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Musique déjantée : quelques jalons

Par Jb
medium_nara_chrome.jpg J’évoquais récemment (voir ma chronique du 30.04.07) les paysages musicaux du folk contemporain.
Toujours dans la perspective de voir ce qui se fait en dehors des sentiers battus (en marge d’un certain rock-pop qui finit par s’aseptiser), je vais parler de quelques groupes un peu déjantés ou difficilement classables, groupes qui d’ailleurs ne viennent pas de sortir.
Une nouvelle fois, cette liste est purement subjective, en aucun limitative ou représentative.
Ils rencontrent un certain succès mais restent largement confidentiels, ce sont les Flaming Lips. La caractéristique principale de ce groupe US (dont la carrière est déjà très longue et dont la reconnaissance à la fois critique et, toute proportion gardée, commerciale date du tournant 2000) est de proposer une musique largement inspirée de groupes psychédéliques comme Pink Floyd ou King Crimson, influences croisées avec bien d’autres (éventuellement pop).
Paraîtrait-il qu’ils prennent toute leur dimension sur scène (avec spectacle son et lumière à l’appui). N’ayant pu en juger, je conseille d’abord l’écoute de quelques albums qui donnent le "la", notamment le tout dernier At War With The Mystics (2006), ainsi que The Soft Bulletin (1999), sans oublier Yoshimi Battles The Pink Robot (2002) qui, dit-on, serait adapté en comédie musicale !
Dans un registre différent, une mention spéciale pour Deerhoof. A la voix et à la basse, une japonaise : Satomi Matsusaki. C’est déjà relativement dépaysant. Mais ça ne suffit pas : au croisement du noisy, de l’expérimental, de la pop enfantine, voire de l’acid jazz et de l’electro, les albums de Deerhoof sont relativement inclassables.
C’est une musique qui pourra parfois agacer (la voix de Matsusaki sait être stridente, quant aux structures un peu patchwork de certains morceaux cela ne plaira pas à tout le monde), et pourtant il faut souligner la grande originalité et la joie communicative de cette formation de San Francisco. De grands groupes comme Radiohead, Sonic Youth, Wilco ou … les Flamings Lips justement ne s’y sont pas trompés en les "recrutant" pour assurer leur première partie.
Par quoi commencer pour apprécier ? Peut-être par le tout dernier Friend Opportunity (2007), que vous enchaînerez avec The Runners Four (2005) et, plus délirant encore, Milk Man (2004) qui se veut une sorte de comptine déjantée.
Finissons avec un duo qui, malheureusement, n’est plus. Les duos dans le rock ce n’est pas si fréquent, alors autant le souligner. Il y en a un qui nous vient immédiatement à l’esprit, ce sont les White Stripes. La configuration de ce groupe, chacun le sait, c’est guitare/voix et batterie.
Dans le cas présent, avec Death From Above 1979 (DFA 1979), le concept va plus loin : basse/voix et batterie. Mais ça doit être chiant ! se dira le lecteur. En fait pas du tout car il s’agit d’une basse méchamment distordue qui, du coup, fait sombrer la musique de ce duo dans un punk noise décapant. L’utilisation des rythmiques est parfois si puissante qu’elle fait limite basculer certains titres dans une atmosphère techno-dance.
Bref cette musique qui nous venait de Toronto n’est pas à mettre entre toutes les mains (ou plutôt entre toutes les oreilles) étant donné son caractère beaucoup plus trash. Mais ce serait dommage de ne pas se rafraîchir avec leur excellent You’re A Woman, I’m A Machine (2004) dont la couv rose, pleine de promesses, a quelque chose de jouissif.
Et vous, vous en connaissez des groupes un peu déjantés ?

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