d’accord sur les idées, mais je doute qu’il les mette en pratique, pour des raisons bien trop longues à développer.

Une fois de retour, ma fille était très déçue :

-  

- On dirait un Zoo, me dit-elle, avec des animaux dans des cages qui nous vendent des petits trucs moches.

-   - Ça ne t’a pas plu ?

-   - Oh non !

-   - Tu veux y retourner pour te faire un autre idée ?

-   - Même pas en rêve.

Nous partîmes donc en direction du temple sous un merveilleux soleil qui avait depuis une heure chassé la pluie. Nous vîmes des troupeaux de buffles magnifiques et paisibles sur des étendues de verdure à perte de vue, une végétation luxuriante, avec sur les bas cotés de la route des bouquets de forêts tropicales entrecoupées, qui, d’un nouvel hôtel de luxe, qui, de maisons particulières, qui d’espaces commerciaux dignes des meilleurs bazars du Maghreb ; la végétation est toujours présente en Thaïlande et l’homme aura toujours du mal à s’imposer face à cette nature qui est de toute évidence très puissante, très forte et rebelle, mais les Thaïs sont parvenus à la maîtriser dans les cités.

Arrivé au temple, nous sommes surpris de constater à quel point il est visité par des touristes en majorité Thaï avec quelques étrangers. Nous avons eu de la chance de prendre ce chauffeur, même si son véhicule est très âgé, peu rapide et manquant de toutes les sécurités d’usage, nous sommes confortablement installés, alors que les autres sont transportés dans des pick-up, dans lesquels on a soudé une banquette et ajouté un hard top. Arrivé au temple, en descendant de notre véhicule, nous avons le sentiment d’être un pot de miel sur lequel se jette des milliers d’insectes pour nous vendre les habituelles babioles à touristes, nous franchissons péniblement ce mur, pour rejoindre le téléphérique, car le temple est au sommet, ce qui n’est pas plus mal, car les camelots n’ont pas l’intention de monter à pieds les 386 marches qui mènent au temple avec leur marchandise, et aucune intention d'acquitter le prix d'un billet, ils restent donc en bas en se disant que s’ils nous ont manqué à l’entrée, ils nous auront à la sortie.

Déjà nous sentons une certaine forme d’oppression, mais nous avons pris l’habitude depuis que nous sommes en Thaïlande, le chauffeur m’a lui-même indiqué avec une certaine philosophie qu’en Thaïlande tout était lié à l’argent :

-  

Tout ?

-   - Tout ! no money, no study, no job.

En roulant, nous remarquâmes un homme en tricycle pousse-pousse :

-   - I made this when I was Young, ohhhhh, very difficult, must have strong legs, now, I’m old.

-   - How old were you ?

-   - 14, I made it, 2 years.

Une fois dans le temple, je suis frappé par une population locale, assise placidement, hypnotisée par un programme TV. Nous sommes dans un des plus importants temples Bouddhiste de la région et je suis surpris de ne pas ressentir autant de plénitude que dans celui du centre de Chiang Maï. Au fur et à mesure que nous avançons, nous découvrons des boutiques tenues par des moines, des allées de cloches que les visiteurs font sonner alors qu’il est clairement stipulé de ne pas le faire mais tout le monde s’en moque et y va de sa petite bénédiction.

Il y a également de nombreux chiens qui passent le plus clair de leur temps à dormir, à se battre et à se reproduire. Ce qui est désolant, c’est de constater dans quel état ils sont. Sales, malades, couverts de parasites, des pelades, enfin, c’est un spectacle affligeant et si l’on pouvait les soigner un tant soit peu, la Thaïlande aurait de très jolis spécimen de chiens, mais elle a déjà du mal à s’occuper de sa population…

Le temple central est entouré de petites chapelles votives séduisantes, mais c’est le cœur qui nous intéresse, comme le reste des visiteurs. Si nous avions monté les marches, nous aurions certainement d’avantage apprécier le spectacle.

À un stand, nous achetons des bâtons d’encens et des fleurs pour faire une offrande à Bouddha. J’en demande trois, on m’en donne deux en m‘en facturant trois, je le signale pour le principe pas pour l’argent, car les sommes sont ridicules, mais le rapport à la spiritualité dans ces lieux est de moins en moins évident. Nous nous déchaussons, car comme dans les mosquées, nous devons entrer pieds nus dans le sanctuaire. Il existe des consignes si l’on ne souhaite pas se faire voler ses effets, ce qui me pousse à penser que cela est arrivé plus souvent que l’on ne l’imagine, ici, dans ce temple.

