Magazine Caricatures

Val tragique à France Inter

Publié le 30 octobre 2010 par Ruminances

http://www.dailymotion.com/videoxfet2e

D’accord Gérald Dahan n’a jamais été drôle. Si l’on avait le moindre doute sur la question, la tronche de coin de rue que tire MAM, assise à ses côtés sur la vidéo ci-dessus, lève toute ambiguïté. On espère que c’est pour cette juste raison que Philippe Val vient de le congédier deux mois seulement après son entrée en fonction. Mais on a un petit doute.Depuis que l’ancien directeur de Charlie Hebdo a été mis au commande de la radio d’état sur les recommandations de l’épouse de qui vous savez, la liberté d’expression en général et l’humour en particulier semblent avoir du plomb dans l’aile. Et même dans la cervelle ajouterait Gainsbourg.

valdahan.jpg

La valse des humoristes remerciés de la station s’enflamme. Après Stéphane Guillon et Didier Porte lourdés au printemps dernier pour raisons clairement politiques, Raphaël Mezrahi (qui lui pour le coup était totalement à côté de la plaque) remercié après quatre billets, c’est au tour de l’imitateur pas très doué de prendre la porte. Pour lui, ça ne fait aucun doute, c’est cette chronique sur la garde des sceaux qui n’a pas plu en haut lieu et qui a scellé son sort. On se prend à songer qu’il n’a pas forcément tort.

Ainsi font font les marionnettes. Les ficelles en provenance du château ressemblent de plus en plus à des palans. Engrenage, engrenage. Dans la perspective de 2012 et après la piteuse séquence« retraites« , on verrouille sec à tous les étages. Les chefs de la radio et de la télé publique, désormais nommés directement par le monarque si peu républicain, veillent au grain. La désinformation bat son plein, servie chaud quotidiennement par les nervis modern style que sont devenus les journalistes.

Quand Méluche parle de larbins à propos d’un représentant de leur confrérie, tout ce petit monde rue dans les brancards. Pourtant, il tape dans le mille, le vieux tribun. Ainsi Yves Calvi, jour après jour plus sarkophile, se permet dans cette séquence de donner raison par définition et par principe, et parce qu’il est ministre, au pathétique Christian Estrosi qui ne connaît manifestement pas ses dossiers. Même Laurence Parisot, sa complice de fait, se voit dans l’obligation de le contredire. Qu’importe, l’essentiel est ailleurs. En fin d’émission, elle et le docile Chérèque scellent un accord de principe sur un futur dialogue social qui ravit le sémillant Calvi. Tout baigne. La société du spectacle fonctionne à plein régime…

Ainsi Jean-Pierre Elkabbach, toujours plus flatteur à l’égard du pouvoir, a depuis des lustres pris  pour fâcheuse habitude de souffler les réponses à ses invités dans ses prétendues questions détonantes. Il va même dans cet extrait jusqu’à qualifier de « témoignage payé et récompensé« , la déposition à charge contre Sarkozy et ses sbires, de l’ancienne comptable de madame Bettencourt et tente de le faire dire au procureur Courroye. Lui et sa symphonie inachevée n’en demandaient pas tant.

On passera sur Catherine Nay, dont l’hymne quotidien à la Sarkozie jouxte le ridicule, sur Laurence Ferrari et Davis Pujadas, présentateurs troncs et passe-plats dont l’esprit critique envers la gouvernance semble aussi épais qu’un string de midinette, on n’oubliera pas de mentionnerles serviles Arlette Chabot, Jean-Michel Aphatie et Alain Duhamel, et on conclura sur cette vaste pantalonnade qu’est le dîner du Siècle, ce pince-fesse indécent où chaque dernier mercredi du mois, se réunissent politiques, chefs d’entreprises et journalistes influents pour parler ensemble de « l’avenir du monde« … Vous avez dit collusion ?


Retour à La Une de Logo Paperblog