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Impertinence

Publié le 30 octobre 2010 par Malesherbes

Un quidam a adressé à Madame Rachida Dati un message pour lui demander une petite inflation. Quelle impudence ! Comme si l’inflation était de son domaine de compétence et si le déclenchement de l’inflation, quelle qu’en soit la taille, était du ressort de nos élus ! Heureusement, notre police est bien faite. L’auteur de ce message a été rapidement identifié, localisé, interpellé et maintenu près de 48 heures en garde à vue. Son appartement a été perquisitionné, son ordinateur saisi et, à l’issue de sa garde à vue, il a été placé sous contrôle judiciaire et comparaîtra pour outrage à personne chargée d'une fonction publique.

Le procureur de la République de Valence estime que « l'outrage est caractérisé dès lors qu'une expression est de nature à rabaisser la considération réservée à une personne publique ». D’après Maître Eolas :

1. Un député européen n'est pas « dépositaire de l'autorité publique » mais « chargé d'une mission de service public ».

2. Pour les faits reprochés, le Code pénal ne prévoit pas de prison mais une amende. Or la garde à vue n'est applicable qu'aux faits punis d'une peine d'emprisonnement.

Nous constatons une nouvelle fois un dévoiement de la justice à des fins partisanes. J’ajouterai également que je suis impatient de savoir en quoi une demande d’inflation, pour incongrue qu’elle soit, peut constituer un outrage. Si Madame Dati a pu succomber aux associations existant entre des mots de sonorités voisines, rien ne permet d’affirmer que c’est le cas de la personne victime de son ire.

Autre manifestation du merveilleux régime démocratique sous lequel nous vivons, enfin plutôt survivons. Mercredi 27 octobre, en présence de Michèle Alliot-Marie, Gérald Dahan, imitant la voix de Patrick Timsitt, s’est livré à une critique plutôt acerbe du fonctionnement de la justice en France. Vous pouvez apprécier cette chronique ici. La réaction n’a pas trainé. Le vendredi 29 octobre, Philippe Val, Directeur de France Inter, a mis fin aux fonctions de Gérald Dahan. Aucun lien naturellement avec l’intervention de l’avant-veille. Philippe Val venait simplement de s’apercevoir que  l’imitateur « ne correspondait pas à l'esprit de la station».

Quand donc de tels chefaillons, qui ne doivent leur poste qu’à la faveur du prince, prendront-ils conscience du fait que celui-ci n’est pas, comme il se l’imagine, le propriétaire de l’audio-visuel public ? Le propriétaire, c’est le peuple, tout le peuple, pas la faction qui s’est emparée de l’Etat. Un jour, ils devront rendre des comptes, obligation qui, dans la Grèce antique, définissait l'homme public.


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