Nous montons des escaliers pour nous trouver dans un carré au centre duquel une coupole se terminant par une pointe doré, est entouré à sas base de Bouddhas en position du lotus ou bien allongé, tous doré à la feuille. Avec notre fleur et notre encens nous devons suivre la ligne du carré et prier pour nos amis, pour notre famille, pour nos défunts, ensuite nous sortons du carré pour nous trouver devant un long bougeoir sur lequel, après une prière, nous disposons nos bougies, nous allumons notre encens et nous déposons notre fleur dans un panier.

J’ai prié pour mon ami Gilles, pour que son âme trouve enfin la paix, pour mon père, mais je ne suis pas inquiet pour lui, car là où il est, je sais qu’il est bien, j’ai prié aussi pour ma mère, pour qu’elle soit préservée des êtres malfaisants, j’ai prié pour que Mamie Gaby soit bien où elle se trouve, j’ai demandé tant de chose pour le monde aille mieux tout en sachant que ces vœux pieux n’appartiennent qu’au monde d’en bas et que c’est la force intérieure de chacun qui pourra exaucer cette prière, enfin, c‘était à nouveau un instant de grande émotion.

Lorsque je me suis relevé, ma fille avait également fait sa prière pour sa grand-mère, son grand-père et ses animaux, son chien et son chat qui nous ont quitté récemment et ce chien qu’elle avait toujours connu. Tout à coup, la fleur que j’avais déposée en offrande était ramassée par un jeune garçon en T-shirt blanc, qui en avait un plein bouquet dans les bras et qui faisait la collecte autour du carré pour aller les remettre à sa mère qui les revendait aux touristes et aux imbéciles que nous sommes. Franchement, j’ai senti monter en moi un sentiment de dégout et j’ai pensé à cet instant :

-   - Spiritualité ? mon c... !

Nous sommes entrés dans une chapelle, un moine était assis à notre gauche en position du lotus, trois femmes agenouillées à ses pieds lui demandaient de les bénir en échange d’une offrande, de l’argent bien sûr. D’autres s’ajoutèrent à nouveau et donnèrent de l’argent à leur tour, nous étions présent et le moine nous bénit également, ma fille me demanda :

-   - Toi aussi tu as reçu de l’eau ? Je me suis demandé qui c’était ?

-   - Oui, le moine nous a béni.

-   - Ah bon, il nous a béni ? Wouah! j'ai été béni...

Nous avons encore fait un tour puis nous avons repris le téléphérique pour rejoindre notre ami chauffeur. Arrivé en bas, ma fille a caressé un chien, sa maman s’est mise sur le côté pour ranger son sac, et juste à côté d’elle, deux hommes assis, dont le premier épouillait l’autre à l’aide d’une pince à épiler. Je l’ai regardé et je lui ai fait signe de s’écarter rapidement, elle n’a pas compris, je lui ai dit :

-   - Écarte toi de ces gars, ils ont des poux.

-   - Quoi ?

-   - Ils ont des poux !

-   - Hein ?

-   - Bon ça va laisse tomber.

Une fois à l’hôtel, tout le monde est passé à la désinfection.

En entrant dans la voiture, j’ai dit à notre chauffeur :

-   -

Monks are also in business ?

-   - Oh yes !

Ce qui était véritablement émouvant, c’est la foi sincère de cette population qui fait vivre le Bouddhisme, ce qui était choquant, et je l’ai remarqué depuis le début, c’est l’attitude de certains prêtres qui ne sont peut-être pas aussi sincères que nous pourrions l’imaginer et si nous critiquons la religion catholique pour ses abus et ses déviations, il me semble que nous en avons de semblables auprès du Bouddhisme, en tous les cas le renoncement total de Bouddha n’a pas vraiment l’air d’être mis en pratique à 100% ici, l’argent est encore bien trop présent, mais pour construire des temples et entretenir tous ces prêtres, il faut beaucoup de moyens.

Devrais-je rappeler qu’en Ancienne Égypte, en Chine, en Europe, les prêtres avaient un pouvoir non négligeable, dans tous les royaumes de l’histoire des hommes, les prêtres ont eu une situation et un pouvoir politique et économique de très grande importance, et c’est là que l’on sent, que ce ne sont pas les prêtres qui portent la croyance, mais le peuple, les gens simples et modestes.

Ah, nous vivons une époque formidable…


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